René Ponin, maraîcher à la Plaine des Cafres

Coup de gel inattendu : récolte perdue

22 juillet 2019, par Manuel Marchal

Voici 10 jours, René Ponin a perdu une récolte de pommes de terre à trois semaines de la maturité. La raison est un phénomène inattendu : le gel a grillé la plantation. C’est une perte d’au moins 2500 euros qui ne pourra être rattrapée. Pendant ce temps, la concurrence des importations va encore compliquer la situation.

René Ponin est un maraîcher qui cultive notamment des pommes de terre et des carottes. Il a décidé de consacrer un hectare aux pommes de terres. Mais voici un peu plus d’une semaine, une mauvaise surprise l’attendait le matin quand il s’est rendu dans son exploitation. Le gel avait littéralement grillé ses plans. Les pieds étaient comme grillés par du désherbant. Cet événement a stoppé net la croissance des légumes, à trois semaines de la récolte.

Si elles sont comestibles, ces pommes de terre ne sont pas commercialisables, car elles sont trop petites. Il a donc décidé de sauver ce qui pouvait l’être et d’utiliser ces légumes comme un semis pour la prochaine récolte.

Des plants grillés comme après un passage de désherbant.

René Ponin misait sur une récolte de 100 caisses. A 25 à 30 euros la caisse vendue au marché de gros, le préjudice pour le maraîcher dépasser 2500 euros. Et comme de nombreux agriculteurs, il n’a pas pu assurer sa récolte. En conséquence, c’est une perte sèche.

Cela fait 15 ans que René Ponin travaille dans le maraîchage, et deux ans qu’il exploite cette parcelle. C’est la première fois qu’il est surpris par un tel phénomène. Il traduit la vulnérabilité d’agriculteurs réunionnais qui travaillent dans des conditions difficiles, et qui doivent faire face seuls à des coups durs.

Concurrence des importations

Pendant ce temps, les importations continuent. Des pommes de terre importées viennent concurrencer la production réunionnaise. Elles arrivent toute l’année.
Les accords commerciaux signés par l’Union européenne avec de grands pays exportateurs agricoles, ainsi qu’avec nos voisins, sont des motifs d’inquiétude. En effet, il est bien difficile pour une petite exploitation horticole en plein champs d’être compétitive en termes de prix avec des légumes importés produits dans des conditions environnementales, sanitaires et sociales bien différentes.

Ceci traduit l’importance de soutenir de type de production en favorisant la reconquête du marché réunionnais par les produits péi. Cela va dans le sens du respect de l’Accord de Paris sur le climat qui s’impose à tous les États et qui oblige à rechercher un approvisionnement de proximité pour faire baisser la facture carbone.

M.M.

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