Economie

Du social et du solidaire

19 octobre 2007

L’INSEE publie ses résultats à propos du tissu économique social et solidaire à La Réunion, en 2005. L’Économie Sociale et Solidaire (ESS) réunionnaise représente 1 salarié sur 10 sur notre île, soit une palette de services proposés par 5.800 établissements aux activités variées, regroupant plus de 18.000 salariés réunionnais.

Au 1er janvier 2005, La Réunion compte 5.460 personnes morales (entreprises ou organismes) œuvrant pour l’Économie Sociale et Solidaire. Entre le 1er janvier 2001 et le 1er janvier 2005, le nombre d’établissements de l’ESS a augmenté de 70%. Au total, l’ESS regroupe 5.800 établissements et emploie 18.300 salariés, soit respectivement 11% des établissements réunionnais et 10% de l’emploi salarié total de l’île.
Le "tissu social et solidaire" réunionnais n’est pas spécifique à l’île. La Réunion connaît une économie sociale et solidaire similaire à celle de l’Hexagone. Au 1er janvier 2004, l’ESS représentait 12% du total des unités et 11% de l’emploi salarié français.
Comme en Métropole, la taille des établissements est variable : 80 d’entre eux emploient plus de 50 salariés tandis que les trois quarts n’en emploient aucun. Les associations tiennent là un rôle primordial. Elles représentent 90% des structures solidaires et 80% des emplois de l’ESS. Si certaines d’entre elles sont très connues dans le département, 7 sur 10 sont de toutes petites structures sans aucun salarié. La plus importante, l’ARAST (l’Association régionale d’accompagnement social territorial) emploie plus d’un millier de personnes. Ce domaine associatif emploie, à lui seul, 30% des emplois de l’ESS.

Marge, coopérative et mutuelles dans l’ESS

Les 290 coopératives réunionnaises constituent la deuxième famille de l’ESS avec 5% des établissements et 9% des emplois. Celles-ci sont essentiellement de deux types : les coopératives agricoles ou de crédits telles que l’Union Réunionnaise Coopérative Agricole et la Caisse Régionale Crédit Agricole Mutuelle Réunion.
Les 70 Mutuelles recensées dans l’ESS, toutes régies soit par le code des mutualités, soit par le code des assurances, sont majoritairement des Mutuelles de prévoyance dont la moitié n’emploient aucun salarié. Par contre, les Mutuelles d’assurance sont de bien plus grandes structures : la plus importante, Groupama Océan Indien, emploie plus de 100 salariés. Les marges - ou fondations et comités d’entreprises - ne représentent que 1% des établissements de l’ESS, mais en proportion, emploient plus de salariés. Ces dernières représentent 8% des emplois de l’ESS.
Les établissements de la famille des marges appartiennent pour l’essentiel à une seule fondation, la Fondation du Père Favron, présente sur tout le territoire. Elle possède entre autres de nombreux établissements de plus de 50 salariés.

Une mosaïque d’activités de services

Au regard des activités économiques exercées, les établissements de l’ESS offrent pour l’essentiel (96%) des prestations de services. Les coopératives sont plus diversifiées et se déclinent sur tous les secteurs d’activités. Trois salariés sur 10, travaillant pour les établissements de l’ESS, exercent dans le secteur économique appelé "activités associatives", ce qui relève, par définition, de son domaine.
Les autres activités principalement exercées sont, dans l’ordre décroissant de leurs effectifs : la santé-action-sociale (30%), l’éducation (11%), les activités récréatives, culturelles et sportives (9%), les activités financières (8%), puis les services aux entreprises (3%). Alors que le poids moyen de l’ESS dans l’ensemble de l’économie est de 10%, en termes d’effectifs, certains secteurs économiques sont plus fortement dépendants de l’ESS. Il en est ainsi des activités récréatives, culturelles et sportives où 6 emplois salariés sur 10 dépendent de l’ESS.
Les secteurs de la santé-action-sociale et de l’éducation, à la charge plutôt des pouvoirs publics, fonctionnent avec respectivement 30% et 12% d’emplois solidaires. Du côté de l’économie traditionnellement marchande, les activités financières relèvent pour 36% de ses emplois de l’ESS.

L’ESS : un secteur qui compte pour le Sud et l’Est

Le nombre de salariés de l’ESS est bien plus important dans les grands pôles d’emploi : Saint-Denis, Saint-Pierre, le Tampon, Saint-Paul, Le Port et Saint-Benoît. Saint-Denis se singularise car les grandes Mutuelles et coopératives de crédits et la plupart des sièges des entreprises ou organismes multi-établissements y sont implantés. En termes de pourcentage rapporté à l’ensemble des salariés de la commune, l’ESS compte bien plus pour les communes de l’Est et du Sud : leur poids s’échelonne le plus souvent entre 11 et 16%. Sur ces territoires, où l’économie marchande crée relativement peu d’emplois, l’économie sociale et solidaire semble prendre d’autant plus d’importance, à l’instar des emplois publics. On remarque que dans les zones d’emploi Est et Sud, les coopératives agricoles et les marges, dont la Fondation du Père Favron, sont très présentes.


Les contours de l’économie sociale et solidaire

De façon large, on s’accorde désormais à considérer que l’Économie sociale et solidaire recouvre 4 grandes familles : les coopératives, les Mutuelles, les associations et les autres acteurs de l’économie sociale que nous appellerons "marges" (fondations, comités d’entreprises et congrégations). Ces différents organismes adhèrent à une charte commune, "La Charte de l’Économie Sociale", définie en 1980. De fait, ces familles présentent une certaine homogénéité dans leurs principes fondateurs : liberté d’adhésion (principe de la "porte ouverte"), gestion démocratique (un individu, une voix), bénévolat des administrateurs, but non lucratif, primauté de l’Homme sur le capital, etc...

Plus précisément :

Les coopératives : ce sont des groupements de personnes poursuivant des buts économiques, sociaux ou éducatifs communs par le moyen d’une entreprise gérée par ses membres et à leurs risques, sur la base de l’égalité de leurs droits et obligations. On distingue les coopératives agricoles, les coopératives de crédits, les coopératives de production (type SCOP) et les autres coopératives.

Les Mutuelles : La mutualité se définit comme un mouvement social prenant pour base juridique le système de l’association avec, d’une part, l’utilisation constante du principe de solidarité et d’entraide, et d’autre part, la recherche désintéressée de la prévoyance et de l’assurance au profit des adhérents. Sont réunies ici les Mutuelles de prévoyance et d’assurance : sociétés d’assurance à forme mutuelle et organismes mutualistes qui interviennent dans la couverture des dommages et sinistres, surtout dans l’agriculture et l’artisanat.

Les associations : personnes morales issues de la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d’une façon permanente leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices. Elles sont réparties dans des domaines aussi divers que l’éducation, la santé, le social, l’insertion, etc...

Les autres acteurs de l’ESS ou "marges" : regroupement, par définition, très hétérogène aussi bien pour les formes juridiques que pour les activités principales. Ici, les marges rassemblent les congrégations, les fondations et les comités d’entreprises et d’établissements.


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