Prix Julie Mas 2009

Entreprendre au féminin attend les candidates

6 octobre 2008, par Edith Poulbassia

« Notre voeu le plus cher : faire que la part des femmes dans la création d’entreprises progresse ». L’association EFOIR lance la troisième édition du prix Julie Mas qui valorise les porteuses de projet. Les candidatures sont à retourner avant le 31décembre.

Marianne Bosson, de l’association EFOIR, Sophie Tia No de la Caisse des dépôts, entourées des lauréates des prix Julie Mas et Espoir.
(photo EP)

Créé en 2006 pour encourager et valoriser l’entreprenariat féminin, le prix Julie Mas distinguera le 8 mars prochain à l’occasion de la journée de la femme, et pour la troisième année consécutive, les porteuses de projets les plus remarquables. Le jury, composé des membres du réseau de l’association Entreprendre au féminin devront évaluer la qualité du projet et la motivation des cheffes d’entreprises. Entreprendre au féminin dans l’Océan Indien et à la Réunion (EFOIR) a présenté hier cette nouvelle édition du prix Julie Mas, « symbole de la promotion de la création d’entreprise féminine », selon Marianne Bosson, chargé de mission et coordonnatrice du réseau. Cette année, les porteuses de projets ont jusqu’au 31 décembre pour envoyer les dossiers de candidature à EFOIR. Seule condition pour participer, ne pas être immatriculée avant le 31 décembre 2008, et être en mesure de présenter un dossier et prévisionnel d’activité. Quant à la confidentialité des informations fournies, Marianne Bosson rassure les candidates, le prix Julie Mas est encadré par un règlement, que chacune peut consulter. Où se procurer les dossiers ? Dans les lieux d’accueil des porteuses de projet, ANPE, ADIE, Boutique de gestion, couveuse REUSIT, agences de projet, à Chancegal, dans les chambres consulaires, etc ou tout simplement sur le net : www.efoir-reunion.asso.fr. Entreprendre au féminin avait reçu une quinzaine de candidatures lors de la précédente édition, dans des domaines d’activités variés (gastronomie, service à la personne, vente de fleurs, mosaïque, etc).
Deux prix sont ainsi décernés aux porteuses de projets. Le prix Julie Mas, avec 3.000 euros de récompense, et le prix Espoir, avec 1.500 euros, montants non négligeables pour des femmes qui débutent leur activité.

Les premières lauréates s’en souviennent encore. Trois ans après, leur entreprise se porte à merveille. Stéphanie Branchet et Marie Ronsain ont créé en 2006 "O Case Bébé" au Tampon, un magasin spécialisé dans le matériel d’occasion pour bébé. Depuis, un second point de dépôt-vente a ouvert ses portes à Saint-Pierre. Les 3.000 euros ont permis à ces cheffes d’entreprise de s’équiper en matériel informatique et d’aménager le magasin.
Lauréate du Prix Julie Mas 2008, Laurence Galaup dirige "Qualicarry" à Saint-Benoît, une entreprise de restauration collective et de bio-nettoyage. Elle intervient à la clinique médicale de l’Est et depuis peu à la clinique Saint-Vincent de Saint-Denis. « Ce prix m’a permis de valoriser mon projet, de le repositionner, de mieux définir la stratégie. Aujourd’hui, l’entreprise compte 10 salariés et un nouveau contrat à Saint-Denis ».
Martine Filain, lauréate du prix Espoir 2008, a créé "Services attitude" à Saint-Paul, une société agréée par l’Etat pour le service à domicile : garde d’enfants, ménage, repassage, jardinage. « Lorsque j’ai participé au prix, mon entreprise venait d’être créé. En fait, c’était pour moi un moyen de prouver que les efforts que j’ai dû faire pour réaliser ce projet pouvaient être reconnus et valorisés. Ce prix est également un gage de qualité et de viabilité du projet entreprit », déclare t-elle.

A la Réunion, les femmes ne représentent que 22% des entrepreneurs dans le secteur du commerce et 17% dans l’artisanat.

EP


Qui est Julie Mas ?

Née en 1902 dans une famille de notables mauriciens, Julie Mas prend la direction d’un cabinet d’assurance Mancini en 1935 après le décès de son beau-frère, alors directeur de la société. En 1935, Julie Mas a besoin de l’autorisation de son mari, Louis Mas (directeur de la Caisse Agricole) pour diriger le cabinet d’assurance. « Dépassant le domaine maritime, elle lance les contrats de garantie incendie, accident, les premières assurance-vie (...). Brillante femme d’affaires, elle ne désarme pas quand la seconde guerre mondiale éclate. Alors que tous les cabinets d’assurance suspendent leurs activités, chez Mancini les affaires continuent dans une Réunion coupée du monde. Julie Mas offre en garantie ses biens propres pour vendre de nouveaux contrats. » Julie Mas s’éteint en 1982, à l’âge de 80 ans. Elle avait cessé de travailler un an plus tôt.


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