FIP Néovéris Réunion 2005

Des investisseurs réunionnais misent avec succès sur La Réunion

4 novembre 2006

Faire décoller la création et favoriser la reprise : deux objectifs d’un fonds de “capital risque” 100% réunionnais qui affiche un bilan positif en terme de création et de maintien d’emploi au bout d’un an de participation au développement économique local.

Répondre à une des attentes des Réunionnais en créant de l’activité, de l’emploi pour sortir d’une situation difficile. Le Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) est une réponse possible, « et La Réunion peut se satisfaire de cette expérience, créatrice de valeur ajoutée et d’emploi », souligne Paul Vergès, président du Conseil régional.
43 emplois, 26 millions de chiffres d’affaires supplémentaire et la réalisation de 11,5 millions d’investissements. Tel est le résultat à mi-parcours du Fonds d’investissement de proximité (FIP), le premier et seul FIP émis dans les DOM. Son objectif est de mobiliser l’épargne locale des Réunionnais au service du développement économique régional via des investissements dans des entreprises locales « les plus dynamiques » au fort potentiel. Il agit comme un levier pour des projets qui verraient plus difficilement le jour ou pour des entreprises qui jouent leur survie.
Et pour le moment, force est de constater qu’« à La Réunion, 240 personnes ont décidé de soutenir le système en investissant une somme importante, 5.000 euros en moyenne », souligne Paul Vergès, président de la Région. Au total, la souscription au fonds a permis de récolter 1,6 millions d’euros en deux mois (du 17 octobre au 22 décembre 2005), via 240 personnes physiques, et deux personnes morales : la Région à hauteur de 145 millions d’euros investis, et la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion (CCIR), pour 95 millions d’euros.

Un partenariat

Le principe du FIP est d’investir 60% de ses actifs, soit un million d’euros, « dans des entreprises réunionnaises non cotées en position systématique de co-investisseur aux côtés d’autres partenaires comme la SCR Réunion et le FCPR Alyseventure, deux fonds d’investissement de “capital risque” », explique Jean-Claude Noël, directeur de Vivéris Management, gestionnaire du FIP. Ce système permet de venir en aide à un projet innovant ou ambitieux qui manque de fonds propre. Il vient en complément des banques, qui sont également partie prenante dans le dispositif. D’ailleurs, c’est la Banque de La Réunion qui a commercialisé la souscription.
D’un montant unitaire compris entre 75.000 euros et 125.000 euros, les investissements ciblent des PME sélectionnées selon la qualité du management, la stratégie de développement, la création de valeur, la contribution du projet à l’économie régionale, la capacité d’export. Sont particulièrement visés les entreprises de l’environnement, des énergies renouvelables et des TIC, mais cette liste n’est pas exclusive. Par ailleurs, le FID investit pour la création, mais aussi pour la transmission de l’entreprise.

Ensemble pour le développement

Il permet alors un montage financier associant des fonds publics et privés. D’ailleurs, le directeur général de la BR souligne que « les investissements bancaires classiques ne doivent pas être les seuls outils ». Et d’ajouter que le FIP illustre l’apport du secteur public dans le développement des entreprises.
Pour sa part, Éric Magamootoo, président de la CCIR, insiste sur « le véritable partenariat » de la Chambre consulaire avec « le secteur bancaire et avec la Région » qui se traduit dans le FIP.
Bref, comme l’expriment les différents témoignages d’entrepreneurs soutenus par cet outil, le FIP est un outil que les différents acteurs économiques louent de par son efficacité et par son mode de financement : des souscripteurs réunionnais investissent dans des projets portés par des entreprises réunionnaises pour le développement de La Réunion. D’autant que, selon la représentante de la technopole, les cartons sont remplis de projets qui pourront être alimentés par des fonds publics et privés.

M.M.


Le 1er Virgin des DOM créé grâce au FIP

Bernard Bésoni de la FIB Holding/Autrement rappelle que le 1er Virgin Mégastore des DOM n’a pu se faire que grâce au FIP. « Ces outils permettent à nos entreprises qui manquent de fonds propres de créer de la valeur », ajoute le dirigeant de ce groupe réunionnais spécialisé dans la distribution de produits multimédia.
Pour ce projet, le montant de l’intervention du FIP s’est élevé à 125.000 d’euros. L’autre investisseur est le FCPR Alyséventure pour 1, 140 millions d’euros. Par ailleurs, le FIP accompagne le groupe dans son développement commercial.


Création d’une entreprise dédiée à l’export

Dirigeant d’Ekomat, entreprise spécialisée dans le recyclage des déchets plastiques, Henri Grange est en phase de création d’entreprise.
Son projet consiste à transformer ces détritus en une matière première qui sert ensuite à la réalisation d’un produit manufacturé, le compound. Ce que produira Ekomat sera destiné avant tout à l’exportation.
Henri Grange souligne l’aide décisive de la Région dans la mise en œuvre du projet, notamment par l’obtention d’une subvention. Quant au FIP, il est intervenu pour 100.000 euros, en appui du FCPR Alyséventure (700.000 euros). Il apporte son expertise dans le démarrage et la phase de premier développement.


Cartonnerie de La Réunion : une reprise réussie

Pour Guy Hagelauer de Cartonnerie de La Réunion, le FIP vise à accompagner son action dans un projet de reprise d’une entreprise vouée à disparaître par son ancien propriétaire. Résultat : des emplois et des compétences réunionnaises préservées et valorisées par cet outil avec à la clé une intervention du FCPR en 2003 à hauteur de 250.000 euros.


Prendre en compte le potentiel technologique

Reb Brochet, créateur d’Archirun, entreprise spécialisée dans l’archivage numérique, rend hommage, au nom de l’ARTIC, à La Réunion, « région la plus dynamique dans le domaine des TIC » : « que cela soit retenu dans le prochain DOCUP pour que cette situation perdure », ajoute-t-il en substance.
Pour sa société, rien n’aurait été possible sans un passage par l’incubateur, le soutien de la BR et celui du Crédit agricole, et sans les subventions de la DRIRE et de la Région qui lui ont permis de rémunérer ses salariés en tenant compte du coût de la vie. Le FIP accompagne l’entreprise dans son lancement commercial, alors que la SCR Réunion développement est intervenue à hauteur de 200.000 euros dans le capital.
Reb Brochet insiste également sur un problème de formation des conseillers financiers bancaires. Ces derniers ont du mal à appréhender un projet innovant nécessitant un investissement d’un million d’euros car ils ont tendance à lier le projet au chiffre d’affaires, pas au potentiel technologique.


Une entreprise relancée par des salariés actionnaires

Dirigée par Jean-Marie Le Bourvellec, RES Développement est une entreprise d’électricité industrielle. L’intervention du FIP a permis de préserver des emplois en favorisant la reprise du capital par les salariés auprès de son ancien propriétaire.
Le recours à un fonds de “capital risque” permet l’accompagnement à un moment donné en rachetant des parts, et apporte aussi une expertise fondamentale.
Résultat : RES Développement est un groupe réunionnais à capitaux réunionnais leader sur son marché.


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