Economie
Edéna passe sous contrôle mauricien
Un fleuron de l’industrie réunionnaise n’est plus réunionnais
L’achat d’Edéna par Phoenix Beverages est une nouvelle illustration de la prise de contrôle de l’économie réunionnaise par des groupes extérieurs, facilitée par une classe politique qui laisse faire.
L’achat d’Edéna par Phoenix Beverages est une nouvelle illustration de la prise de contrôle de l’économie réunionnaise par des groupes extérieurs, facilitée par une classe politique qui laisse faire.
Edéna a souvent été présentée comme un exemple à suivre dans l’économie réunionnaise, une réussite. Un chiffre d’affaires de 17 millions d’euros grâce au travail d’une soixantaine d’employés permettent à Edéna d’être un acteur important de l’agro-alimentaire.
Comme le souligne le document présenté par le PCR le 19 mars dernier, l’installation depuis 70 ans à La Réunion d’un système néocolonial a entraîné la perte de contrôle progressive de l’économie du pays par des groupes extérieurs. La vente d’Edéna au groupe Phoenix est un exemple concret de cette analyse.
Elle a été confirmée un communiqué diffusé hier à l’occasion de la finalisation de la transaction entre le vendeur, le groupe Marbour, et l’acheteur, Phoenix Beverages.
Cette fois, c’est une société qui exploite l’eau venant de deux sources appartenant à la mairie du Port qui est vendue à Phoenix.
La matière première appartient donc à des Réunionnais, les citoyens de la commune du Port. Elle sera exploitée par un groupe mauricien qui fixera donc les orientations et encaissera les bénéfices.
Quand les communistes dirigeaient la mairie du Port, la commune était très attentive à l’avenir de la société Edéna. Il est clair qu’elle aurait donc cherché à mobiliser pour éviter que les richesses produites par l’eau qui lui appartient ne passe dans les mains d’intérêts extérieurs. Mais le parti de Bello, actuellement à la tête de la mairie, ne semble pas partager la même préoccupation. Lors de sa dernière intervention à l’Assemblée, la députée du MPLR a demandé que l’État donne plus de moyens au commissariat du Port.
Sans doute aurait-elle été plus avisée de consacrer ce précieux temps de parole à un autre sujet que le financement de la répression. Elle aurait pu dénoncer à la tribune de l’Assemblée ceux qui ont vendu Edéna à Phoenix et appeler à un rassemblement pour proposer une alternative. Car désormais, c’est une entreprise mauricienne qui décidera de l’avenir d’Edéna.