Observatoire des Investissements Extérieurs

Des entreprises en croissance

7 février 2008

L’Observatoire des Investissements Extérieurs (OIE) renouvelle son panorama des entreprises implantées à La Réunion détenues par des investisseurs extérieurs et celui des entreprises extérieures détenues par des capitaux réunionnais. Ce baromètre de la santé économique de l’île évalue le degré d’internationalisation de l’économie réunionnaise.

La comparaison entre les chiffres 2007 et 2005 confirme le dynamisme de la croissance des entreprises implantées à La Réunion avec des investisseurs extérieurs. Parallèlement, l’étude révèle une montée en charge des investissements réunionnais à l’extérieur de l’île avec la perspective de grands projets.
L’Observatoire des Investissements Extérieurs, créé en 2004 par l’Agence de Développement de La Réunion, l’ADIR, la CCIR, la DRCE, l’IEDOM, la Région et l’Université, poursuit sa double mission : actualiser et enrichir la base de données des entreprises installées à La Réunion sous capitaux extérieurs et dresser un panorama des entreprises extérieures détenues par des capitaux réunionnais. Ce baromètre de la santé économique de l’île est au service de l’élaboration d’une stratégie économique. Ses résultats permettent de mieux valoriser le territoire et de le rendre plus attractif pour les entreprises, tant locales qu’extérieures, et de mettre en lumière les savoir-faire réunionnais traditionnellement exportés.

Un panorama élargi

Pour cette étude 2007, 451 entreprises sur les 548 interrogées ont répondu à l’enquête, portant le taux de retour à 82%, très élevé pour ce type d’étude. En ajoutant l’apport des articles de presse et les informations sur les entreprises accompagnées par l’Agence de Développement, le panorama des 354 entreprises de l’étude 2005 est porté à 511 entreprises :
303 sont des entreprises implantées à La Réunion détenues par des investisseurs extérieurs et 208 sont des entreprises extérieures détenues par des Réunionnais.

Des entreprises en croissance

Les entreprises nouvellement introduites dans la base de données sont de taille plus modeste. Ainsi, les entreprises à capitaux extérieurs implantées à La Réunion ont un effectif moyen de 66 personnes. Il était de 68 personnes en 2005. A échantillon égal, entre 2005 et 2007, le chiffre d’affaires moyen a augmenté de 5%. Le chiffre d’affaires moyen reste stable, à hauteur de 22 millions d’euros.
Si, en 2007, les entreprises à l’extérieur détenues par des investisseurs réunionnais sont également de taille plus modeste qu’en 2005, leur capital social et leur chiffre d’affaires ont fortement augmenté ! Ainsi, la part moyenne au capital a plus que doublé, faisant un bond de 310.000 à 717.000 euros. Explication : les entreprises se sont recapitalisées pour soutenir de grands projets tout en ayant rationalisé leur structure productive. Parmi les exemples les plus connus, les groupes Caillé, Bourbon et Quartier Français impriment le mouvement.

Le dynamisme du secteur des services confirmé sur le marché intérieur et extérieur

Le secteur des services reste la principale destination des investisseurs extérieurs qui s’installent à La Réunion. Il augmente de deux points et a attiré 107 entreprises avec trois secteurs de prédilection : les services aux entreprises, l’immobilier, les transports. Des trois secteurs, celui des transports génère le plus de retombées avec des créations d’emplois et des investissements corporels. Les investisseurs des services aux entreprises et de l’immobilier se limitent davantage à des investissements de porte-feuille, avec une moindre implication dans l’économie locale.

Près de la moitié des entreprises de commerce sont détenues partiellement par des entreprises de l’extérieur.
Un exemple connu : les Carrefour sont détenus à 80% par le groupe Hayot. Le secteur des services représente 80% des investissements réalisés dans l’île en 2006 contre 74% en 2004. Les programmes immobiliers caracolent toujours en tête. Ces investissements se portent essentiellement sur des travaux de rénovation et de construction de logements sociaux. Les services de l’eau, du gaz et de l’électricité ont également enregistré la moitié des investissements des services hors immobilier.
L’industrie et l’agroalimentaire représentent 20% des investissements réalisés par des firmes sous contrôle extérieur. L’investissement de 4 millions d’euros des Brasseries de Bourbon sur leurs sites de production constitue un exemple notable. La période a été aussi marquée par le démarrage de Nutrima (aliments pour crevettes et poissons) avec l’accompagnement de l’Agence de Développement.
De même, pour les capitaux réunionnais investis à l’extérieur, la part des services a progressé et représente 80% avec de nouveau les services aux entreprises, l’immobilier et les transports qui se démarquent clairement. Dans l’industrie réunionnaise exportée, l’activité se concentre aux trois quarts sur l’agroalimentaire avec une dominante sucre et riz. En témoigne, par exemple, la stratégie du groupe Quartier Français dont les filiales sont présentes en Martinique, à Maurice, en Métropole et en Tanzanie.

Les énergies solaires : un boom à exporter

L’étude fait un zoom sur les 43 entreprises recensées par l’Agence de Développement dans le secteur de l’énergie solaire à La Réunion (annuaire disponible sur www.adreunion.com). Elles sont détenues à 75% par des investisseurs métropolitains et 20% sont des établissements secondaires. La dynamique de ce marché intérieur est telle, avec notamment la majorité des équipements collectifs à doter, que peu d’entreprises s’intéressent à l’export, malgré le potentiel identifié sur la zone Océan indien et bien au-delà.

L’intérêt croissant pour la destination Réunion

Si la Métropole reste le principal investisseur à La Réunion, l’Europe est désormais très présente avec 48% des investissements en capital (hors France). Les prises de participation belge, britannique et néerlandaise illustrent l’intérêt croissant pour la destination Réunion. Les 6 entreprises à capitaux suisses identifiées dans l’échantillon confortent cette tendance.
La part de l’Océan Indien augmente à nouveau ; Maurice reste le premier investisseur régional avec 13 millions d’investissements directs. La présence des capitaux malgaches a connu une faible évolution sur la période. Elle résulte peut-être d’un environnement régional incertain avec les contours non définis du futur accord APE.
Les investissements métropolitains, prédominants, s’expliquent notamment par la présence dans l’île des filiales de la plupart des grands groupes, tels que Vinci, Terreos, Colas... A noter également les nombreux investissements en provenance des Antilles : le groupe Hayot, Outremer Telecom...

Métropole et Océan indien : les destinations pour les Réunionnais

Fait nouveau, la Métropole est devenue la destination préférée des investisseurs réunionnais avec 91 entreprises concernées contre 54 précédemment. Dans le même temps, la présence dans l’océan Indien connaît un certain recul avec 42 entreprises recensées contre 54 précédemment. A une méfiance sur la solvabilité et la rentabilité des marchés régionaux s’ajoute la volonté de recentrage de certaines entreprises sur La Réunion, un phénomène qui n’est pas porteur à moyen terme.
Les investissements en Asie, en croissance (Chine, Indonésie, Vietnam...), sont parés aujourd’hui de l’aura d’un possible eldorado. Ils seront de nouveau analysés attentivement au cours de la prochaine étude, ce qui permettra de confirmer ou d’infirmer la pérennité des investissements actuels.
Enfin, l’Europe attire de plus en plus les investissements réunionnais : 31 entreprises sont recensées (contre 25 en 2005). Elles sont réparties sur le Portugal, Norvège, Suisse, Pays-Bas, Espagne, Pologne et Luxembourg.


En chiffres

Le chiffre d’affaires total des 303 entreprises locales détenues en partie par des investisseurs extérieurs est estimé à 8 milliards d’euros, pour un effectif de 20.000 personnes. En 2006, elles ont créé 1.000 emplois supplémentaires et ont investi 816 millions d’euros à La Réunion.

Qui ?

Parmi les investissements étrangers (hors Métropole et autre DOM), l’Europe présente 48% des investissements en capital. Les prises de participation britannique, belge et néerlandaise dans les entreprises locales se sont maintenues.
Même si les investissements ont été modestes dans la plupart de ces entreprises, ils témoignent d’un intérêt pour la destination Réunion. C’est le cas des projets de développement des unités de production de Heineken. Enfin, il est intéressant de noter la présence de 6 entreprises avec des capitaux suisses, soit un stock d’investissement direct d’environ 4 millions d’euros.
La part de l’Océan Indien augmente à nouveau pour atteindre les 25% (contre 17% en 2005). Néanmoins, cette évolution de reflète pas des modifications sensibles dans la base de données depuis 2005.
Maurice reste le premier investisseur régional avec 13 millions d’investissements directs. L’investissement de Madagascar est passé de 160.000 à 190.000 euros. La situation asymétrique proposée par les APE, rend La Réunion moins attractive en vue d’une intégration régionale. Cet accord pourrait également avoir un impact significatif sur la répartition géographique des investissements directs.


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Messages

  • pour les intellectuels de l’OEI, le ministère du commerce tient à disposition à première demande, des données relatives aux importations réalisées à la Réunion, ainsi que le classement des entreprises importatrices par valeur d’importation et siège social...à bon entendeur..


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