Campagne de “choc” dans le BTP

Combattre le travail non déclaré

16 décembre 2005

La DTEFP (Direction du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle) ainsi que la FRBTP (Fédération réunionnaise du bâtiment et des travaux publics) ont présenté mercredi leur campagne “choc” concernant la lutte contre le travail clandestin, dans le secteur du BTP principalement.

Une campagne de communication grand public sera lancée prochainement afin de combattre le travail non déclaré à La Réunion. Cette campagne est pilotée par la FRBTP et soutenue par la Direction du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle, la Caisse de congés payés et beaucoup d’autres acteurs économiques de La Réunion. Une campagne de répression et de prévention qui s’élève à 50.000 euros. Elle s’adresse aux maîtres d’ouvrages privés ou publics, aux chefs d’entreprise et les particuliers.
300.000 dépliants spécifiques seront distribués aux maîtres d’ouvrages, aux entreprises et aux artisans employeurs du BTP, aux travailleurs salariés et non salariés et aux particuliers. Les différentes versions des dépliants seront reprises et diffusées par les revues des Chambres consulaires, des organisations professionnelles et des syndicats. Par ailleurs, 10.000 affiches seront destinées aux entreprises, à la DTEFP, aux ANPE, aux ASSEDIC, aux agences d’intérim, etc...
Rappelons que le 13 décembre 1999, 25 partenaires de la filière BTP ont signé la “Convention réunionnaise de la lutte contre le travail illégal dans le BTP”. Parmi les signataires, on retrouve, notamment, la FRBTP, la CGSS, le CFDT, le Conseil général, le Conseil régional. La convention vise à promouvoir l’emploi et à lutter contre le travail non déclaré et contre la concurrence illégale. "Lorsqu’il y a du travail illégal, les employeurs ne respectent généralement pas la sécurité sur les chantiers. En cas d’accidents, les conséquences sont souvent plus lourdes pour les travailleurs non déclarés, ils ne bénéficient pas de protection sociale", explique le président de la FRBTP, Jean-Marie Lebourvec.
Selon les estimations, il y a 10 ans, 4.000 personnes travaillaient sans être déclarées à La Réunion dans le domaine du BTP. En décembre 2005, sur les 19.000 travailleurs de ce secteur, moins de 10% (environ 1.800) travaillaient clandestinement.
Cette baisse du nombre de travailleurs non déclarés s’explique par la mise en place du badge “accès chantier-sécurité” en 2000. Le dispositif facilite le contrôle de régularité et le contrôle d’accès effectué par la CGSS. Le salarié porte le badge sur le chantier, quels que soient le type et la durée du contrat de travail. À La Réunion, depuis sa mise en service, jusqu’en 2004, 15.912 badges ont été délivrés et 21.093 cette année.
À noter qu’en 2005, la Direction du travail a contrôlé 1.268 entreprises relevant de tous les secteurs d’activités. 130 infractions ont été relevées (contre 110 infractions en 2004 pour 528 contrôles).
Dans le BTP, 53 dossiers ont fait l’objet de décision de justice. Les peines pour les infractions au Code du travail peuvent varier de l’amende à un emprisonnement ferme pour les récidivistes.

Audrey Hoarau et Emmeline Chatain


Pourquoi parler de "travail au noir" ?

À l’occasion de la conférence de presse tenue mercredi par la FRBTP, on a vu refleurir dans la presse l’expression "travail au noir". N’est-il pas possible d’utiliser d’autres mots que cette expression qui peut avoir une connotation raciste ou du moins ambiguë aux yeux de certaines personnes ? Et cela au même titre que les expressions comme "idées noires", "points noirs", "bête noire", "série noire", "film ou roman noir" etc...?
On nous objectera peut-être que cela fait partie du langage courant. Sans doute. Mais sait-on que le langage ni les mots ne sont jamais neutres ni innocents ? Et la langue française ne peut-elle pas se remettre en cause dans certaines expressions héritées d’un passé contesté ?
Les expressions "travail illégal" ou "emploi non déclaré" font également partie du langage courant. Ne posent-elles pas moins de problème ?

L. B.


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