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Deux experts dénoncent la misère de l’économie du développement menée par le capitalisme
7 janvier 2013
L’extension de la rationalité néolibérale à l’échelle mondiale a engendré une augmentation dramatique de la pauvreté, des inégalités et de la dépendance au capitalisme mondialisé. À ces processus, les organisations internationales n’ont pas su résister, quand elles ne les ont pas accompagnés ou aggravés. Une redéfinition radicale de l’économie de la pauvreté et du développement est nécessaire, nous disent Esther Duflo et Abhijit Banerjee.
« Repenser radicalement la lutte contre la pauvreté », c’est ce que se proposent de faire Esther Duflo et Abhijit V. Banerjee dans "Poor Economics". Destiné à un lectorat bien plus large que le seul monde universitaire, cet ouvrage s’inscrit dans une stratégie de construction d’une nouvelle hégémonie dans le champ de l’économie du développement et de la lutte contre la pauvreté.
De façon générale, l’idée qu’une certaine sécurité est nécessaire aux individus pour se projeter dans l’avenir et le construire, et que par conséquent l’État doit davantage protéger les individus, en subventionnant par exemple l’assurance des plus pauvres, ou en veillant au respect du code du travail, va à l’encontre des dogmes néolibéraux selon lesquels la clé de tout serait de "responsabiliser" les pauvres.
Non au fatalisme
L’insistance constante sur la réciprocité nécessaire des droits et des devoirs est de la même manière affaiblie lorsqu’on établit qu’un transfert d’argent aux plus pauvres a le même effet sur la scolarisation des enfants, qu’il soit conditionné à l’inscription des enfants à l’école ou pas.
Par ailleurs, contre un certain fatalisme, Banerjee et Duflo montrent que des obstacles qui paraissaient insurmontables peuvent en fait souvent être aplanis assez facilement. Dans les domaines les plus divers, ils portent la conclusion optimiste que le changement est possible, et qu’il tient parfois à bien moins qu’on ne le penserait.
Aggravation de la pauvreté
Un autre élément surprenant du succès rencontré par ces travaux consacrés à la lutte contre la pauvreté tient au fait qu’ils n’ont rien — ou très peu — à dire sur les phénomènes qui expliquent massivement l’évolution de la pauvreté.
Il est ainsi difficile d’ignorer que, dès 2004, le nombre de Chinois qui vivaient avec moins d’un dollar par jour avait baissé de 500 millions par rapport à 1981, tandis qu’il augmentait de 130 millions en Afrique. La croissance rapide de la Chine explique à elle seule la diminution du nombre de pauvres dans le monde au cours des dernières décennies.
À l’inverse, la grande crise de 2008 a accru la pauvreté, notamment du fait d’un accroissement du chômage dans de nombreux pays et d’une baisse des transferts d’argent de la part des migrants vers les pays en développement.
Réorienter l’économie de développement La conjonction d’un éclectisme théorique peu tenable, de l’échec des politiques promues et de la montée de la contestation de l’ordre néolibéral avec les mobilisations altermondialistes à partir de 1999 a conduit à une réorientation de l’économie du développement. Celle-ci s’est manifestée par une importance accrue accordée aux institutions — et non plus seulement aux marchés —, par la définition d’objectifs précis pour le développement dans le domaine de l’éducation, de la santé, de la pauvreté — les Objectifs du millénaire pour le développement — et par un renforcement des travaux empiriques. Les travaux du J-PAL s’inscrivent parfaitement dans ce nouveau contexte puisqu’ils allient l’étude de dispositifs concrets avec des objectifs précis et des méthodes de validation empirique. Pragmatique, cette nouvelle approche a l’avantage d’offrir une forme de renouvellement des politiques de développement sans pour autant entrer directement en conflit avec les politiques du Consensus de Washington, qui se situent à un niveau d’intervention macroéconomique. Sa modestie est ainsi un atout politique, une garantie de son caractère inoffensif. Cependant, la solidité scientifique qu’elle est supposée tirer de la rigueur de son rapport au terrain n’a rien d’évident. |
La pauvreté : une privation de liberté À la suite d’Amartya Sen, les auteurs de "Poor Economics" considèrent que la pauvreté n’est pas simplement une question de manque d’argent, mais qu’elle est plus fondamentalement une privation de liberté, qui empêche ceux qui en sont affectés de réaliser leur potentiel d’être humain. La lutte contre la pauvreté importerait donc en elle-même, et non simplement parce qu’elle est un facteur de croissance. Mais affirmer que l’on peut faire reculer — voire disparaître — la pauvreté en donnant aux pauvres les moyens de sortir de leur dépression et d’être plus productifs revient à nier pratiquement l’exploitation, les rapports de propriété, et plus généralement les fondements économiques de la pauvreté elle-même. Par ailleurs, considérer les pauvres essentiellement comme des victimes, diminuées dans leur capacité à prendre des décisions, conduit évidemment à leur donner un statut politique assez problématique. |
Peut-on « faire le bien » sans faire de politique ? Dans son chapitre final, "Poor Economics" passe de la question de la lutte contre la pauvreté à celle des conditions de réalisation de la démocratie. Dans les deux cas, la leçon des travaux menés par Banerjee et Duflo serait de prêter attention aux détails : il n’y a pas de "recette" générale pour mettre fin à la pauvreté, mais une accumulation de mesures limitées et précises ; et d’autre part, la démocratie ne peut être réelle que si l’on s’attache à ses modalités concrètes d’exercice. Le ton de Banerjee et Duflo est résolument optimiste : « La bonne nouvelle […] est qu’il est possible d’améliorer la gouvernance et les politiques sans changer la structure sociale et politique existante ». Autrement dit, la « bonne nouvelle » est qu’on pourrait contourner la politique : on pourrait, par une accumulation de petits changements techniques, produire finalement une « révolution tranquille » , même dans les régimes les plus autoritaires. Cet optimisme ne nous rassure pas tout à fait. Cette dénégation limite aussi fortement l’efficacité que peuvent avoir les recommandations des auteurs de "Poor Economics". |
Les auteurs du livre • Abhijit V. Banerjee est un économiste indien, formé à l’université de Calcutta, à New Delhi, puis à Harvard. Il enseigne actuellement au Massachussetts Institute of Technology (MIT), et est conseiller honoraire de nombreuses organisations, dont la Banque mondiale et l’État indien. • Esther Duflo est une économiste française, formée à l’École normale supérieure puis au MIT, où elle est professeure depuis son doctorat, réalisé sous la direction d’Abhijit Banerjee. Depuis 2009, elle occupe la chaire « Savoirs contre pauvreté » du Collège de France, créée à l’initiative de Philippe Kourilsky et de Pierre Rosanvallon. En 2010, elle a reçu la médaille Clark du meilleur économiste de moins de quarante ans. Abhijit Banerjee et Esther Duflo ont fondé ensemble en 2003 le Abdul Latif Jameel-Poverty Action Lab (J-PAL), qu’ils dirigent depuis. Ce réseau de chercheurs unis par leur usage de la technique des « évaluations aléatoires » s’est donné pour mission de « réduire la pauvreté en s’assurant que les politiques sont fondées sur des preuves scientifiques ». |
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