Selon un document de la Commission de l’Union africaine et de l’OCDE

Impôts en Afrique : 15,6 % du PIB en moyenne

3 novembre 2023

Selon l’édition 2023 des Statistiques des recettes publiques en Afrique publiée ce 31 octobre, le ratio moyen impôts/PIB de l’Afrique s’établissait à 15.6 % en 2021, soit un niveau semblable à celui à l’année précédente et toujours en deçà de celui d’avant la pandémie.

Lancé à l’occasion du 22e Forum économique international sur l’Afrique à Paris, le nouveau rapport révèle que les ratios impôts/PIB sont restés, en 2021, inférieurs à leur niveau d’avant la pandémie dans 17 des 33 pays couverts par le rapport, creusant ainsi l’écart entre l’Afrique et les autres régions. Entre 2020 et 2021, 20 de ces 33 pays ont connu une hausse de leurs recettes fiscales en pourcentage du PIB, et 13 ont connu une baisse. La nouvelle édition inclut pour la première fois le Gabon et la Guinée.

Graves impacts de la pandémie de COVID-19

Les conclusions du rapport soulignent les défis en matière de financement auxquels sont confrontés les pays africains en raison de la pandémie de COVID-19, qui a entraîné une augmentation généralisée de l’emprunt et du coût du service de la dette. Les répercussions de la pandémie sur les finances publiques de l’Afrique se sont ensuite amplifiées du fait de la hausse des coûts de l’alimentation et de l’énergie, venant ainsi creuser le déficit du financement nécessaire pour atteindre l’Agenda 2063 et les Objectifs de développement durable en Afrique.
L’écart entre le ratio moyen impôts/PIB de l’Afrique et ceux de l’Asie et du Pacifique (19.8 %), de l’Amérique latine et des Caraïbes (ALC) (21.7 %) et de la zone OCDE (34.1 %) s’est creusé en 2021. Le ratio moyen impôts/PIB de la région ALC a augmenté de 0.8 point de pourcentage en 2021, après avoir connu une baisse du même ordre de grandeur l’année précédente, tandis que dans la région Asie-Pacifique, il a progressé de 0.2 point en 2021, après un recul de 0.9 point en 2020.

De 5,9 % à 32,5 % du PIB

En 2021, les ratios impôts/PIB des pays africains s’échelonnaient de 5.9 % en Guinée équatoriale à 32.5 % en Tunisie. C’est le Botswana qui a enregistré la plus forte hausse, avec 2.8 points, suivi de l’Afrique du Sud (1.9 point) et de la République démocratique du Congo (1.8 point). À l’inverse, le Tchad a accusé la plus forte baisse, soit 4.6 points, suivi des Seychelles et de la Guinée équatoriale (respectivement 2.6 et 2.5 points).
Les recettes tirées des taxes sur les biens et les services constituent la seule catégorie fiscale ayant affiché une hausse dans les pays d’Afrique en 2021 de 0.2 % du PIB en moyenne après une baisse de 0.4 % en 2020. Les recettes de TVA, quant à elles, ont progressé de 0.1 point en 2021, après un recul de 0.3 point en 2020.
En 2021, les recettes non fiscales ont diminué de 0.3 point dans les 33 pays africains étudiés, pour s’établir à 5.8 % du PIB en moyenne. Si les recettes des loyers et redevances ont connu une hausse de 0.4 point, celles tirées des dons ont baissé de 0.3 point et celles provenant de l’Union douanière d’Afrique australe ont diminué de 0.5 point. Les recettes fiscales ont augmenté de 1.5 point de PIB en moyenne entre 2010 et 2021, tandis que les recettes non fiscales ont diminué de 1.4 p.p. au cours de cette période, si bien qu’en moyenne, les recettes publiques en pourcentage du PIB n’ont que légèrement augmenté.

Soutien de l’Union européenne

La publication Statistiques des recettes publiques en Afrique est une initiative conjointe de la Commission de l’Union africaine (CUA), de l’OCDE et de son Centre de Développement et du Forum sur l’administration fiscale africaine (ATAF), avec le soutien technique de la Banque africaine de développement et du Cercle de réflexion et d’échange des dirigeants des administrations fiscales. L’édition 2023 a bénéficié du soutien de l’Union européenne et fait partie de la seconde phase du Programme statistique panafricain, une initiative conjointe de l’Union africaine et de l’Union européenne.
Le 22ème Forum économique international sur l’Afrique, organisé conjointement par l’OCDE et la CUA, s’est intéressé aux moyens d’action envisageables pour stimuler l’investissement durable sur le continent.


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