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Assises du foncier agricole
14 septembre 2007, par
Les Assises du Foncier Agricole ont débuté hier à la Chambre d’Agriculture de Saint-Denis, et se poursuivent aujourd’hui à Saint-Joseph. Question centrale de cette première journée de rencontres : la préservation des terres agricoles, en tenant compte des besoins d’une population qui atteindra le million d’habitants à l’horizon 2025.
Loin d’opposer l’agriculture et l’urbanisation, il s’agissait de montrer que l’un ne peut aller sans l’autre, et qu’il est urgent que tous les partenaires se rassemblent pour faire appliquer des règles strictes d’aménagement qui préservent le foncier agricole, et permettent la construction de logements, d’infrastructures. Ce qui ne s’est pas fait ces dernières années : entre 2000 et 2005, l’agriculture a perdu 550 hectares par an, ce qui, il est vrai, aurait pu être pire. Le SAR (Schéma d’Aménagement Régional) a ralenti le phénomène sans parvenir à l’éradiquer.
Cette première journée a été l’occasion de dresser un bilan de l’évolution du foncier depuis les dernières assises de 2000 puis les représentants de la Région, du Département, de la DAF, de la SAFER, de la FRCA et les fabricants de sucre ont affirmé leur volonté commune de protéger les terres agricoles, face aux agriculteurs (près de 150) présents dans la salle. Daniel Gonthier, vice-président du Département a annoncé la création d’un comité de coordination avec l’ensemble des partenaires, un comité qui serait piloté par le Département. Pierre Vergès, Vice-président de la Région a émis l’idée de consacrer un principe de conservation du patrimoine agricole, comme cela s’est fait pour la protection des espaces naturels avec le Parc National. La Région est donc favorable à la mise en place de Zones Agricoles Protégées, et demande à ce que le principe de compensation soit appliqué pour éviter l’érosion, lorsqu’un terrain agricole est déclassé. Le nouveau SAR devra tenir compte de ces orientations majeures, et faire l’objet d’évaluations régulières, rendues publiques. Non pas pour des procès d’intention mais parce que la vigilance est de mise.
C’est l’affaire de tous
Le directeur de la DAF (Direction de l’Agriculture et de la Forêt), Michel Sinoir, a rappelé que l’agriculture à la Réunion reste l’un des moteurs de la croissance. « En 25, les ménages dépensent nettement moins qu’à l’époque où cette agriculture n’existait pas ». La parcellisation et la progression du bâti ont privé l’agriculture des terres les plus fertiles. Un manque à gagner important pour l’agriculture, et pour l’économie. La canne à sucre, qui est le pivot de l’agriculture réunionnaise, dispose de variétés classées parmi les meilleures au monde, très productives. La filière perd 300 hectares par an. Mais le directeur de la DAF insiste sur un point : la préservation des terres agricoles est l’affaire de tous. Des pouvoirs publics, de la population... des agriculteurs aussi. La DAF reçoit régulièrement des demandes de déclassement, par exemple pour permettre à des enfants de s’y installer pour une activité autre.
Enfin, une projection de La Réunion en 2030 a été réalisée par l’université de la Réunion. Si rien n’est fait pour stopper l’érosion, les zones urbaines vont aller au-delà des PLU (Plans locaux urbains) actuels et occuper les terres les plus fertiles, celles qui se trouvent autour des villes. Sans empiéter sur ces terrains agricoles, il est pourtant possible de construire 280.000 logements d’ici 2030. C’est même essentiel pour préserver une qualité de vie. La réduction du foncier agricole, qui s’accélère aussi en Europe (800.000 hectares de 1990 à 2000), n’est que la conséquence de l’évolution du mode de vie et de consommation. La Réunion peut encore garantir une qualité de vie à ses habitants. « En 2020, 103.000 logements peuvent être absorbés par la zone urbaine actuelle », affirme Gilles Lajoie. À condition de développer aussi les infrastructures, comme les transports en commun.
Pour prolonger les échanges entamés le matin avec les agriculteurs, des débats ont eu lieu l’après-midi sur les outils de préservation du foncier agricole, sur la valorisation agricole des espaces difficiles retournés en friche, et sur les enjeux urbains de protection de ces espaces. Aujourd’hui, les Assises se poursuivent à Saint-Joseph, avec la signature d’une charte.
Edith Poulbassia
Une motion du monde agricole adressée aux pouvoirs publics
La SAFER, la FRCA, la Chambre d’Agriculture, le comité paritaire interprofessionnel de la canne et du sucre ont adopté une motion, adressées aux pouvoirs publics (Préfet, Région, Département, Mairies, EPCI). Leur demande se décompose en six points.
- Atteindre 50.000 hectares de surface dont 30.000 hectares en cannes à sucre, et prescrire la protection forte et de long terme dans le SAR en cours de révision.
- Densifier les zones urbaines de façon à intégrer les nouveaux logements. Une solution qui aurait l’avantage de préserver les capacités économiques de l’île et de limiter l’étalement urbain source de dépenses en aménagement (eau potable, télécommunication, électrification, etc).
- Protéger de manière intangible les espaces sur lesquels de gros investissements agricoles ont été réalisés, en particulier les périmètres irrigués grâce à l’appui de l’Union Européenne.
- Contractualiser le principe de compensation : un hectare déclassé remplacé par un hectare de terrain à valeur productive équivalente pour l’agriculture.
- Reconquérir les terres en friches ou non cultivées notamment pour les éleveurs et renforcer, pour la rendre plus performante, la procédure des terres incultes.
- Favoriser les travaux agricoles par une jonction harmonieuse des programmes européens notamment en ce qui concerne l’enlèvement des andins, les travaux de préparation à la mécanisation de la coupe, l’amélioration du logement des agriculteurs.
Réflexions d’agriculteurs
Les agriculteurs sont bien conscients de la nécessité de faire coexister agriculture et construction de logements. « 25.000 demandes de logement ne sont pas satisfaites par les bailleurs sociaux », rappelait l’un d’eux. La construction de 6000 à 8000 logements prend place dans un problème global d’aménagement, inséparable de la question des coûts et des finances mobilisables. La défiscalisation a permis de construire, sans répondre aux besoins de la population.
Des agriculteurs ont insisté sur la difficulté des jeunes diplômés à obtenir un terrain auprès de la SAFER. « A la Bretagne, des terres sont disponibles et pourtant je ne peux pas m’y installer », expliquait un jeune agriculteur.
L’absence des Maires n’est pas passée inaperçue à cette première journée des Assises. « Ou sont les maires ? Ce sont pourtant eux qui décident des PLU », faisait remarquer un agriculteur.
EP
Des espaces agricoles qui diminuent
La Réunion dispose d’outils réglementaires depuis 1997, qui permettent d’envisager l’aménagement en termes de projet (loi SRU, PLU, SAR, SCOT, POS). Mais la lente mise en oeuvre de ces règles d’aménagement n’a pu empêcher la diminution des surfaces agricoles face à l’urbanisation. Les zones habitables se sont étendues. Une extension de 3000 hectares en 6 ans, de 1997 à 2003. Cette extension s’est faite par prolongement de la ville mais aussi par mitage, c’est-à-dire par l’implantation de bâti en dehors de la tâche urbaine initiale.
Résultats : l’espace cultivé a perdu 550 hectares par an (entre 2000 et 2005), 300 hectares par an pour la filière canne, 565 hectares pour les fruits et légumes, les surfaces toujours en herbe sont stables.
Même si des terres en friche ont été récupérées, et de nouvelles parcelles mises en valeur, ce sont souvent des terrains aux qualités agronomiques moins bonnes. Les exploitations les plus menacées sont les petites, les structures de plus de 10 hectares ont tendance à augmenter. Conséquence : le prix des terrains agricoles progresse (multiplié par 4 depuis 1999, un hectare atteint 120.000 euros), et la difficulté pour les jeunes agriculteurs de s’installer. L’année dernière, il y avait 113 candidats pour 20 offres.
EP
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