Sommet Europe-Asie à Pékin

Crise financière : Le président de l’Union européenne appelle l’Asie à l’aide

25 octobre 2008, par Manuel Marchal

Hier à Pékin, Nicolas Sarkozy a souhaité hier que les 43 pays du Forum Europe-Asie (ASEM) présentent un front commun face à la crise financière internationale. Quant à l’Asie, elle a présenté juste avant l’ouverture du Sommet un plan d’action coordonné de 80 milliards de dollars. L’Europe cherche donc à créer un rapport de force défavorable aux Etats-Unis dans la perspective des prochains Sommets internationaux devant traiter des conséquences de la crise financière.

Le 7ème Sommet Union européenne-ASEM se tient depuis hier à Pékin sous la co-présidence du chef de l’Etat, président en exercice de l’Union européenne, et du Premier ministre chinois, Wen Jiabao.
« Ce Sommet est particulièrement bienvenu au moment où le monde traverse une crise financière sans précédent », a souligné Nicolas Sarkozy au début d’un entretien avec le président chinois Hu Jintao, avant l’ouverture du Sommet UE-ASEM. « J’ai la conviction que l’Asie et l’Europe doivent travailler ensemble pour réguler de façon différente le système financier mondial », a-t-il ajouté .
La veille, lors d’une rencontre avec le président de la Commission européenne, Hu Jintao avait déclaré que l’importance des relations Chine-UE a dépassé le niveau bilatéral et est de plus en plus essentielle sur le plan international. Hu Jintao a indiqué que la Chine renforcerait la communication et la coordination avec l’UE pour faire face conjointement à la crise financière actuelle et maintenir la stabilité du marché financier mondial.
Rappelons que plusieurs pays d’Asie doivent participer aux Sommets des 20 principales puissances économiques mondiales relatifs à la crise financière. Le Japon est aujourd’hui la deuxième puissance économique mondiale, alors que la Chine et l’Inde sont les superpuissances économiques de l’avenir.
Pour sa part, l’Union européenne sera représentée par l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l’Italie.
Tous sont invités à se retrouver le 15 novembre dans la région de Washington pour tirer les leçons de la crise.
Rappelons également que le 11 octobre dernier, les pays de la zone euro ont défini une stratégie commune pour soutenir leur industrie financière, mise à mal par les conséquences de la crise.
Vendredi, quelques heures avant le début du Sommet du Forum Asie-Europe, 13 pays de l’Asie de l’Est, la Chine, le Japon, la Corée du Sud et les 10 pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), ont annoncé la création d’un fonds de 80 milliards de dollars pour combattre les effets de la crise. Ils ont aussi acté la création d’un organisme de surveillance des économies de la région.
Alors que l’euro est touché de plein fouet par l’impact de la guerre monétaire lancée par Washington, l’Europe prépare la contre-offensive. Après avoir mis 2.000 milliards d’euros sur la table pour faire face aux 700 milliards du Plan Paulson, l’Europe cherche à isoler le gouvernement américain. D’ailleurs, la veille de son arrivée à Pékin, Nicolas Sarkozy avait prononcé en France ses paroles lourdes de conséquences : « C’est une crise structurelle et non une parenthèse. Plus rien, dans l’économie mondiale, ne sera comme avant. (...) On ne pourra pas continuer de gouverner le monde avec les outils et les idées du passé ».
A trois semaines du Sommet du G20 aux Etats-Unis, la bataille est déjà lancée.

Manuel Marchal

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