Parution du numéro 119 de la revue de l’I.N.S.E.E.

Grâce à la lutte pour l’égalité : forte hausse du niveau de vie des Réunionnais

10 avril 2004

Exceptionnellement, le dernier numéro de la revue "Économie de La Réunion" réalisée par l’INSEE accorde une large place à un sujet extérieur à notre île mais non moins intéressant et qui nous concerne également. Il contient en effet un dossier consacré à l’île de Mayotte, sa population, ses conditions de vie et aux répercussions de ses importants flux migratoires. (voir encadré)
Cette édition contient également un article sur les liaisons aériennes de La Réunion. Même si la liaison avec la France reste prédominante, le trafic aérien connaît une forte augmentation dans la zone océan Indien, grâce au développement économique et touristique. Un tourisme fleurissant mais qui emploie souvent des salariés jeunes et en contrats précaires.
Ce numéro met également en avant les similitudes des DOM en matière d’emplois marchands, dues aux particularismes géographiques et touristiques. Un sujet consacré aux agents de l’État nous apprend que la moitié est localement employée par le ministère de l’Éducation nationale.
Enfin, une étude de l’INSEE concerne la hausse des revenus et du niveau de vie de la population réunionnaise entre 1995 et 2001, ainsi que la diminution des inégalités durant cette période.

Entre 1995 et 2001 : une véritable politique sociale

Grâce aux avancées socio-économiques que connaît La Réunion entre 1995 et 2001, toutes les catégories de ménages connaissent une hausse de leur niveau de vie. La hausse des prestations sociales a permis aux plus démunis, aux ménages les plus modestes, d’améliorer considérablement leur quotidien et leur pouvoir de consommation. Le seuil de pauvreté se relève ainsi de 26% entre 1995 et 2001. C’est grâce à un accroissement moyen de 34% des prestations sociales (avec une hausse de moitié des aides au logement), qui constituent la principale ressource des ménages les plus défavorisés, que les disparités de revenus se sont réduites.
"Les ménages situés au milieu de l’échelle des revenus ne sont pas en reste", note David Perrain, auteur du sujet. Mais si les prestations sociales ne sont pas leur principale ressource, ces derniers récoltent eux-aussi les fruits de ce combat pour l’égalité sociale.
La hausse des retraites aura également contribué à l’augmentation de leur niveau de vie. "Les générations qui arrivent aujourd’hui à l’âge de la retraite peuvent justifier d’une carrière complète plus souvent que les précédentes".
Autre facteur d’importance pour ces catégories dites médianes : la forte revalorisation du SMIC, qui a connu une hausse de 18% de 1996 à 2001. À noter enfin, que la progression de l’emploi de 1998 à 2000 explique en partie la progression de leur niveau de vie.
Les ménages les plus aisés connaissent une moindre progression de leur niveau de vie, alors qu’avant 1995, les 10% des ménages les plus riches avaient un niveau de vie au moins cinq fois supérieur aux 10% des plus pauvres (23.000 euros par an par personne contre moins de 4.330 euros par an par personne).
Les disparités salariales furent donc amoindries durant ces années "fastes", grâce aux efforts considérables d’une politique sociale, d’élus militant en faveur de l’égalité, d’une société solidaire et participative à cet effort d’équité.

Estéfany


Mayotte 2002

Le 11 juillet 2001, Mayotte devient la "Collectivité départementale de Mayotte". Ce nouveau statut prévoit un transfert des compétences de l’État dès cette année. Avec 7.000 naissances enregistrées en 2002, la maternité de Mamoudzou est la plus importante de France avec ses 4.000 naissances. Une population jeune, ajoutée à une immigration fertile y sont pour beaucoup. Depuis cinq ans, les efforts se sont ainsi tournés vers la scolarisation des plus petits. Les retards scolaires restent importants et les adolescents quittent souvent l’école sans qualification. Malgré les efforts réalisés dans le même temps dans la construction de logements, les zones de bidonvilles perdurent à la périphérie des villes et villages. Bien que les équipements en eau et en électricité concernent trois ménages sur quatre, leur développement stagne, alors que le téléphone cellulaire fait, quant à lui, une percée spectaculaire.


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