Depuis le 8 janvier, il est de nouveau possible d’importer des ruminants à La Réunion

Élevage : la CGPER pour des contrôles sanitaires très stricts des ruminants importés

14 janvier 2022, par Manuel Marchal

Depuis le 8 janvier, il est de nouveau possible d’importer des ruminants à La Réunion. Lors de sa conférence de presse du 11 janvier dernier, la CGPER a demandé la mise en place d’un contrôle très strict allant au-delà de celui des maladies réglementées pour tout ruminant importé.

Depuis le 8 janvier, il est de nouveau possible d’importer des ruminants à La Réunion, c’est-à-dire notamment des bovins. Cet événement est l’occasion pour la CGPER de rappeler la situation du secteur de l’élevage à La Réunion.
Le cheptel bovin de notre île a été victime d’une épidémie de leucose. Pour éradiquer cette maladie, un plan de lutte a été mis en place par l’État. « On nous demande faire en 4 ans ce qui a été fait en 20 ans dans les autres régions », souligne Jean-Michel Moutama, président de la CGPER qui met en évidence une des principales conséquences : « la pénurie de bovins à engraisser ».
Cet élevage est en effet une source de diversification pour les petites exploitations de canne à sucre. « A titre d’exemple, un planteur qui livre 500 tonnes de cannes par an va engraisser 5 bœufs qu’il vendra à l’occasion des fêtes musulmanes », rappelle Jean-Michel Moutama, « mais faute d’animaux disponibles, cette diversification n’est plus possible ». Et de souligner que cette pénurie touche même des agriculteurs pour qui l’élevage est la principale activité : « à la SICA-REVIA, des agriculteurs n’ont plus de bœuf à engraisser ».

La voix des indépendants entendue

L’importation doit permettre de répondre à cette pénurie. Mais les Réunionnais ont encore en mémoire les conséquences de l’arrivée de la leucose à La Réunion par des animaux importés.
Jean-Michel Moutama explique qu’un protocole sanitaire existe, prévoyant des quarantaines avant le voyage vers La Réunion ainsi que le contrôle des maladies réglementées.
La CGPER revendique un contrôle beaucoup plus strict et salue la création de l’Association des éleveurs et transformateurs de La Réunion. Cette association permet aux indépendants de faire entendre leur voix, notamment les éleveurs qui ne sont pas membres d’une coopérative.
L’Association des éleveurs et transformateurs de La Réunion est impliquée dans un travail avec la FRCA, le CIRAD, la Chambre d’agriculture et l’Ecole vétérinaire de Maisons Alfort afin de définir un contrôle sanitaire allant au-delà de celui des maladies réglementées.

Une association pour centraliser les demandes d’importation

La CGPER précise le cadre dans lequel se feront ces importations. Une association interprofessionnelle est mise en place, elle centralise toutes les demandes d’importation des éleveurs. La demande est ensuite instruite par l’État et les services vétérinaires. La responsabilité de l’importateur sera engagée. Jean-Michel Moutama précise que l’importateur doit être en lien avec le fournisseur de l’animal en France. Cette disposition semble donc faire reposer sur les coopératives la responsabilité de l’importation d’animaux acheté pour ses adhérents.
Pour la CGPER, il faut en effet à tout prix éviter que l’éleveur soit considéré comme l’importateur, car l’éleveur ne dispose pas des moyens lui permettant de s’assurer seul de l’état sanitaire de l’animal qui lui est proposé par la coopérative.

M.M.

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