Irlande : 85 milliards d’euros d’aide

25 novembre 2010, par Céline Tabou

L’Union européenne et le Fonds monétaire international vont venir en aide à l’Irlande pour lui permettre de redresser ses comptes publics et de soutenir son secteur bancaire. L’objectif de deux institutions est d’éviter une propagation à d’autres pays fragilisés de la zone euro.

À la crise économique s’ajoute la crise politique, le gouvernement de Brian Cowen est affaibli par l’adoption du budget d’austérité préparé pour 2011, les attaques de l’opposition, et la mise en place d’élections législatives anticipées en janvier 2011 après le vote du budget et l’adoption d’un plan de sauvetage international de l’île.

Les banques jouent avec l’argent des contribuables

L’UE et le FMI devraient mettre en oeuvre un plan de 85 milliards d’euros pour soutenir l’Irlande, et renflouer les banques irlandaises à l’origine de la crise. Malgré les appels à la prudence après la chute de Lehman Brothers aux États unis, les banques n’ont pas tiré de leçon des précédentes crises budgétaires aux États-Unis, en Espagne, au Protugal et en Grèce.

Selon les médias irlandais cités par l’Agence France Presse, l’État devrait prendre le contrôle de 99,9% du capital de la banque AIB et devenir l’actionnaire majoritaire de la Bank of Ireland, dont il détient jusqu’à présent 36% du capital. Mais le mal est fait, et les Irlandais devront payer le prix des jeux financiers.

Tel un jeu de carte, les dirigeants de l’UE et du FMI, ont décidé d’aider l’Irlande seulement si le gouvernement irlandais prévoyait un plan d’austérité pour ramener le PIB du pays à 3% le PIB comme l’exige l’UE, contre 32%, cette année. Les mesures prévues 10 milliards d’économies et 5 milliards de taxations. Selon l’AFP, « les allocations chômage et familiales seront réduites de 5%, près de 25.000 postes seront supprimés dans la fonction publique et le salaire minimum sera amputé de 12% ». Auquel s’ajoute un plan prévoyant un alourdissement de l’impôt sur les revenus, ainsi que de nouvelles taxes.

Coup double : crise financière et politique

Dans l’opposition, des députés du Fine Gael et du Parti travailliste ne désarment pas et appellent à la démission du Premier ministre, Brian Cowen, et à la dissolution immédiate du Parlement afin d’organiser des élections anticipées à la mi-décembre. Brian Cowen a accepté la mise en place d’élections anticipées par les Verts, membres de sa coalition. Ces derniers ont d’ailleurs annoncé qu’ils ne le soutiendraient plus après le vote du budget, le 7 décembre par le Parlement.
Au sein même de son parti, la Fianna Fáil (Parti centre-droit nationaliste), Brian Cowen est confronté à la volonté de certains députés désirant le destituer de sa fonction de premier ministre. Les Irlandais soucieux des conséquences de ce nouveau plan de rigueur, craignent l’avenir. « Ce sont les travailleurs qui paient pour la crise, pas les banquiers ni les actionnaires des grandes sociétés », a déclaré au journaliste de “l’Humanité”, un retraité de 65 ans.

Céline Tabou

Crise financière

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