Jean-Noël Savigny agriculteur à l’Étang-Salé les Hauts

Du matin au soir dans sa parcelle

18 mai 2005

Jean-Noël Savigny a repris l’exploitation agricole familiale en 2001. Sur cinq mille hectares à l’Étang-Salé les Hauts, du matin au soir, il s’occupe de la canne, des ananas, des mangues... Un jeune agriculteur qui joue pleinement la carte de la diversification.

(page 7)

Le petit chemin de terre qui mène à l’exploitation agricole de Jean-Noël Savigny est bordé d’ananas, de cannes, de papayes, de mangues, de letchis, de palmiers... Cette traversé est plus agréable en 4x4 qu’en voiture des villes. Jean-Noël Savigny est un jeune agriculteur de métier. Depuis très jeune, il baigne dans le milieu en compagnie de ses parents agriculteurs. Aujourd’hui, ils sont officiellement à la retraite et suit de très prés ce passage de témoin.

Il rachète l’exploitation familiale

Alors qu’il est aide agricole secondaire auprés de ses parents, Jean-Noël Savigny conduit des engins pour une entreprise de travaux publics. Il devient délégué syndical, délégué de personnel et représentant salarial. En 1999, cette société ferme ses portes. L’année suivante, ses parents partent à la retraite. Une aubaine s’offre à lui, il l’a saisi sans se poser de question. gé de 36 ans, il décide se former au métier d’agriculteur. Avec succès, il obtient le Brevet professionnel agricole.
Il effectue une étude prévisionnelle à l’installation où il décrit son futur projet d’installation. Sur cette lancée, il obtient un prêt pour jeune agriculteur. Il peut dès lors acheter l’exploitation familiale. Il s’équipe d’un tracteur, d’un tractopelle, d’une remorque... Il installe un système de goutte-à-goutte. Un investissement lourd mais quel gain de temps et de productivité. Du matin au soir, Jean-Noël Savigny prend soins de son grand jardin.

La victoria pour l’exportation

Sur cinq hectares, quatre sont destinés à la canne et un aux ananas. Il tient à souligner : "avant sur cinq hectares, je produisais cinq cents mille tonnes de cannes. Aujourd’hui, avec un hectare en moins, j’en récolte autant". Il les nourrit d’engrais tous les quinze jours et les défriche régulièrement. Dans le prolongement de la canne se trouve des ananas victoria. Ce n’est qu’en octobre 2006, qu’il les cueillera. Ces ananas dont il n’est pas peu fier sont destinés exclusivement à l’exportation.
Aujourd’hui, il se réjouit car cette affaire se stabilise. Il a planté durant deux mois et sept jour sur sept entre quatre-vingt mille et cent mille plants d’ananas. Auparavant, il a dû les transporter de l’Est vers le Sud. Un nombre impressionnant d’aller-retour par jour. Sur cette vaste parcelle, Jean-Noël joue la carte de la diversité. Il a planté des mangues, des letchis destinés au marché local. En marchant, on découvre ci et là, des calebasses, des citrouilles, de la “rouroute”.

Transmettre cet amour de la terre à ses enfants

Pendant toute l’année, il s’occupe à partir de juillet de la canne, puis en fin d’année des letchis, puis des mangues “josées” et ensuite des ananas. Et ainsi de suite. De nuit comme de jour, il surveille. "Une fois j’ai cueilli douze caisses de mangues. Je me suis absenté et à mon arrivée, elles avaient toutes disparues", se souvient-il. Aujourd’hui, Jean-Noël Savigny investit et s’endette pour préserver ce patrimoine familial. Il souhaite aussi transmettre cet amour de la terre à ses enfants. Par ailleurs, il rêve d’une exploitation ouverte aux touristes. Ils souhaitent leur offrir un produit de qualité alliant la découverte des fruits et le parcours du terrain agricole en quad. Un rêve qui “tipa tipa” deviendra une réalité.

Jean-Fabrice Nativel


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus