
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Initiative citoyenne pour l’Observatoire des prix et des revenus
27 avril 2006
AJM, ATTAC, Agir Pou Nout Tout, AC Réunion, ATD Quart Monde, UFR, ORGECO, FOL, Ligue des droits de l’Homme... et toutes les associations qui le souhaitent peuvent aujourd’hui se joindre à cette initiative populaire en faveur du respect de la loi pour la création d’un Observatoire des prix et des revenus à La Réunion. En signant la pétition qui sera largement diffusée par ce collectif, la population affirme ses droits, demande des comptes au marché qui, en toute impunité, fixe ses propres règles, règne en maître sur le porte-monnaie des Réunionnais.
À partir du panier de la ménagère, l’association panonnaise Agir Pou Nout Tout a retenu 25 produits et comparé leur prix d’un point de vente à un autre. Pour un même produit vendu dans une même enseigne, à quelques kilomètres de distance, les écarts de prix sont parfois considérables. Comment l’expliquer ? "À quel phénomène est-ce dû ?", interroge son président Jean-Hugues Ratenon.
"Attaquer là ou ça fait mal"
Pour obtenir des réponses, une seule solution est offerte : l’Observatoire des prix et des revenus qui permettrait de faire toute la transparence sur les mécanismes qui président à leur formation, d’avoir des données sur les pratiques quotidiennes du marché réunionnais. Considérant que les prix proposés sont une forme d’exclusion et de discrimination à l’égard d’un nombre important de Réunionnais, le président de la Fédération des œuvres laïques (FOL), Patrice Boyer, s’est joint à l’initiative du collectif. "À terme, on pourra faire des propositions pour lutter contre les inégalités identitaires et contre ce frein posé à l’expression de la citoyenneté".
Pour Didier Bourse d’ATTAC, l’Observatoire permettrait d’abord un état des lieux, puis annoncerait un travail dans la durée sur le suivi de l’évolution régulière des prix. "Toutes les organisations salariales l’ont demandé, ce sont les marges financières qu’il faut attaquer. Il faut attaquer là ou ça fait mal".
Pour Pillai Canda Sawmi, président de la Ligue des droits de l’Homme, un dispositif citoyen existe mais reste inappliqué : "Qu’est-ce que c’est que cette démocratie participative si la population en est tenue éloignée ?". Il invite la population à prendre ses responsabilités "pour avoir notre place, toute notre place dans cette demande, pour éclaircir la situation au quotidien".
Marqué par la même détermination, Jean-Pierre Técher, président de Agir Contre le Chômage, estime qu’"il faut à un moment donné que tout ça s’arrête, que les gens dépensent en connaissant les tenants et aboutissants. Il faut arrêter de consommer à l’aveuglette". Alors que pour le CPE (Contrat première embauche), on disait que la loi ne pouvait être remise en cause, il interroge les raisons de sa non-application pour l’Observatoire : "Qui est-ce que cela gêne ? Nous payons et nous n’avons pas les moyens de peser sur les décisions... Arèt pran anou pou d’kouyon !".
"Qui est-ce que cela gêne ?"
Les ministres de passage à La Réunion, interpellés sur cette question, se disent unanimement favorables à sa création, les élus locaux aussi. Cependant, la loi est écrite mais reste pourtant inappliquée. Pourquoi ? Olivier Bassans de l’ORGECO, association pour la défense des consommateurs, parle de "mains invisibles, de pouvoirs occultes", dénonce le "lobbying des grandes enseignes" qui empêche l’émergence de cet outil de contrôle.
Pour Didier Bourse d’ATTAC, La Réunion est prise dans la loi du libre échange et "c’est l’économie qui gère la société, non pas la politique". Il faut selon lui revaloriser l’action politique pour qu’elle prenne les devants, poussée par la démarche citoyenne. "Depuis 15 ans, on assiste à une majoration des profits de plus de 10 points, alors que les salaires les plus bas sont toujours les plus bas et les produits de plus en plus chers". L’Observatoire est un levier pour comprendre si c’est la fabrication ou la commercialisation qui fait le prix d’un produit.
Monique Couderc, pour l’UFR, précise que "par cette démarche participative, on veut reconscientiser la population, on veut provoquer une pression populaire et l’on pense que la société va adhérer à cette initiative". Comme le rappelait Max Banon, membre de l’association Agir Pou Nout Tout, dans le monde du travail, on assiste à la smicardisation des revenus. Une grande majorité de la population, travailleurs ou non, est donc concernée par cette question.
Créer un rapport de force
Le collectif a un comité de suivi qui se réunit régulièrement pour parfaire sa démarche. De petits groupes de travail se penchent sur des sujets variés, de la loi, aux principes économiques de régulation du marché, etc... Par cette pétition, le collectif veut créer un rapport de force, aller à la rencontre de la population pour proposer sa signature et écouter ses remarques qui compteront pour d’autres mobilisations. En signant massivement cette pétition, si la mobilisation correspond au moins à 10% des votants de La Réunion, on pourrait peut-être arriver à imposer un référendum d’initiative populaire sur l’installation de l’Observatoire des prix et des revenus.
La pétition est d’ores et déjà disponible au sein de toutes les associations participantes et sera présentée lors du défilé annuel du 1er mai, comme lors de diverses manifestations (Foire de Bras Panon, Salon de la Maison...). Cette action citoyenne, ce sont des femmes, des hommes, des parents, des jeunes qui réclament plus de transparence sur le fonctionnement de la société réunionnaise, certes dépendante de la loi du marché, mais qui a aussi des droits à faire entendre, des besoins vitaux et fondamentaux qui doivent être respectés.
Estéfani
Sur le terrain
Les Réunionnais n’y arrivent plus
Parmi les associations qui adhérent à cette initiative citoyenne, l’on rencontre beaucoup de jeunes impliqués dans le tissu associatif, qui sont confrontés au quotidien à la frustration des jeunes qui sont en situation d’inégalité face à l’éducation, les loisirs, l’accès aux nouvelles technologies, etc.
Sur le terrain, la Fédération régionale des associations d’éducation populaire (FRAEP) se rend bien compte que la montée continue des prix pose de gros problèmes de gestion de budget pour les ménages. "Nous-mêmes, nous avons des difficultés à mettre en place des actions", précise son représentant, Bertrand Boté. Giovanni Govindin de l’Association pour le Développement de La Réunion, qui aide à l’intégration des jeunes, se dit confronté quotidiennement à des personnes désarmées de ne plus parvenir à faire face à leurs dépenses. "Elles n’y arrivent plus. Elles demandent des réponses". Avec des budgets limités, les jeunes ne peuvent pas tous accéder aux activités de loisirs, et Jean-Louis Véry de l’Association Jeunes en Mouvement (AJM) voit ainsi l’Observatoire des prix et des revenus comme un "outil d’avenir pour les jeunes". Il est clair qu’avec cette société qui utilise toutes les stratégies commerciales pour faire de nos enfants des consommateurs à outrance dès le plus jeune âge, les inégalités ne peuvent que se développer et avec elles, de lourdes frustrations, de profonds malaises. On achète une tenue tendance et avec elle des “amis”... mais on ne vend pas des valeurs, cela n’est pas rentable.
Estéfani
L’Observatoire : "une nécessité absolue"
Grands écarts des prix
Le résultat de la comparaison des prix de 25 produits réalisée par l’association Agir Pou Nout Tout est le reflet, l’instantané des dysfonctionnements qui sévissent sur le marché réunionnais. Le même paquet de papier toilette est vendu 58,33% plus cher au Super U de Saint-André qu’à celui de Saint-Benoît, soit 3,80 euros contre 2,40 euros. Idem pour un dentifrice vendu 2,95 euros à Saint-André contre 1,71 euro à Saint-Benoît, soit 72,50% plus cher. Entre Carrefour Saint-Denis et Carrefour Sainte-Suzanne, les prix varient aussi pour le même produit : un fromage en portion pour les marmay qui arbore le logo d’une vache est proposé 28% plus cher dans le chef-lieu. Jumbo, Super U, Carrefour : d’une grande enseigne à l’autre, là encore, les prix font des bonds avec une fluctuation de +0,68% pour une boisson gazeuse américaine à +62,9% pour un pack d’œufs vendus par 6. Pour Jean-Hugues Ratenon, qui rappelle qu’en euro, chaque virgule compte, chaque centime nous ramène vers 1 franc, "l’application de l’article 75 de la loi d’orientation est une nécessité absolue pour l’émergence d’un projet de société juste et équilibré".
Estéfani
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