La Région et les défis du développement économique

Il reste beaucoup à faire et les 6 ans à venir seront périlleux

15 mars 2004

La Réunion aura à affronter de grands rendez-vous dans les 6 prochaines années, celles de la mandature 2004/2010. Le rôle du Conseil régional sera déterminant dans ces dossiers.

La loi de décentralisation va confier à la Région de nouvelles compétences en matière de développement économique. Elle sera également compétente pour la négociation du prochain contrat de plan État-Région, pour la négociation du prochain DOCUP (qui contient les aides que l’Europe propose aux régions, notamment en matière économique), pour l’élargissement de l’Europe (et l’attribution de fonds structurels européens), pour la mise en œuvre de l’octroi de mer nouvelle formule...

Dans tous ces dossiers, la Région Réunion aura son mot à dire et son rôle à jouer. La partie ne sera pas facile.

En effet, d’un côté, on a un gouvernement UMP qui décentralise sans accompagner les transferts de compétences des transferts financiers correspondants. Ni pour le présent, ni dans l’avenir. Au vu de l’augmentation de la population, les besoins seront plus grands... mais les finances, elles, resteront au même niveau.

De l’autre, on aura une Europe qui va s’élargir à 10 nouveaux arrivants au 1er mai prochain, avec une masse financière que certains pays comme la France, ne veulent pas augmenter.

La conséquence sera donc claire : il faudra partager à 25 la même enveloppe financière qu’à 15. Même pour ceux qui ne comprennent rien aux maths, la conclusion est claire : les fonds européens attribués à La Réunion vont diminuer.
Et La Réunion, parce qu’elle est en retard d’équipements structurants, devra "faire avec" et, ainsi, remettre en cause ce développement qu’elle a commencé à initier.
C’est dire l’importance de l’élection régionale. C’est dire l’importance et le rôle primordial qu’auront à jouer les élus régionaux.

C’est dire s’il est essentiel d’élire des conseillers régionaux compétents, efficaces, qui ont des objectifs clairs et bien définis.


L’ouverture de La Réunion sur de nouveaux horizons

Le deuxième axe de la mandature de Paul Vergès dans le domaine économique a été l’ouverture de nouveaux horizons pour La Réunion, en favorisant l’émergence des activités et la conquête de nouveaux marchés.

L’action de la Région s’est tournée vers la zone océan Indien dans le concept large du terme, avec des accords de coopération signés entre la Région Réunion et les provinces du KwaZulu Natal (Afrique du Sud), de Caso Delgado (Mozambique) mais aussi avec la province de Tianjin (Chine), avec notamment l’implantation d’une représentation de Tianjin à La Réunion, la convention de partenariat entre la Chine et La Réunion dans le domaine de la formation, et l’implantation d’une unité de fabrication de téléviseurs chinois au Port (voir notre édition du jeudi 11 mars).

Une action saluée par le CPI et qui laisse perplexes bon nombre de personnes, au premier rang desquels un certain ministre qui n’a toujours pas compris pourquoi la Chine "délocalisait" à La Réunion, alors que les entreprises françaises délocalisent en Chine....


Europe : les inégalités régionales persistent

"Le Monde", dans son édition daté du 9 mars, évoque la persistance des inégalités entre régions européennes. "En 2001, exprimé en standards de pouvoir d’achat, le produit intérieur brut (PIB) par habitant des 213 régions de l’Union variait entre 53% de la moyenne de l’UE, dans une région de l’Ouest de la Grèce, et 263% de cette moyenne à Londres. Une région sur dix se situait au-dessus de 125%, et une sur cinq en dessous de 75% de cette moyenne.

Outre l’Île de france (165%), les autres régions françaises ayant le PIB par habitant le plus élevé étaient Rhône-Alpes (107%), l’Alsace (106%) et la Haute-Normandie (99%).

A l’autre bout de l’échelle se situaient le Nord-Pas-de-Calais (83%), la Picardie (84%), la Lorraine, le Poitou-Charentes et le Limousin (86% chacun).
Il convient de noter que les données de 2001 ne sont pas encore disponibles pour les départements d’outre-mer en France, mais, sur la base des chiffres de 2000, ces régions seraient situées en dessous de 75% de la moyenne de l’Union".


Une action envers la France et l’Europe

La Région Réunion a également mené une action forte sur les dispositions prises au plan national et communautaire : discussions sur la LOOM, discussion sur la loi programme, renégociation de l’octroi de mer...

o Pour la LOOM, par exemple, la Région a largement contribué à la mise en place des nouveaux outils. Un certain nombre ont été inspiré du Plan de Développement Actif (PDA) initié en 1992. Le renforcement des dispositions d’exonérations de charges à tous les secteurs d’activités pour les entreprises moins de 10 salariés consistaient en une mesure de soutien aux très petites entreprises (TPE).

o Pour la Loi Programme, la Région a fait part de son avis : lorsque l’avant-projet de loi avait été soumis aux conseillers régionaux, le 27 février 2003, d’un commun accord, ils avaient voté des amendements pour que cette loi puisse, un peu mieux, faire face aux énormes défis que La Réunion doit affronter aujourd’hui, et à ceux, encore plus importants, auxquels elle devra faire face dans les prochaines années.

o Une action envers l’Europe, également, avec l’amélioration du dispositif FRDE ; la Région Réunion a participé activement à la réflexion sur la reconduction d’un dispositif octroi de mer.

o Et plus récemment, signalons les prises de position du président du conseil Régional, Paul Vergès, au Sénat, lorsque l’UMP a voulu remettre en cause le système de la TVA non perçue récupérable...


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