Sommet Brésil-Union européenne

Européens et Brésiliens veulent réformer le système financier mondial

24 décembre 2008, par Risham Badroudine

Alors que le Japon est frappé par la plus grave crise de son histoire et que l’administration Obama se dirige vers un protectionnisme plus fort, l’Union européenne et le Brésil ont convenu de travailler ensemble à la préparation du prochain Sommet du G20 de Londres. Lula, quant à lui, a déclaré qu’un consensus se dégageait sur le fait que les pays du G7 ne sont plus capables de diriger seuls.

Les perspectives économiques mondiales se sont encore assombries lundi dernier, lorsque le Japon reconnaissait que sa situation « empirait », alors que les places financières ont continué à piquer du nez.

Le Japon s’enfonce dans une grave et longue crise

Le gouvernement japonais a établi un diagnostic sombre de son économie, estimant dans son rapport mensuel que la situation « empirait », les différents secteurs étant affectés par la détérioration de la conjoncture internationale. « Plusieurs facteurs négatifs pourraient rendre la récession plus profonde et plus longue », s’est inquiété un responsable ministériel.
En parallèle, le ministère des Finances a annoncé un effondrement sans précédent des exportations du Japon en novembre et un déficit commercial record.
Pendant ce temps, l’administration Obama se dirige vers un protectionnisme renforcé. « Le nouveau président va être soumis à une pression protectionniste plus forte qu’aucun de ses prédécesseurs depuis 1930 », prévoit le sous-secrétaire au Commerce de l’administration sortante, Christopher Padilla.

Travailler d’une même voix pour que les choses changent

Au même moment, l’Union européenne et le Brésil, réunis à Rio de Janeiro, constatant une « très grande convergence de vues » sur les grandes questions internationales, ont convenu de travailler ensemble à la préparation du prochain Sommet du G20 de Londres.
« L’Europe et le Brésil doivent travailler d’une même voix pour obtenir des changements fondamentaux dans le système financier mondial et dans la gouvernance mondiale. Nous sommes décidés avec le président Lula de peser pour que les choses changent », a indiqué Nicolas Sarkozy.
Européens et Brésiliens se sont mis d’accord pour travailler sur des initiatives futures pour débloquer les négociations commerciales du cycle de Doha dans le cadre de l’OMC.
« Nous avons décidé de rapprocher nos positions et d’arriver à Londres avec une vision commune du rôle futur du FMI (Fonds Monétaire International), du système de surveillance des institutions financières », a-t-il ajouté.

Lula souligne que « cette crise a débuté dans les économies développées ». « Elle est la conséquence d’une foi aveugle dans la capacité des marchés à s’autoréguler et, dans une large mesure, au manque de contrôle sur les acteurs financiers ».

Mettre fin à la domination des Etats-Unis dans la prise de décisions aux instances internationales

Lula, qui critique depuis longtemps la domination des Etats-Unis dans la prise de décisions concernant les finances mondiales, a déclaré qu’un consensus se dégageait sur le fait que les pays du G7 ne sont plus capables d’œuvrer seuls.
« Il est temps de conclure un pacte entre gouvernements pour bâtir une nouvelle architecture financière pour le monde », a-t-il soutenu.
Il s’agit maintenant d’esquisser une réforme du système financier mondial réclamée avec force par les Européens et les grands pays émergents.

Risham Badroudine

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