Montée des tensions commerciales et action publique inquiétante

Incertitude autour de l’affaiblissement de la croissance mondiale

20 septembre 2019

’L’économie mondiale est de plus en plus fragile et son évolution de plus en plus incertaine, compte tenu du ralentissement de la croissance et de la poursuite de l’accentuation des risques à la baisse’, selon les dernières Perspectives économiques intermédiaires de l’OCDE.

Une Ethiopienne et son enfant.

L’Organisation de coopération et de développement économiques s’inquiète de la dégradation des perspectives économiques, tant pour les économies avancées qu’émergentes. De plus, "la croissance mondiale pourrait rester bloquée à un niveau durablement bas en l’absence de mesures énergiques des pouvoirs publics", selon les Perspectives.

L’exacerbation des conflits commerciaux (Chine vs USA, Chine vs UE, Japon vs Corée...) pèse de plus en plus sur la confiance et l’investissement, accentuant l’incertitude liée à l’action publique. Cette situation aggrave les risques sur les marchés de capitaux et met en péril la croissance déjà faible des perspectives de l’économie mondiale.

Selon les prévisions de l’OCDE, "l’économie mondiale connaîtra une expansion de 2.9% en 2019 et de 3% en 2020, soit les taux de croissance annuelle les plus bas enregistrés depuis la crise financière, tandis que les risques à la baisse continueront de s’accentuer"

Ces Perspectives couvrent l’ensemble des économies du Groupe des Vingt (G20) et incluent des révisions à la baisse par rapport aux précédentes Perspectives économiques de mai 2019 pour la quasi-totalité des pays.

La baisse des perspectives concernant surtout les plus exposés au recul des échanges et de l’investissement mondiaux qui s’est amorcé cette année. D’après le document de l’OCDE, les conflits commerciaux sont le principal facteur pesant sur la confiance, la croissance et la création d’emplois à l’échelle mondiale.

De plus, la persistance de nouvelles restrictions commerciales et de l’incertitude politique sur la quasi totalité des continents pourraient avoir des effets négatifs supplémentaires. Le dynamisme de la demande de consommation reste soutenu jusqu’ici la production du secteur des services.

Mais l’atonie persistante des secteurs manufacturiers et les tensions commerciales qui perdurent pourraient peser sur la croissance de l’emploi, les revenus des ménages et les dépenses.

Une forte incertitude prévaut toujours quant au calendrier et à la nature du Brexit (retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne), en particulier face à l’éventualité d’une sortie sans accord. En effet, si cela arrivait, l’OCDE prévoit un basculement de l’économie britannique dans la récession en 2020 et perturbations sectorielles en Europe.

D’autres risques – notamment le ralentissement global de l’économie chinoise et la forte vulnérabilité des marchés de capitaux découlant de la conjonction problématique du ralentissement de la croissance, du niveau d’endettement élevé et de la dégradation de la qualité du crédit – pèsent également sur la croissance future.

« L’économie mondiale est confrontée à des risques de plus en plus importants, et l’enracinement d’une croissance lente devient inquiétant  », a déclaré la Cheffe économiste de l’OCDE, Laurence Boone.

« L’incertitude résultant des tensions commerciales persistantes dure depuis longtemps, réduisant l’activité à l’échelle mondiale et mettant en péril notre avenir économique. Les pouvoirs publics doivent saisir l’occasion que leur offre la faiblesse actuelle des taux d’intérêt pour relancer l’investissement dans les infrastructures et promouvoir l’économie du futur  », a affirmé cette dernière.

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