Les répercussions de la crise grecque sur l’Europe

Effondrement des valeurs bancaires et chute de l’euro

13 septembre 2011, par Manuel Marchal

Malgré tous les efforts du gouvernement, les banques françaises engagées en Grèce continuent de perdre la confiance des investisseurs. L’extension de la crise a des répercussions sur l’euro, au plus bas depuis dix ans face au yen et en perte face au dollar.

Au moment où aux États-Unis, le président Obama pressait les parlementaires d’adopter son plan de relance, les plans d’austérité en Europe sont loin de remplir leur objectif. En effet, la confiance ne cesse de diminuer envers l’euro, c’est une des conséquences de la crise en Grèce, et de la stratégie de plusieurs banques françaises dans ce pays.
Hier, les valeurs des actions de BNP, Société générale et Crédit agricole ont perdu respectivement 12,35%, 10,75% et 10,64%. Elles ont en effet beaucoup prêté en Grèce, leur situation sera donc difficile en cas de défaillance de ce pays. Or, le défaut de paiement de la Grèce a été évoqué publiquement par le ministre allemand des Finances.
Nicolas Sarkozy n’avait pourtant pas ménagé sa peine pour tenter de tirer les banques d’affaires. En juillet dernier, il avait initié un projet de rachat des actifs pourris des banques par de l’argent public à hauteur de 109 milliards d’euros, le secteur privé se limitant à un complément de 50 milliards, sur la base d’une contribution volontaire. Sur le total, les citoyens de la République paieront 15 millairds.
L’adoption de ce plan était à l’ordre du jour de la session extraordinaire du Parlement la semaine dernière. Quelques jours plus tard, les attaques contre les banques reprennent de plus belle, comme si la promesse de nationaliser 100 milliards d’euros de pertes n’avait pas suffi.
La dégringolade de ces banques a entrainé la chute de la Bourse de Paris. D’autres Bourses européennes ont connu le même phénomène hier.
Tout cela a eu des conséquences sur la tenue de l’euro face aux autres devises. La monnaie unique européenne est retombée à son niveau le plus bas face au yen depuis 10 ans. Elle a aussi perdu de la valeur face au dollar.
La sortie de crise n’est pas pour demain, car les trois banques françaises ont également prêté de l’argent en Italie, en Espagne et au Portugal. Ce sont trois pays qui sont cités comme pouvant être les prochains à subir le traitement de la Grèce.
Si l’euro continue à chuter, les conséquences peuvent être immédiates car les achats de carburants sont libellés en dollars. Cet événement pourra en effet être utilisé par les compagnies pétrolières pour justifier une hausse de leurs tarifs, sans que les consommateurs n’aient les moyens de vérifier si ce paramètre est le véritable responsable de la baisse de leur pouvoir d’achat.

M.M.

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