Note de l’IEDOM

« Détérioration de la conjoncture économique »

7 septembre 2012

Dans sa dernière note de conjoncture relative au second semestre, l’IEDOM relate une baisse générale de l’emploi, de la consommation et de la confiance. La crise continue de s’aggraver.

Dégradation du climat des affaires
Dans un contexte économique national et international peu dynamique, l’activité économique se dégrade, en dépit des anticipations favorables formulées par les entrepreneurs réunionnais le trimestre dernier. L’indicateur du climat des affaires est en repli (- 6,0 points) et s’établit désormais à 15 points en deçà de sa moyenne de longue période. Les professionnels anticipent néanmoins une activité moins défavorable, bien qu’encore dégradée, pour le troisième trimestre.
Dynamique depuis fin 2011, la consommation des ménages s’enraye ce trimestre, dans une situation de hausse saisonnière des prix. Le manque de confiance des entrepreneurs annihile les quelques signes de redressement de l’investissement observés le trimestre dernier. Les importations décélèrent sous l’effet du ralentissement de la demande intérieure, tandis que les exportations poursuivent leur progression.

Emploi : aggravation de la pénurie
La détérioration de la conjoncture économique se répercute sur le marché du travail. Le nombre de Réunionnais inscrits à Pôle emploi en catégorie A accélère à nouveau (+ 1,3 % entre mars et juin 2012), après un ralentissement le trimestre précédent (+ 0,3 %). Cet accroissement touche principalement les personnes de 50 ans et plus. Fin juin 2012, 123.810 Réunionnais sont sans emploi et déclarent rechercher activement un travail. Sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi augmente de 4,4 % à La Réunion (+ 7,5 % en France entière).
L’offre d’emploi est également mal orientée avec une baisse de 2,6 % du nombre d’offres d’emploi collectées au deuxième trimestre 2012, qui se concentre essentiellement dans les offres durables (- 4,2 %).
Les difficultés de retour à l’emploi persistant, de nombreux inscrits à Pôle emploi ont épuisé leurs droits à indemnisation. Ainsi, parmi les demandeurs d’emploi, le nombre d’allocataires de l’assurance chômage diminue (- 4,2 %), tandis que celui des bénéficiaires de l’allocation spécifique de solidarité (ASS) ou du revenu de solidarité active (RSA "socle") augmente, respectivement de 2,3 % et de 2,7%.

La consommation en berne
Le léger dynamisme de la consommation constaté depuis fin 2011 s’enraye ce trimestre. Les importations de produits courants sont en repli de 4,1 %. La baisse des importations de biens d’équipement du foyer observée le trimestre précédent s’accélère (- 11,1 % au deuxième trimestre 2012 contre - 3,1 % au trimestre précédent). Les ventes de véhicules neufs stagnent, après un premier trimestre 2012 bien orienté. L’encours de crédit à la consommation se stabilise également entre mars et juin 2012, et recule de 2,4 % sur un an.

Conjoncture peu propice aux investissements
Les intentions d’investir des chefs d’entreprises se dégradent une nouvelle fois et ceci depuis plus d’un an. Les importations de biens intermédiaires s’inscrivent en baisse, après une forte augmentation le trimestre précédent. Les importations de biens d’équipement professionnel, hors avion, progressent de 3,4 %, sous l’effet de deux achats importants de biens matériels productifs destinés au secteur des IAA et de la pêche. Non comptés ces deux équipements, les importations baissent de 6,7 %.

Les effectifs baissent dans le BTP
Dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, le courant d’affaires se dégrade à nouveau. La baisse de 2,6 % des effectifs inscrits à la caisse de congés payés témoigne de cette détérioration. Les carnets de commandes des chefs d’entreprise sont toutefois jugés stables et les prévisions d’activité portant sur le troisième trimestre sont mieux orientées
L’activité du secteur des industries manufacturières (hors IAA) se contracte légèrement, tandis que l’appréciation des carnets de commandes par les chefs d’entreprise se détériore nettement. Les chefs d’entreprise anticipent pourtant une activité plus dynamique pour le prochain trimestre.

Dégradation du tourisme
Après une année 2011 record en termes d’arrivées de touristes, l’activité
touristique se dégrade, légèrement au premier trimestre et plus nettement au deuxième. Le jugement sur l’état de leurs réservations par les prestataires touristiques est largement négatif. Le taux d’occupation des hôtels classés s’inscrit en recul (- 4,8 points en glissement annuel), sous l’effet d’une progression du nombre de chambres offertes, le nombre de nuitées restant stable sur un an. Parallèlement, le nombre de passagers provenant de France métropolitaine se stabilise (+ 0,1 %), après un net recul le trimestre passé (- 8,9 %).

Luttes pour l’emploiA la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus