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Guerre en Ukraine et changement climatique : deux crises simultanées aux conséquences mondiales
16 mai 2022, par
Depuis plusieurs semaines, l’Inde est confrontée à des températures exceptionnellement élevées. La récolte de blé sera moins importante que prévu. Le gouvernement indien a donc pris la décision de suspendre les exportations de blé. En Europe et aux Etats-Unis, les prévisions de récolte sont revues à la baisse en raison du risque de sécheresse. Le changement climatique va donc accentuer la flambée du prix de ce produit de première nécessité, accentuant la tension en Afrique. Cela ne sera pas sans conséquence à La Réunion, qui ne produit pas de blé mais consomme beaucoup de produits dérivés.
La guerre en Ukraine concerne deux importants producteurs de produits agricoles, notamment d’huile et de blé. La Russie était avant cette guerre le premier exportateur mondial, l’Ukraine était le quatrième. Ces deux pays exportaient massivement vers l’Afrique. Les ports ukrainiens sont bloqués, le blé ne peut plus être exporté. Quant à la Russie, elle est la cible de sanctions qui compromettent ses exportations.
Face à cette situation, des alternatives ont été explorées, notamment le recours à l’Inde. L’Inde est le second producteur mondial de blé. Compte tenu de sa population, 1,3 milliard d’habitants, sa production est prioritairement consacrée à satisfaire les besoins domestiques. L’augmentation de la production en Europe est une autre piste. Mais le changement climatique change la donne.
Depuis plusieurs semaines, l’Inde est confrontée à des températures exceptionnellement élevées. Les conséquences se font ressentir dans l’agriculture, avec la chute des rendements. En conséquence, le gouvernement indien a décidé de suspendre les exportations de blé. Cette situation place de nombreux pays dans l’embarras, car il n’est donc plus possible de compter sur cette source d’approvisionnement pour pallier à la défaillance de l’Ukraine et de la Russie, deux pays en guerre. Or, avec les importantes livraisons d’armes et le soutien financier des pays de l’OTAN à l’Ukraine, cette guerre va se prolonger.
L’Europe et les États-Unis sont également d’importants exportateurs de blé. Mais le risque de sécheresse amène à revoir les prévisions d’exportations à la baisse. Ceci va donc contribuer à amplifier la flambée des prix de ce produit de première nécessité.
En Afrique, les importations de blé se sont développées pour faire face à la croissance importante de la population. Le risque d’émeutes de la faim se précise. Mais à la différence de celles de 2008, la population africaine compte 400 millions d’habitants de plus. Une telle situation pourrait ébranler le continent, remettre en cause des avancées et d’importants projets de développement et favoriser l’instabilité politique au détriment de la population.
A La Réunion, l’intégration toujours plus grande à la France et à l’Europe s’est traduite par l’importation d’un mode de vie, reposant sur la forte consommation de produits eux aussi importés. Ces 20 dernières années, les ouvertures de boulangeries se sont multipliées, avec pour conséquence l’augmentation des importations de blé d’Europe, car La Réunion n’en produit pas. La part des produits dérivés du blé dans l’alimentation a augmenté au détriment d’aliments traditionnels tels que le manioc ou le maïs. Les Réunionnais sont donc livrés pieds et poings liés aux fluctuations des cours mondiaux, avec des répercussions sur leur pouvoir d’achat. Dans un pays où près de 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, les conséquences ne peuvent qu’être dramatiques, surtout pour les pauvres.
C’est la conjonction de deux crises : guerre en Europe et changement climatique. Les conditions sont réunies pour une accélération de l’aggravation de la situation, avec des conséquences sociales qui ne manqueront pas de se faire ressentir.
Cela souligne l’urgence de remettre en cause cette politique d’intégration à la France et à l’Europe pour épargner tant de souffrances aux plus démunis, c’est-à-dire à la majorité de la population réunionnaise.
Deux pistes existent : l’autosuffisance alimentaire et le co-développement. La première suppose un important soutien des pouvoirs publics pour développer la production locale. La seconde a besoin de la création d’une compagnie maritime régionale, afin que les Réunionnais puissent décider de s’approvisionner au plus près dans leur région, et ne dépendent plus des décisions des majors du fret maritime qui ont tout intérêt au maintien de La Réunion sous la dépendance alimentaire de l’Europe. Ainsi, les Réunionnais pourront importer des pays voisins les produits alimentaires qu’ils ne produisent pas. Ceci nécessitera d’importants efforts pour augmenter la production agricole à Madagascar, qui était le grenier de notre région et qui ambitionne de le redevenir.
Enfin, la question des habitudes alimentaires est à revoir. Pourquoi ne pas remplacer le blé par le manioc comme l’expérimente avec succès le Gabon ? Et si la production réunionnaise ne suffit pas, alors nul doute que le développement de Madagascar pourra répondre à la demande.
M.M.
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