Selon une étude de l’Observatoire des prix des marges et des revenus

Grande distribution à La Réunion : marges plus importantes avec les produits importés

25 janvier

Le groupe de travail Transparence de l’Observatoire des prix des marges et des revenus (OPMR) de La Réunion a présenté ce 24 janvier 2025 une analyse de la chaîne de valeur de produits vendus par la grande distribution. Sur 7 produits importés et 14 issus de la production locale, les produits importés connaissent en moyenne une hausse de 79 % hors TVA entre l’achat au fournisseur et la vente au consommateur. L’octroi de mer représente moins de 10 % du prix hors TVA. Pour les produits locaux, la hausse moyenne est de 11 %.

Le marché de la grande distribution à La Réunion a connu des évolutions significatives ces dernières années, notamment avec le rachat de Vindémia par GBH, restructurant l’offre commerciale de l’île. Aujourd’hui, le paysage de la distribution comprend :

- 3 hypermarchés et 12 supermarchés GBH sous enseigne Carrefour,
- 7 hypermarchés et 11 supermarchés Leclerc
- 28 supermarchés U
- 4 hypermarchés et 2 supermarchés pour RunMarket (ex-Vindemia vendus par GBH)
- 21 supermarchés et 30 magasins de proximité Leader Price
- 7 supermarchés Intermark
- 1 hypermarché Auchan

Carrefour, Leclerc et U représentent 80 % du marché de la distribution à La Réunion

L’étude présentée indique que l’approvisionnement est un processus qui implique différents acteurs :
- Fournisseurs nationaux et étrangers, producteurs locaux,
- Centrales d’achat et grossistes,
- Importateurs pour les produits nationaux et internationaux.
Le parcours des produits suit plusieurs étapes : commande, transport, stockage et distribution. La présence de taxes, telles que la TVA et l’octroi de mer, influe sur les coûts.

Selon l’étude, la différence des coûts entre La Réunion et la France s’explique par plusieurs facteurs :
- Frais d’approche allant de 10 à 20 %,
- Frais logistiques supérieurs à cause du double acheminement,
- Taxation locale spécifique (octroi de mer et TVA plus élevée).
Le dispositif fiscal en vigueur tente de compenser ces coûts, avec des taux de TVA réduits sur certains produits alimentaires et de consommation courante, et un taux d’octroi de mer à zéro sur des produits de première nécessité.
L’étude réalisée sur un panel de 21 produits met en évidence des disparités significatives entre produits importés et locaux :

Produits importés (7 références)

En moyenne :
- Prix d’achat net hors RFA : 1,38 euro
- Valeur CAF 1,56 euro (113 %)
- Octroi de mer 0,20 euro (13 %)

- Prix net HT rendu au point de vente : 1,93 euro (140 %)
Coûts intermédiaires (dont octroi de mer : 0,20 soit 10 %) entre la valeur CAF et le prix rendu au point de vente : 0,37 euro (19 %)

- Prix de vente HT : 2,46 euros
- Marge brute sur le prix rendu au point de vente : 0,53 euro (22 %)
- Augmentation de la valeur du produit — de la valeur CAF au prix de vente HT : 0,90 euro (58 %)
- Augmentation de la valeur du produit — du prix d’achat au prix de vente HT 1,08 euro (79 %)

Produits locaux (14 références)

- Prix d’achat net hors RFA : 2,74 euros
- Prix net HT rendu au point de vente : 2,74 euros
- Marge brute sur prix rendu au point de vente : 0,30 euro (11 %)
- Prix de vente HT : 3,04 euros

L’analyse montre que les produits importés supportent une hausse de valeur de 79 % entre le prix d’achat et le prix de vente final, alors que pour les produits locaux, cette augmentation est plus modérée.

A la Une de l’actuLutter contre la vie chère

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • Quand l’achat des produits importés coûte 68% plus cher que l’achat des produits locaux . Il faut non seulement encourager les Réunionnais à acheter les produits locaux , mais il faut aussi mettre en oeuvre des solutions pour faire baisser le prix des produits importés .
    Parmi les solutions possibles, il faudrait aider la production locale en subventionnant les producteurs , encourager les importations en provenance des pays étranger où on peut trouver moins cher, par exemple de L’Australie et de l’Afrique du sud qui sont géographiquement plus proches de la Réunion que la métropole et l’Union européenne, et peut être leurs appliquer des droits de douane préférentiels .
    Et en outre , dans la mesure où on sait que l’indexation des salaires et retraites des fonctionnaires et agents publics installés à la Réunion peut influer d’une manière générale sur l’augmentation des prix on pourrait supprimer leur indexation actuelle qui est de l’ordre de 52% et la remplacer par une indexation des revenus salariés et des retraites de toutes les personnes qui vivent à la Réunion , par une indexation beaucoup plus faible (entre 15 et 20% ) qui n’aura pas d’effet négatif sur l’évolution des prix des marchandises , mais qui établira une plus grande égalité entre les Français d’outre mer et ceux de métropole , quelque soit leur statut, sans pour autant encourager les fonctionnaires et agents publics domiciliés en France métropolitaine à venir à la Réunion pour gagner plus d’argent qu’ils investiront en Métropole au lieu d’investir à la Réunion.


Témoignages - 80e année


+ Lus