Budget primitif 2007 de la CCIR

Gillot, Le Port Réunion, les deux priorités de la CCIR

26 mars 2007

Jeudi dernier, le budget primitif de la CCIR a été voté à l’unanimité. 97 millions 470.000 euros pour budget de fonctionnement, 70 millions 483.000 euros pour l’investissement, la Chambre consulaire de l’Industrie veut mettre les bouchées doubles pour améliorer ses performances.

L’année 2006 restera dans les annales comme une année chaotique sur le plan économique. Cette situation sanitaire du chikungunya nous aura « appris que notre économie a la capacité de surmonter des crises », déclare le Président de la CCIR, Eric Magamootoo. 4.677 entreprises ont été créées durant l’année dernière. Toutefois, force est de constater que le tourisme a beaucoup souffert, révélant les faiblesses structurelles du secteur, pourtant à larges potentiels. La CCIR veut contribuer à la mise en place d’une politique volontariste sur ce dossier. Mais avant, 2 priorités : le redressement de la situation financière de l’aéroport Roland Garros et la poursuite des travaux sur Le Port Réunion. Il s’agit de 2 axes stratégiques de notre économie. Gillot fait l’objet de toutes les attentions, surtout pour effacer les résultats exécrables de 2006. Il faut dire que depuis les événements du 11 septembre 2001, la crise du chikungunya, le redressement fiscal de Gillot, l’aéroport de Sainte-Marie affichait en 2006 une perte de trésorerie de 7 millions d’euros. Sursaut de la CCIR, d’autant que le Ministre des Transports, de l’Équipement, du Tourisme et de la Mer, Dominique Perben, a fait parvenir un courrier stipulant qu’il donnait son accord pour un allongement de la concession jusqu’au 31 décembre 2013. Et Dominique Perben de préciser : « Je souhaite que cette prolongation soit assortie de l’engagement de votre établissement consulaire, sous la forme d’une délibération de son assemblée, à lancer, au plus tard en 2010, les travaux en vue de la mise en place d’une société aéroportuaire, en application de l’article 7 de la loi du 20 avril 2005 relative aux aéroports ». Gillot, comme Aéroports de Paris ?

Gillot doit progresser avec nos porte-monnaie

Avant qu’il ne devienne une société aéroportuaire, Gillot s’équipe. Et la CCIR s’y engage. L’année 2007 serait propice à cet élan en faveur de Gillot. Avec une croissance de passagers de 5%, une croissance du fret de 2 à 3%, le chiffre d’affaires pourrait augmenter de 7,5%. La CCIR s’engage, au détriment de ses parts dans RAA (Réunion Air Assistance), de ses ports de Saint-Gilles et de Sainte-Marie, à redresser significativement la situation de Gillot. Cette année, pas moins de 8 millions d’euros seront alloués à la sécurité et à l’accueil des avions gros porteurs. Sur la période 2007-2013, 50 millions d’euros seront injectés dans les grands travaux de Gillot, et notamment pour l’extension à l’Est de l’aérogare passagers. Même si la capacité d’autofinancement de la CCIR est solide, c’est monsieur tout le monde qui devra encore mettre la main à la poche, avec une sur-redevance allant de 11 à 15% pour les vols en direction de l’Hexagone et allant de 11 à 14% pour les vols vers les pays de la zone ; l’Etat aussi est sollicité, tandis que la CCIR fera son propre apport. Cependant, en se délestant des ports de Saint-Gilles et de Sainte-Marie, qui « connaissent un déficit structurel, parce que ces contrats de concession passés avec les collectivités sont déséquilibrés », précisait Eric Magamootoo, en économisant sur le fonctionnement de la CCIR, on peut légitimement se demander si des tensions sociales ne verront pas voir le jour incessamment sous peu.

Le Port Réunion, 85% de l’investissement

Le Port Réunion est un grand bénéficiaire de l’investissement de la CCIR. Sur les 70,5 millions d’euros du budget d’investissement de la CCIR, la Chambre consulaire accorde 59 millions au Port Réunion. Ses activités sont menées constantes. Cette année encore, la croissance d’activité progressera jusqu’à 3%, et le coup de jeune et l’équipement du port de deux nouveaux quais devraient intensifier ses activités. A cela, s’ajoutent l’agrandissement du cercle d’évitage, l’arrivée du quatrième portique au port Est, la nouvelle darse de pêche et la réhabilitation des entrepôts frigorifiques. Bref, Le Port s’équipe, et la CCIR entend appuyer la croissance d’un port qui pourrait largement faire la différence dans la zone Océan Indien. Avec 85% de son budget d’investissement, la CCIR le montre bien. La formation quant à elle ne représente que 2% de l’investissement, et le service général seulement 1%.

Willy Técher


« Quand la CCIR interpelle les candidats »

Eric Magamootoo faisait lecture hier d’une lettre ouverte aux candidats à la présidence de la République française. La CCIR, par la voix de son Président, exposait « ses préoccupations sur plusieurs sujets qui exigent de l’Etat une vision politique et des réponses urgentes ». Quelle est la place de La Réunion, seule Région ultrapériphérique de l’Europe dans l’Océan Indien ? Bénéficiant d’importantes aides européennes pour pallier aux problèmes structurels liés à l’éloignement, à l’insularité, etc..., La Réunion ne peut se permettre de voir son marché envahi par les produits des pays voisins. Le Président Magamootoo veut défendre la préservation de l’activité économique réunionnaise, appelle aussi à revoir la copie de la pêche à La Réunion, mise à mal par des directives européennes inadaptées avec le contexte local ; on ne savait pas que la CCIR pouvait se substituer au Comité des pêches. Et Eric Magamootoo de relever que « les réserves foncières nécessaires à la croissance des entreprises et à l’implantation de nouvelles activités sont quasiment inexistantes, les réseaux d’eaux connaissent de nombreuses défaillances, les équipements d’assainissement sont notoirement sous-dimensionnés ». L’emploi, les infrastructures, l’économie en elle-même... bref, des thèmes de campagne dans une instance qui devrait briller par son droit de réserve.

Willy Técher


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