La CGPER et les fortes pluies

Déclarer l’état de catastrophe naturelle

22 février 2005

Suite aux intempéries de ces derniers jours, le président de la CGPER (Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion) Jean-Yves Minatchy, après des visites sur les zones concernées, déplore le lourd préjudice des planteurs qui vont perdre la quasi-totalité de leur production, notamment en salade, fleurs coupées et fraises pour les trois prochains mois.
Outre les pertes de récolte, les maraîchers doivent reprendre complètement les semis, les parcellaires ainsi que les travaux de sols. La CGPER demande des mesures d’urgence auprès du Département en attendant que le préfet engage la procédure de catastrophe naturelle pour les zones concernées, demandée dans la lettre reproduite ci-après, pour permettre aux planteurs d’obtenir des indemnisations rapides.

(Page 6)

"Monsieur le préfet de La Réunion,

Suite aux fortes précipitations intervenues au cours de ces derniers jours dans notre île, notre organisation syndicale, après avoir multiplié les visites de terrain dans le Nord, l’Est et l’Ouest, déplore de nombreux dégâts dans les filières maraîchères, géranium, cultures de fleurs coupées et fraises. Selon les services de météorologie, il s’agit d’une pluie d’une importance exceptionnelle comparable au cyclone Hyacinthe en 1980 qui rappelons-le avait fait d’importants dégâts.
Selon nos premières constatations sur le terrain, ce sont surtout les cultures sarclées comme le géranium, le maraîchage et la production de fleurs coupées, qui ont subi le plus lourd préjudice avec une perte presque intégrale de récolte pour les 3 prochains mois et le lessivage des parcelles nécessitant une reprise totale des cultures sans dégager un bénéfice. Par ailleurs, les chemins d’exploitation ont été touchés et certains agriculteurs ont même des difficultés pour arriver au champ et constater les dégâts.
Les premières estimations faites par nos responsables de filière font état de près de 300 maraîchers et producteurs de fleurs coupées en plein champ touchés, avec des pertes estimées à 10.000 euros pour chaque exploitation. Quant aux producteurs de géranium de l’Ouest qui livrent près de 40% de la production d’huile, les pertes sèches sont estimées à 45% en cultures plein champ et près de 35 hectares sont d’ores et déjà à replanter dans la mesure où les plants de géranium, qui sont particulièrement sensibles à l’asphyxie racinaire, ne sont plus productifs. En ce qui concerne la canne à sucre, les conséquences ont été moindres sur les repousses à l’exception du lessivage des amendements organiques, mais nous constatons sur certaines zones une perte de fond sur la replantation de cannes qui devront être refaites presque entièrement.
Face à ce constat, la CGPER demande au préfet d’engager le plus rapidement possible la procédure de catastrophe naturelle pour les communes concernées (Sainte-Rose, Saint-Benoît, Salazie, Saint-André, Sainte-Suzanne, Sainte-Marie, Saint-Denis, La Possession, Saint-Paul et Trois-Bassins) afin que les agriculteurs ayant subi un préjudice, puissent bénéficier d’un fond de secours pour remettre en marche leur outil de travail. Par ailleurs, la CGPER souhaite vivement un déblocage rapide des fonds comme ce fut le cas pour les agriculteurs de Métropole après la canicule en 2003. Nous tenons à vous rappeler que les planteurs de géranium ont perçu les indemnisations relatives au passage du cyclone Connie seulement cette année. La ministre de l’Outre-mer, étant en visite dans notre île, a pu constater l’étendue du préjudice et nous devons éviter les tergiversations et organiser dans les plus brefs délais une réunion avec les professionnels, afin d’évaluer précisément les dégâts et les dispositions à prendre.
Par ailleurs, nous vous informons qu’en attendant le déblocage des fonds nationaux, la CGPER a demandé aux communes concernées ainsi qu’au Département, des mesures d’urgences telles que la suspension des factures d’eau agricoles pour les 3 prochains mois, l’exonération totale de la taxe foncière non bâtie pour 2005. En ce qui concerne le géranium et le maraîchage, notre organisation syndicale a sollicité le Département pour prendre en charge un fongicide (le kaptane) ainsi que l’apport d’un amendement organique (engrais 15-12-24) indispensables pour sauver les cultures qui peuvent l’être et éviter la pénurie totale sur nos étals.
Certain que vous comprendrez l’urgence de la situation pour nos agriculteurs, je vous prie de croire, monsieur le préfet, en l’expression de ma considération distinguée."

Le président,
Jean-Yves Minatchy


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