« C’est toujours aux mêmes de faire des efforts », Sophie Binet

Colère des syndicats contre l’ébauche de budget pour 2026

15 avril

Alors que le gouvernement a appelé le 13 avril à un effort supplémentaire de 40 milliards d’euros dans le prochain budget, les syndicats appellent à taxer les plus riches et à revoir les aides distribuées aux entreprises.

L’effort de 40 milliards que le gouvernement veut effectuer pour boucler le budget 2026 ne passe pas auprès des syndicats.

Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a indiqué qu’il s’agirait « essentiellement d’économies », promettant de ne pas toucher aux impôts des entreprises et des classes moyennes, les syndicats appellent quasiment en chœur à trouver d’autres solutions que de sabrer à nouveau dans les dépenses publiques.

A lire : Budget : de nouveaux efforts demandés par le gouvernement

« Le gouvernement a une pathologie [...] : il ne s’intéresse jamais aux riches », a dénoncé sur France Inter Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Cette dernière a estimé que « c’est toujours aux mêmes de faire des efforts ».

Le gouvernement a évoqué la piste de pérenniser la contribution différentielle sur les hauts revenus, qu’il souhaite transformer en « outil de lutte contre les suroptimisations fiscales ». Or pour la syndicaliste il faut viser le patrimoine des plus riches.

« Nous avons toujours dit que nous étions prêts à regarder » le sujet des économies, a avancé Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, dans Les Échos. « Tout doit être évoqué, les recettes, et notamment une fiscalité plus juste où chacun contribue vraiment selon ses moyens, et les dépenses », a-t-elle toutefois précisé.

Cette dernière a estimé qu’on ne peut plus « garder le même discours qu’en 2017 : faire des efforts et des réformes sans toucher aux impôts ».

« Moi je sais où les trouver, s’il a besoin de 40 milliards », a répondu à Éric Lombard le secrétaire général de Force ouvrière (FO) Frédéric Souillot, interrogé par BFMTV.

Il faudrait selon lui viser les « 213 milliards d’aides publiques aux entreprises sans aucune conditionnalité », en durcissant un peu les règles. Même si ce chiffre est contesté par des économistes, il est repris par d’autres syndicalistes, dont Sophie Binet qui a également appelé à se pencher sur ces « aides aux entreprises qui sont consenties [...] sans condition ni contrepartie ».

« Il va falloir s’interroger sur les 200 milliards d’aides aux entreprises versées sans aucune conditionnalité, sans aucune évaluation de leur efficacité », a également approuvé Cyril Chabanier, président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), sur Franceinfo.

Il a estimé « compliqué » de réaliser cet effort de 40 milliards d’euros « sans avoir quelques mesures fortes et en particulier sur les entreprises et sur les plus hauts salaires ».

Pour Cyril Chabanier, il faut se pencher sur la taxation des dividendes, soulignant que « 2024 est l’année record de versements de dividendes, avec près de 100 milliards d’euros de dividendes versés, en particulier 70 milliards rien que dans les entreprises du CAC 40 ».

« Là aussi, il y a peut-être des efforts à faire », a-t-il martelé, notamment « dans un moment où on voit que l’emploi connaît des difficultés, que les plans sociaux redémarrent ».


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