La Réunion au même niveau que Grand Est alors que la situation sanitaire n’est pas aussi grave

Coronavirus à La Réunion : 36 % des salariés du privé au chômage partiel

11 avril 2020

Composée des syndicats CGTR, CFDT, FO, UNSA, CFTC, CFE-CGC et des organisations patronales CPME et U2P, l’Association pour le Dialogue Social Territorial à La Réunion souligne les difficultés pour les entreprises d’enregistrer leur demande de chômage partiel d’une part, et demande aux banques de répondre rapidement et favorablement aux demandes d’avance pour financer le chômage partiel qui doit être remboursé par l’État. A La Réunion, 36 % des salariés du secteur privé sont concernés par le chômage partiel en raison du coronavirus, 2 points de plus qu’en France, alors que la situation sanitaire dans notre île n’est pas aussi grave, et que le taux de chômage à La Réunion est déjà trois fois supérieur à celui de la France.

Voici le classement des 5 régions où les demandes de chômage partiel par région par rapport au nombre total de salariés du privé sont les plus nombreuses : Corse : 46 % ; Guadeloupe : 39 % ; Grand Est : 37 % ; La Réunion : 36 % ; Bourgogne Franche-Comté : 36 %. Mise à part la région Grand-Est premier foyer de l’épidémie en France et la Corse, rapidement touchée elle aussi tout comme la Bourgogne Franche-Comté, la présence de La Réunion et de la Guadeloupe interpelle car l’épidémie est encore loin d’y avoir atteint la situation de la France. Cela signifie donc que c’est la structure même de l’économie de ces anciennes colonies qui a pour conséquence l’arrêt de l’activité de nombreuses entreprises en cas de coup dur. 
Composée des syndicats CGTR, CFDT, FO, UNSA, CFTC, CFE-CGC et des organisations patronales CPME et U2P, l’Association pour le Dialogue Social Territorial à La Réunion souligne les difficultés pour les entreprises d’enregistrer leur demande de chômage partiel d’une part, et demande aux banques de répondre rapidement et favorablement aux demandes d’avance pour financer le chômage partiel qui doit être remboursé par l’État. Elle précise ses demandes dans un communiqué diffusé hier.

« Le 9 avril 2020, les partenaires sociaux interprofessionnels, membres de l’Association pour le Dialogue Social Territorial à La Réunion (ADSTR), ont échangé par visioconférence sur les effets sur les entreprises et leurs salariés des mesures de confinement devant permettre d’endiguer l’épidémie de Coronavirus (COVID-19) et ainsi convenir des actions devant être mises en oeuvre à court terme.

A La Réunion, au 7 avril 2020 :
‣ 7 494 demandes d’activité partielle ont été déposées par un peu plus de 34% des entreprises ;
‣ concernant 58 677 salariés, soit 36% des salariés du secteur privé, contre 33% au plan national ;
‣ principalement dans les secteurs :
- du Commerce et de la réparation automobile (18,8%) ;
- de la Construction (15,0%) ;
- des Activités de services spécialisés, scientifiques et techniques, des services administratifs et de soutien (14,8%) ;
- de l’Hébergement et de la restauration (11,5%) ;
- et de l’Industrie (11.3%).

Compte tenu des importantes difficultés rencontrées par les responsables d’entreprises et leurs experts comptables pour enregistrer leurs demandes de chômage partiel, les chiffres au 7 avril ne représentent encore que partiellement la réalité et pourraient être très fortement révisés à la hausse au cours des prochains jours.

Après avoir échangé sur les difficultés rencontrées depuis mi-mars par les entreprises, dont beaucoup ne se sont pas encore remises en termes d’activité et de trésorerie de la crise des « Gilets Jaunes » de 2018, et leurs salariés, dont une majorité pourrait ne pas avoir encore perçu les indemnités prévues pour le mois de mars et s’inquiètent fortement pour ce qu’il en sera pour celui d’avril, les partenaires sociaux interprofessionnels ont décidé :

‣ pour qu’une crise sociale ne s’ajoute pas à la crise sanitaire actuelle et à la crise économique à venir, d’interpeller les banques afin que les demandes de financements faites par les entreprises (PGE) puissent être instruites et accordées dans les meilleurs délais, pour, en premier lieu permettre le versement aux salariés des indemnités pour activité partielle prévues chaque mois, en attendant que celles ci soient « remboursées » aux entreprises dans deux ou trois mois, au mieux ;
‣ d’anticiper le déconfinement, en travaillant tous ensemble aux conditions de la reprise dans chacun des secteurs d’activité, notamment pour ce qui est de la mise en place, et donc de la disponibilité des matériels nécessaires, des mesures de protection de la santé et sécurité des salariés. »

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