Réflexions de la CGPME

’Donner à l’économie réunionnaise un visage humain’

16 septembre 2004

La Confédération générale des petites et moyennes entreprises veut participer à l’élaboration de nouveaux modèles économiques. Par exemple, remplacer l’octroi de mer par le “fret zéro”, ou favoriser les marchés du dimanche plutôt que l’ouverture des supermarchés.

La Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) veut une entreprise plus citoyenne dans un monde plus solidaire. Aussi a-t-elle rassemblé 70 chefs d’entreprises, qui ont rédigé une contribution “Construire La Réunion économique de demain”.
"La finalité est d’arriver à ce que le monde économique parle d’une seule voix" précise Pascal Thiaw Kine, président de la CGPME : "nous ne sommes ni économistes, ni experts, mais nous proposons les regards de chefs d’entreprises sur le développement de leur île". La CGPME s’intéresse à la place des Très petites entreprises (TPE) et des Petites et moyennes entreprises (PME).
Éric Magamootoo développait le premier thème : "les TPE favorisent la création d’emplois et renforcent la cohésion sociale". Lors des réunions d’élaboration du document, il a noté "un premier partage : les chefs d’entreprises s’approprient l’avenir et considèrent tous la richesse culturelle et identitaire comme un atout, un avantage concurrentiel".

"Réhabiliter l’image de l’entrepreneur"

Pascal Thiaw Kine insiste sur le rôle de l’État et de l’Europe dans l’accélération du développement de notre île. Mais "aujourd’hui ces effets de leviers trouvent leur limite, l’égalité sociale a été faite. Il faut réhabiliter l’image de l’entrepreneur". Le président présentait également les propositions de régularisation du marché : "nous voulons donner à l’économie réunionnaise un visage humain. Tout comme le négoce et la distribution sont régulés à 25% de part de marché, il faut étendre ceci à tous les secteurs pour préserver une concurrence saine et éviter les situations de monopoles".
Il ajoute : "L’entreprise peut être un ascenseur social, permettant à l’individu de s’épanouir dans la vie. Un chef d’entreprise concrétise avant tout un rêve". Dans le même ordre d’idée, la CGPME propose "une autre manière de vivre le dimanche". Plutôt que d’ouvrir les grandes surfaces, l’idée serait d’organiser "un marché ouvert aux petits commerces, à l’économie solidaire permettant aussi la mise en valeur de l’artisanat et de la culture réunionnaise".

La fiscalité est un autre point important, comme le souligne Dominique Rio : "la fiscalité est un cadre sédimentaire, les mesures s’accumulent les unes après les autres. Il faut un cadre fiscal simple, clair et définitif".

Favoriser les jobs de vacances pour les jeunes

L’analyse de la CGPME montre que "l’octroi de mer n’est plus un levier économique mais une manne fiscale pour le budget des collectivités". Dominique Rio, chef d’entreprise, insiste sur les difficultés rencontrées par les industries réunionnaises qui ne bénéficient plus de discriminations positives par rapport aux biens importés. Ce qui amène à penser à un autre levier que celui de l’octroi de mer : le fret zéro, permettant une taxation proportionnelle aux intrants. C’est pour la PME "une mesure phare à mettre en avant" dans le sens d’un rééquilibrage.
Concernant l’environnement social où prédomine un fort sentiment d’insécurité, les TPE et les PME soulèvent le manque de réactivité de l’autorité chargée de l’ordre au moment des faits. "Les vertus de l’esprit d’entreprise pourraient participer à donner des repères à la jeunesse" estime la CGPME qui souhaite, en lien avec le système éducatif et les responsables de l’emploi, permettre aux jeunes d’obtenir plus facilement un job pendant les vacances. L’opération est baptisée "1 jour 1 entreprise 1 solidaire jeune".

Eiffel


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