Conséquence de la faillite de Lehman Brothers en France

Dexia : le banquier des collectivités locales plonge de 23%

30 septembre 2008, par Manuel Marchal

Après Fortis, c’est au tour de Dexia d’être en difficulté. L’annonce d’une possible augmentation de capital a fait chuter de 23% le cours de l’action de la principale banque des collectivités locales.

La crise financière est bel et bien aux portes de l’Europe. Après la nationalisation partielle de Fortis, après la crise B&B au Royaume-Uni, la prochaine victime sera-t-elle Dexia ? Leader mondial du financement des collectivités locales, le groupe franco-belge est fragilisé depuis le début de la crise par les difficultés de FSA, sa filiale américaine spécialisée dans le rehaussement de crédit qui a accumulé près d’un milliard de dollars de pertes sur les trois derniers trimestres. Or, “Le Figaro” assure que le Groupe s’apprête à lancer prochainement une augmentation de capital afin de « reconstituer ses fonds propres et rassurer les marchés ». Des informations qui ont fait aussitôt chuter le titre en Bourse, lequel accusait une baisse de 23% à 7,04 euros vers 11h30 après avoir touché 6,62 euros, un plus bas depuis la création du groupe à la fin des années 1990.
Dexia a annoncé la semaine passée tabler sur des pertes d’environ 350 millions d’euros liées à son exposition sur Lehman Brothers, la banque d’investissement américaine qui a fait faillite. Le banquier des collectivités locales s’est refusé jusqu’à présent à tout commentaire sur ces informations du “Figaro”. Le groupe assure qu’il continue d’évaluer une réponse à la crise financière et que son conseil d’administration devait en discuter hier soir, après l’avoir déjà fait la veille à la lumière des événements du week-end.
Pourtant, après Fortis, les gouvernements se tiennent prêts à intervenir sur le cas Dexia. Le ministre belge des Finances Didier Reynders s’est dit prêt hier à apporter son aide. A sa suite, Christine Lagarde a assuré que la Caisse des dépôts « prendra ses responsabilités en tant qu’actionnaire » de Dexia, rappelant en outre qu’il n’y avait « pas de risque » pour les déposants français puisque « Dexia n’a pas de déposants en France ».
Actuellement, les grands actionnaires de Dexia, les Belges Arcofin, Holding Communal et Ethias ainsi que la Caisse des Dépôts française (et sa filiale CNP) détiennent 51,9% de son capital. A elle seule, la Caisse des dépôts, considérée comme le « bras financier » de l’Etat (elle gère au total plusieurs dizaines de milliards d’euros, investis notamment dans les plus grands Groupes français), détient environ 11%.


Crise financière : occasion ratée pour la gauche en France

Depuis la création de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 1995, plusieurs initiatives regroupées sous le qualificatif d’altermondialiste ont vu le jour. Mais au moment où l’on assiste à une crise financière sans précédent depuis 1929, ces voix ne se font guère entendre. Le moment est pourtant venu d’analyser et de proposer des alternatives. C’était l’occasion pour la gauche française de marquer sa différence. Or, elle reste dans des préoccupations franco-françaises.
Et face à la crise, en France c’est Nicolas Sarkozy qui s’empare du problème et propose des alternatives. Ce dernier affirme vouloir remettre en place le système financier mondial issu des accords de Bretton Woods en 1944, et parle également de diminuer les rémunérations des grands patrons.
Pendant ce temps, du côté du PS, on s’apprête à reconnaître le principe de l’économie sociale de marché, qui faisait partie du "paquet" contenu dans le traité constitutionnel européen rejeté par référendum.
C’est bien la preuve d’une occasion ratée.

M.M.

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