Fermeture des centres de paiements de France Télécom

Incohérence et casse du service public

27 mai 2004

Demain soir, les deux points d’encaissements en espèces des factures de France Télécom doivent fermer définitivement. La Fédération SUD PTT s’indigne de ce non-sens et appelle tous les Réunionnais à se mobiliser.

Les centres d’encaissements de France Télécom, situés au 36 rue de la Compagnie à Saint-Denis et au 9 rue du père Raimbault à Saint-Pierre, n’acceptent que de l’espèce. L’année dernière, sept personnes travaillaient dans ce service, elles ne sont plus que cinq. Elles ne savent pas ce qu’elles deviendront après la fermeture prévue pour demain.
Si les centres de paiements ferment, les clients de France Télécom qui payent en espèce devront le faire à La Poste comme cela se fait déjà. C’est l’incompréhension qui règne dans les rangs du syndicat, pour qui ce projet confidentiel a été fait "dans le dos des Réunionnais". La fédération demande l’ouverture d’un débat avec la direction.
En effet, la fédération avance que le maintien de ce service, plusieurs fois menacé de fermeture, coûte 25.500 euros par mois. Sur le mois de janvier 2003, 21.438 clients ont versé 1 million 431.526 euros dans ces centres d’encaissement. Or la Poste toucherait sur ces transactions une commission estimée à 65.000 euros. Ce déséquilibre est impensable et amène SUD PTT à accuser France Télécom de "faillir à ses responsabilités".
À la Poste, le client de France Télécom devra payer 2 euros 60 pour chaque opération, 9 euros 90 pour un retard. En cas de coupure, il devra s’acquitter d’une taxe de 80 euros et verser une caution de 212 euros. Les chèques, qui ne sont plus acceptés depuis le début de l’année dans les centres de paiement, doivent tous être envoyés à Orléans.
Pour le secrétaire général de SUD PTT, Jean-Georges Namaye : "La direction régionale mène un travail de sape qui casse et brade France Télécom". Il poursuit : "ce sont les gens sans chéquier, sans carte, ceux qui attendent leur allocation pour régulariser leur situation qui seront le plus touchés. Le mécontentement se fait déjà sentir, le personnel se sent agressé par la clientèle qui refuse de voir disparaître le caissier en lequel ils ont confiance, avec qui ils ont l’habitude de payer".
SUD PTT demande au personnel "d’occuper les locaux en attendant que la fédération trouve un protocole d’accord contre la fermeture et le cas échéant pour discuter du redéploiement".
Le plus aberrant, c’est que la fermeture des centres va coûter plus cher à l’entreprise. Un rapport officiel transmis à la direction par l’Agence Grand Public indique que : "La proposition de la Poste, quelle que soit le taxe, entraîne une dépense supérieure aux charges actuellement constatées par France Télécom, avec l’organisation de deux points de paiements".


Grève de la SOTRAM et COTRAM

Depuis des années, alors même que l’entreprise affiche des profits en augmentation, les salariés de la SOTRAM et de la COTRAM - sociétés de transport - travaillent pour des salaires proches du SMIC, et sans rémunération des heures supplémentaires, indique la CGTR. C’est pourquoi ils se sont mis en grève hier, l’employeur ne leur ayant pas répondu de "manière honnête", précise un communiqué des syndicalistes.
La CGTR déplore, une fois encore, après l’expérience du BTP, que "le patronat refuse le moindre partage des profits qui sont le fruit du travail des salariés". C’est pourquoi le syndicat et toutes ses fédérations soutiennent la grève.


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