Austérité en perspective

François Bayrou dévoile la trajectoire pour faire revenir le déficit sous 3% du PIB en 2029

16 avril

Lors de la « conférence sur les finances publiques » qui se tenait le 14 avril à Matignon, le premier ministre, François Bayrou, a présenté la trajectoire du déficit et de la dette visés à horizon 2029.

Dans son discours, François Bayrou a renouvelé l’engagement du gouvernement à faire repasser le déficit public, qui a atteint 5,8% du PIB en 2024, sous la barre des 3% en 2029.

Selon lui, « contrairement à ce que l’on a beaucoup entendu dire, ce chiffre des 3% n’est pas un chiffre au doigt mouillé. C’est le seuil en deçà duquel la dette n’augmente plus. » Celle-ci atteignait plus de 3300 milliards en 2024, soit 113% du PIB, et va continuer de progresser au cours des prochaines années.

Mais la situation est complexe pour revenir dans les clous budgétaires européens. Malgré tout, le Premier ministre a exposé la trajectoire qui devra théoriquement être suivie pour parvenir à un déficit équivalent à 2,8% du PIB en 2029. Il s’agit là d’une trajectoire ambitieuse supposée permettre à la dette d’atteindre son pic en 2027, à 118,1% du PIB, pour revenir à 117,2% en 2029.

Pour cela, il faudra doubler l’effort l’année suivante, de 0,8 point. D’où le chiffrage monumental des économies à trouver en 2026 de 40 milliards d’euros.

François Bayrou a précisé, à destination de ceux qui voulaient actionner le levier fiscal, qu’il était « intenable » d’« augmenter les prélèvements ». Les « grands choix » pour le projet de loi de finances 2026 seront connus avant le 14 juillet, a-t-il précisé.

La marche à franchir en 2027, toujours selon le plan annoncé par le gouvernement, devrait être relativement moins impressionnante, à 4,1% du PIB (soit 0,5 point de baisse). Puis les choses se compliquent de nouveau en 2028, avec une réduction à 3,4%, soit une baisse particulièrement forte de 0,7 point.

D’ici là, le gouvernement devrait avoir la possibilité de miser sur un retour de la croissance, alimentée par un retour de la consommation, elle-même encouragée par la baisse de l’inflation sous l’effet de la politique de baisse des taux de la Banque centrale européenne.

François Bayrou espère aussi que, d’ici là, sa politique de « refondation de l’action publique » via « une véritable remise à plat des missions et des budgets de nos administrations » aura porté ses fruits.


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