Economie

Edena : lettre ouverte de la Ville du Port au MEDEF

8 février 2011

La municipalité portoise tient à exprimer son étonnement quant à la réaction du MEDEF Réunion sur un sujet aussi crucial que l’avenir de la société Edena.
Dans un courrier, reçu en mairie le lendemain de sa parution dans un journal local, le MEDEF Réunion fait part de son « incompréhension » face aux prises de position de la Ville du Port quant aux potentiels repreneurs de la société de commercialisation de l’eau.

La réaction du MEDEF amène des interrogations légitimes de notre part :

- Le MEDEF a-t-il pris contact avec la Ville du Port, par quelque biais que ce soit, pour lui demander d’argumenter ses prises de position dans ce dossier ? La réponse est non.

- Le MEDEF a-t-il été, ces dernières années, à l’initiative du moindre dialogue avec la Ville du Port — commune pourtant souvent présentée comme le « poumon économique de l’île » — quant à son positionnement en matière de développement de l’économie locale ? La réponse est non.

- Le MEDEF est-il fondé à utiliser un ton de donneur de leçons lorsqu’il s’adresse à ceux qui prennent part au débat, ô combien vital du développement de notre île et expriment un avis différent du sien ? Chacun se forgera son opinion quant à la réponse à cette question.

Dans ces conditions, il n’y a pas lieu de s’étonner de l’« incompréhension » du MEDEF face au positionnement de la Ville du Port. Nous regrettons cette attitude qui tranche radicalement avec celle du vrai dialogue que nous entretenons régulièrement avec nos partenaires publics et privés. Les termes employés par le président du MEDEF dans cette lettre montrent son manque de considération vis-à-vis de l’action des collectivités locales, et plus particulièrement celle de la Ville du Port. Les propos du signataire de la lettre concourent à renforcer l’idée que, pour lui, le développement économique de La Réunion serait du ressort exclusif de son organisation.

La Ville du Port rappelle, si besoin était, que chacune de ses interventions, dans ce dossier sensible tout particulièrement, repose sur les principes suivants :

- la sauvegarde des emplois réunionnais,

- la pérennité de l’exploitation de la société Edena,

- le développement de l’activité économique locale,

- l’exercice d’une saine concurrence dans l’intérêt du consommateur,

- l’intégration de l’aspect de service public dans une décision qui touche une denrée vitale telle que l’eau.

Que le MEDEF Réunion « déplore » qu’il soit « inquiet » ou même « surpris » relève bien d’une connaissance parcellaire de ce dossier. En effet, la Ville du Port a toujours favorisé le dynamisme économique en créant les meilleures conditions d’accueil des entreprises réunionnaises pour le développement de leurs activités. Ainsi plus du quart du territoire portois — la plus petite commune de l’île — contribue à la richesse économique de notre région. Par ailleurs, la municipalité n’a jamais lésiné sur les vertus du dialogue. Pour preuve, alors que la réflexion est actuellement engagée sur le devenir de la zone arrière portuaire, la Ville du Port a tenu à organiser, comme elle l’a toujours fait, la concertation la plus large avec les industriels de La Réunion Economique et de l’ADIR.
C’est donc bien « dans l’intérêt de l’économie et de l’emploi local » que la Municipalité portoise invite le MEDEF à faire preuve « de mesure, de réalisme et d’équité ».

Jean-Yves Langenier


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