Comptes 2007 de la Chambre de commerce et d’industrie

Des chiffres bons mais fragiles

13 juin 2008, par Edith Poulbassia

La CCIR a tenu hier son assemblée générale pour l’examen des comptes 2007. Port Réunion, aéroport, formation, service général... les comptes ont été adoptés à l’unanimité. Dans un contexte difficile, les chiffres sont jugés satisfaisants. Mais ce n’est plus l’équilibre des comptes de l’aéroport qui inquiète cette année, c’est celui de la formation. La formation a réalisé en 2007 un chiffre d’affaires nettement inférieur au prévisions, 5,3 au lieu de 7,7 millions d’euros. Un audit est prévu pour élaborer un plan de redressement, présenté en septembre prochain en assemblée générale.

Les principaux indicateurs ont évolués favorablement en 2007. D’abord, le résultat net de la CCIR est passé de 2.348,2 K euros en 2006 à 5.137,3 K euros en 2007, contre une prévision de 5.711,3 K euros. La capacité d’autofinancement de la CCIR passe de 13.945 K euros en 2006 à 19.521 K euros 2007, et la trésorerie passe de 26.536 K euros en 2006 à 42.007 K euros en 2007. De chiffres satisfaisants mais qui cachent des évolutions contrastées.
A Port Réunion, le résultat légèrement négatif (-1.966 K euros) résulte d’une charge exceptionnelle et non prévue de 4 millions d’euros, pour la fermeture d’une caisse de retraite. Mais la croissance du trafic de 6% a favorisé la capacité d’autofinancement et le fort excédent de trésorerie provient d’un engagement partiel des investissements. Des décaissements importants sont à prévoir l’année prochaine. À la fin de l’année, Port Réunion pourra rester en activité 24 heures sur 24. Les 5 hectares supplémentaires de terres plein seront livrés fin août et les travaux pour le terminal céréalier devraient commencer en octobre. Par ailleurs une étude va être lancée pour 3 hectares de terres plein en plus, pour le début des travaux en mars 2009.
Pour l’aéroport, la progression de 15% du trafic a favorisé le redressement des comptes. Les investissements 2008 pourront être financés sur fonds propres et la totalité de la dette fiscale, qui fait l’objet d’un moratoire, pourrait être soldée fin 2009 et non fin 2013 comme prévu. A partir d’avril 2008, la CCIR sera en mesure de rembourser 300.000 euros par mois à l’Etat et non plus 50.000 euros.
Quant au service général (siège, services économiques, CRITT), il termine l’année 2007 sur des résultats positifs, supérieurs aux prévisions, alors que les concessions portuaires de Saint-Gilles et Sainte-Marie demeurent dans une situation difficile.
Enfin, la formation a réalisé un chiffre d’affaires très inférieur aux prévisions (5,3 au lieu de 7,7 millions d’euros), principalement en formation continue et dans les appels d’offres Région. Une perte d’activité qui donnera lieu à un audit qui permettra d’élaborer un plan de redressement. Il sera présenté en assemblée générale en septembre.

En ouverture de séance, le Président de la CCIR , Eric Magamootoo, a souligné le contexte difficile dans lequel l’économie réunionnaise va devoir évoluer. Il a évoqué la situation du BTP, les TPE et PME qui traverse une crise faite d’interrogations et d’inquiétudes. 40% des appels d’offre, des commandes publiques ne sont pas prises, 4.000 à 5.000 suppressions d’emploi en janvier prochain... La CCIR a exprimé sa solidarité en faveur des commerçants de Saint-Leu pour qui la pérennité des entreprises est en danger. Un exemple significatif selon le président de la cohérence à trouver pour concilier l’aménagement du territoire, les grands chantiers comme la route des Tamarins, la route du littoral, les tram-train avec le développement économique. Le contexte, c’est aussi la loi-programme qui mobilise l’ensemble des élus et des socio-professionnels pour qu’elle soit véritablement "un plus pour l’Outre-mer", et la loi de modernisation économique. Sur ce point, le président de la CCIR espère que le gouvernement tiendra compte des spécificités des territoires insulaires.

EP


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