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Samedi dernier, les titres du Jir et du Quotidien, résumant l’interview accordée par M. Pascal Thiaw-Kine étaient sans équivoque possible.
Le Jir titrait : "Pascal Thiaw Kine invite Éric Magamootoo à renoncer à la présidence", le Quotidien était lapidaire : "Éric a trahi la CGPME".
Nous publions des extraits des déclarations de M. Pascal Thiaw-Kine parues samedi dernier (1).

Pascal Thiaw-Kine : [...] Les indices de malversations se font de plus en plus nombreux. Notre succès est entaché d’illégalité et d’illégitimité. Gagner oui, mais pas à n’importe quel prix et surtout pas en se compromettant.
[...] Pensez-vous que nos entreprises et nos projets économiques seront crédibles vis-à-vis d’investisseurs étrangers si nous donnons à La Réunion l’image d’une république bananière avec des luttes d’intérêts individuels ou corporatistes ? [...] Nous avons certes gagné ces élections mais je ne peux admettre qu’il y ait autant de suspicions sur les élus. Alors, il était de mon devoir de démissionner pour montrer que la CGPME ne cautionnait pas les comportements relevant de la justice. (Jir)

Pascal Thiaw-Kine [...] souhaite qu’un candidat fédérateur se présente à l’élection du 6 décembre. Éric Magamootoo n’a visiblement pas ce profil, accusé par son ancien président d’avoir "trahi l’esprit de la CGPME". (Le Quotidien)

Pascal Thiaw-Kine : [...] Est-ce que nous devons présenter un candidat qui divise ou qui rassemble ?
Q : Éric Magamootoo n’est donc plus le candidat idéal pour la CGPME selon vous ?
Pascal Thiaw-Kine: : [...] Pour moi Éric a changé. Je dirais qu’il s’est laissé entraîner par les sirènes du pouvoir. C’est dommage. (Le Quotidien)

Pascal Thiaw-Kine : Éric a changé. [...] Il semble s’être laissé envoûter par les sirènes du pouvoir et l’attrait de la victoire, jusqu’à préférer semer la discorde plutôt que rassembler. (Jir)
Pascal Thiaw-Kine : A ce jour, l’intérêt de la CGPME et celui de la Réunion commandent de se tourner vers un candidat qui rassemble et qui soit dépourvu de controverse. Le Éric que j’ai connu et estimé devrait proposer de lui-même la recherche d’un candidat rassembleur. (Jir)

Q : Et si Shenaz Bagot se déclarait candidate ?
[...] Laissons-lui le temps de prendre sa décision. Je sais que la réflexion pour elle est très difficile et que c’est une lourde responsabilité. [...] Je reçois des appels des uns et des autres pour me dire que ce serait bien qu’elle se présente. Ce qui me paraît important [...] c’est que notre candidat fédère les gens de la CGPME et de la Fédaction mais aussi l’ensemble des forces vives de ce pays. La Chambre qui sera élue ne sera pas la propriété de la CGPME. (Le Quotidien)
[...] J’ai beaucoup d’estime pour Shenaz Bagot. Je reçois beaucoup d’appels en faveur de sa candidature. (Jir)

Notre commentaire sera bref. Nous avions, dès le début de la campagne électorale, mis en garde contre deux maux qui apparaissaient très clairement à qui refusait de s’aveugler : la politisation du scrutin et sa conséquence directe, la fraude électorale.
Il est évident que, dès que le Parti Socialiste avec Michel Vergoz, l’UMP avec TAK et l’UMP-UDF-La Relève, nouaient une alliance politique faisant de la CCIR un enjeu politique, le scrutin changeait totalement de nature. Pour éviter de subir un échec, les nouveaux amis de M. Magamootoo ont eu, semble-t-il, recours à des comportements relevant de la justice.
La CCIR ainsi promue au rang d’objectif politique, les dérapages allaient se succéder à une cadence accélérée : reniement de la parole donnée, trahisons multiples, coups bas, déclarations tonitruantes, anathèmes, injures racistes, etc., toutes pratiques dont le monde du commerce et de l’industrie se défie.
Éric Magamootoo paie aujourd’hui le recours aux méthodes actuellement érigées en modèle de tactique politique par la fédération locale du Parti Socialiste. Il s’est manifestement trompé d’élection et, au lieu de s’attacher à rassembler, il s’est consacré à diviser.
Enfin, certain d’avoir déjà partie gagnée, Éric Magamootoo a commis l’erreur -une de plus- de vouloir recycler le personnel politique du PS en l’affectant à l’administration de la Chambre de Commerce et d’Industrie. Plusieurs noms ont été cités sans susciter le moindre démenti (2).
Pour qui connaît un tant soit peu le monde de l’entreprise, cette mainmise politicienne sur la CCIR ne pouvait que susciter une réaction de rejet.
Là encore, M. Magamootoo n’a pas été à l’écoute des personnes qu’il ambitionnait pourtant de représenter au plus haut niveau.

Mark Alem

(1) - Cet article devait paraître dans notre édition d’hier lundi. Mais, en raison de l’abondance de l’actualité sa parution a été retardée. Au moment où cet article a été remis à la rédaction, la candidature de Mme Shenaz Bagot n’était pas encore connue.

(2) - "C’est par exemple Yves Hoareau, sympathisant PS, qui devrait être embauché par Éric Magamootoo comme directeur de l’antenne Sud de la Chambre et prendre la direction de l’AGEFOS-PME. C’est Charles Samathy" (Jir - s. 27.11.2004)