Les éleveurs des bovins contaminés au Conseil général

Des solutions se dessinent

10 mai 2006

Une délégation d’éleveurs conduite par le représentant de la Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion a été reçue par le directeur général adjoint du Conseil général hier matin. Ces exploitants agricoles dont les vaches laitières sont décimées par la Rhinotrachéite infectieuse bovine réclament des solutions dont des indemnisations.

Hier de 10h15 à 11h45, une délégation d’éleveurs dont les vaches laitières sont victimes de la Rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR) conduite par Jean-Yves Minatchy, le président de Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion (CGPER), a été reçue par Ismaël Locate, directeur général adjoint au Conseil général. Ces exploitants agricoles ont clarifié leur situation. Elle est catastrophique. De nombreuses vaches laitières contaminées par l’IBR ont succombé et continuent à tomber une à une. Deux cas ont été recensés la semaine dernière à la Plaine des Palmistes. Ils réclament des indemnisations pour sortir de cette impasse.

Indemnisation et reconversion

Cette longue discussion a eu lieu loin des oreilles des journalistes. On a reproché aux éleveurs l’excès de médiatisation de leur condition. Au sortir de cette entrevue, la délégation n’a pas caché sa satisfaction tout en attendant les actes. Le Conseil général organisera prochainement 2 réunions. Il chiffrera le montant exact des dégâts de l’IBR au sein des cheptels. La collectivité proposera aux éleveurs "une aide à la reconstruction de leur troupeau", détaille Jean-Yves Minatchy "ou une reconversion". Ils bénéficieront sous peu "d’une première indemnisation de 380 euros".

Des pertes estimées à 1 million d’euros

Avant l’entame des pourparlers hier matin, Thomas, éleveur depuis 17 ans à Trois-Bassins, s’inquiète pour son avenir d’exploitant agricole. Son étable compte 55 vaches contaminées par la maladie. De 2003 à 2004, 7 vaches avortent, 15 vaches et 17 veaux succombent. Il évalue ses pertes à 75.000 euros. Il doit rembourser un prêt et subvenir aux besoins quotidiens de la case. Le représentant de la CGPER chiffre les dommages pour les régions Ouest, Sud et Est "à environ 1 million d’euros". Cette estimation concerne les éleveurs qui ont osé déposer sur la place publique leurs difficultés.
Pour Jean-Yves Minatchy, aujourd’hui la contamination des bovins est devenue une affaire d’État, même si la réunion de vendredi dernier à la Préfecture s’est soldée par un échec. Du côté du Conseil général, il est prévu d’adresser un courrier au ministre de l’Agriculture. La collectivité l’alertera sur cette épidémie, même si l’IBR "n’est pas une maladie réglementée".

Jean-Fabrice Nativel


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