Publication des chiffres du commerce extérieur 2012 : les indicateurs d’un modèle à bout de souffle —1—

Importation d’énergies fossiles+tout-automobile = prix de la Route des Tamarins

25 juin 2013, par Manuel Marchal

Les importations de pétrole, de gaz et de charbon arrivent en tête de nos achats, avec plus de 670 millions d’euros dépensés. Les achats de voitures, de camions, de pièces détachées et de carburants représentent des centaines de millions d’euros, c’est le prix du tout automobile. La somme de la facture énergétique et des importations liées au tout-automobile aurait permis de financer la Route des Tamarins.

Comme chaque année, les statistiques du commerce extérieur dévoilent une partie du coût financier de choix imposés aux Réunionnais : le tout automobile et l’alimentation des centrales thermiques au charbon et au fuel ont représenté des importations dépassant un 1,1 milliard d’euros, c’est l’équivalent d’une Route des Tamarins chaque année.

Un autre aspect du modèle actuel à La Réunion, c’est la domination d’un type de consommation à l’occidentale. Les importations de matières premières de boulangerie, de viandes, de fromage et de vin ont dépassé les 228 millions d’euros. C’est plus de six fois la somme dépensée pour acheter du riz.

Enfin, 70% des importations viennent d’Europe, le continent le plus éloigné de nous, tandis qu’à peine 6% proviennent d’Afrique et du Moyen-Orient, les régions les plus proches géographiquement. Le coût de l’éloignement des ces sources d’approvisionnement a forcément un impact inflationniste sur les prix. Autrement dit, un modèle de plus en plus difficile à tenir, et une nouvelle confirmation des sommes énormes qui s’évaporent chaque année de La Réunion. Enfin, le taux de couverture reste proche de 7%. Car en échange de tous ces produits achetés à 70% en Europe, La Réunion exporte des matières premières agro-alimentaires : sucre et poisson. L’agro-alimentaire est la première exportation, c’était la même chose à l’époque du statut colonial.

M.M.

Cette carte montre l’origine de nos importations. Notre premier fournisseur est le continent le plus éloigné. Guère de changement depuis la fin de l’exclusive coloniale, ce qui montre l’influence des monopoles à La Réunion.
Voitures et camions ont représenté l’an dernier près de 400 millions d’importations, juste derrière les hydrocarbures (600 millions d’euros).
(photo MM)

Quelques exemples de postes d’importation

Somme en euros Pourcentage des importations
Energies fossiles 676.427.587 14,4%
Automobile (véhicules+pièces) 486.852.033 10,4%
Viandes+boulangerie+fromages+vins 228.307.492 4,9%
Riz 35.772.510 0,8%

Quand on additionne les deux premières lignes du tableau, on obtient une somme égale au prix de la Route des Tamarins. C’est ce que les Réunionnais ont dépensé en une année pour acheter des énergies fossiles et financer les consommables du tout-automobile.

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