Session plénière de la Chambre d’agriculture

Dialogue de sourds entre la présidence et l’opposition

8 juin 2004

La Chambre d’agriculture a finalement pu tenir sa session plénière. Une assemblée qui s’est tenue sous surveillance policière, sans les élus de l’opposition. La CGPER venue avec une centaine de planteurs dénonce une gestion irresponsable. Guy Derand remet quant à lui en cause les capacités de l’ancienne présidence.

Il fallait présenter sa convocation hier pour participer à l’assemblée plénière. Des élus de l’opposition se sont vus rejetés parce qu’ils n’avaient pas emmené ce courrier d’invitation. "Une pratique de dictateur" pour la CGPER. La police filtrait l’entrée dans la salle de réunion. Dehors, les élus de l’opposition expliquaient à la presse, devant une centaine de planteurs, les désaccords qui les opposent à la Chambre d’agriculture.
A l’intérieur, le quorum ayant été atteint, la session plénière s’ouvrait par le rapport moral du président Guy Derand. Différents sujets ont été abordés : les comptes financiers 2003, les rapports d’activités de l’institution, les rapports de l’Inspection générale des finances et de la Cour des comptes.

543.536 euros de déficit

Le déficit de l’année 2003 s’élève à 543.536 euros pour l’ensemble des services de la Chambre et 2004 s’annonce d’ores et déjà comme une année difficile. Citant les inspecteurs des finances et les inspecteurs de l’agriculture, Guy Derand espère que "nos bailleurs de fonds tiendront compte des conclusions de l’audit et qu’ils comprendront que le redressement de la Chambre, compte tenu de l’état où nous l’avons trouvé, ne se fait pas en un jour".
L’incise ne manque pas de faire bondir l’ancien président Jean-Yves Minatchy. Le président actuel poursuivait en mettant un point d’honneur à souligner les différentes actions menées par la Chambre. Pour lui il est rassurant de constater que Michel Barnier a consacré autant de temps à la filière canne, "cela prouve la qualité du dossier que nous avons élaboré avec nos partenaires et qui vise à défendre la filière dans le cadre de l’OCM sucre". Pour lui "nous avons été écoutés à Bruxelles et au sein du nouveau gouvernement. Et il a été réaffirmé avec force, que le besoin d’expansion de la filière serait garanti, que l’élargissement à 25 de l’Union n’aurait pas de conséquences pour la Réunion et que le maintien du système d’aides et de subventions à la canne réunionnaise s’impose". La présidence continue de réclamer la suppression du colonat. Avant la fin de l’année un Projet de développement agricole devrait voir le jour avec les acteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Guy Derand terminait son intervention en annonçant le recrutement d’un responsable des ressources humaines, d’un nouveau Directeur administratif et financier, et avant septembre le Service d’utilité agricole de développement (SUAD) devrait voir aussi un nouveau directeur.

Quel avenir pour la Chambre ?

Au-delà des critiques qu’il porte à l’actuelle présidence de la chambre d’agriculture, Jean-Yves Minatchy s’interroge : "qui va combler le déficit" ? Les planteurs s’y refusent et s’opposent clairement à l’augmentation des prestations de la Chambre, ainsi que la tarification imposée sur des services autrefois gratuits. Une chose est sûre, les élus de l’opposition refusent d’approuver le budget 2003. L’ancien et le nouveau président s’accusent mutuellement de mauvaise gestion, pendant ce temps tout le monde se demande quel sera l’avenir de la Chambre d’agriculture. Un avenir dont les jeunes de la CGPER vont discuter avec le Conseil général dès demain.

Eiffel


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