Réunion de crise en Grèce

Jusqu’où pourra aller l’austérité ?

19 septembre 2011, par Céline Tabou

Au lendemain de l’annonce du report du second plan d’aide de l’Union européenne à la Grèce, Georges Papandréou, chef du gouvernement, a convoqué une réunion interministérielle de crise dimanche après-midi, afin d’aborder les évolutions financières dans son pays et la zone euro, selon ses services.

Une dizaine de ministres ont participé à la réunion de crise en Grèce dont celui des Finances, Evangélos Vénizélos, qui avait suivi les travaux de la réunion informelle des ministres des Finances de la zone euro vendredi et samedi en Pologne.

Les Grecs paieront le prix de la crise

Le second plan d’aide de 160 milliards décidé le 21 juillet à Bruxelles est selon les économistes « crucial » pour éviter un défaut de paiement de la Grèce et protéger la zone euro d’une contagion de la crise de la dette. En outre, la Grèce attend de ses créanciers (l’Union européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne), le déblocage de la sixième tranche, de 8 milliards d’euros, du premier prêt de 110 milliards d’euros accordé en 2010. Ce versement était prévu en septembre, la troïka UE-FMI-BCE a décidé de le reporter à octobre, jugeant tardive la mise en place des mesures d’austérité réclamées. Le FMI, la BCE et l’UE ont demandé aux Grecs « d’accélérer le pas et de respecter ses objectifs budgétaires ».
Les mesures prises par le gouvernement grec vont s’accentuer, en plus des suppressions de poste dans la fonction publique, de l’augmentation des heures de travail, de la diminution des salaires, Georges Papandréou a reconnu que les objectifs budgétaires fixés par les créanciers n’avaient pas été atteints, mais a réaffirmé sa "détermination" à poursuivre les efforts demandés. Les Grecs n’ont pas fini de payer le prix de la crise.

La Grèce laissée à son propre sort

Ne pouvant pas se déplacer, le FMI, la BCE et l’UE auront une téléconférence avec les autorités grecques sur la situation économique et financière du pays. « La téléconférence lundi doit porter sur un accord concernant les mesures, le cadre des finances publiques et les objectifs pour 2011 et 2012 en vue de l’élaboration du pré-projet du budget d’État », a expliqué Evangélos Vénizélos.
Vendredi dernier, le ministre grec des Finances a averti que si son pays criblé de dettes ne parvenait pas à mettre en œuvre les mesures d’austérité, des « conséquences dramatiques » surviendraient et échapperaient potentiellement au contrôle de la zone euro, a repris l’Agence France Presse.
Dans un communiqué publié au moment de la réunion des ministres des Finances de la zone euro, Evangélos Venizélos a indiqué que « tous les Grecs doivent comprendre que si des mesures énergiques n’étaient pas prises et appliquées maintenant, ce qui adviendra sera vraiment dramatique et échappera au contrôle de notre pays et peut-être même de la zone euro ».

Céline Tabou


Les conséquences désastreuses des désaccords
La pression de la troïka et les désaccords de l’Europe face à la crise de la dette mettent en exergue « l’inertie des responsables politiques », fustigée par l’ancien président de la Commission européenne, Jacques Delors. De même, l’économiste André Orléan a dénoncé l’« inertie totale d’une Europe impuissante » face à la crise. En témoigne, selon eux, l’absence d’avancée sur la taxe sur les transactions financières, promue ardemment par Paris et Berlin. « Il y a des divisions considérables à ce sujet », a reconnu à l’AFP, samedi 16 septembre, le ministre polonais des Finances, Jacek Rostowski, car de nombreux États craignent que cela n’aboutisse à une fuite des transactions hors Union européenne. Idem sur la question des banques, où la désunion se fait sentir malgré l’urgence de la situation économique et financière européenne.

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