Population de La Réunion selon le lieu de naissance depuis 1990 -2-

L’accès à l’emploi des natifs de La Réunion 21 points en dessous de celui des natifs de France

5 octobre 2022

INSEE Analyses numéro 74 paru ce 3 octobre indique qu’entre 1990 et 2018, l’accès à l’emploi progresse nettement pour les personnes nées à La Réunion, en lien avec la forte élévation de leur niveau de formation. Ils accèdent aussi plus souvent à des postes de cadres ou de professions intermédiaires. « Cependant, leur taux d’emploi reste inférieur à celui des natifs de l’Hexagone. Pour ces derniers, le taux d’emploi stagne, tandis qu’il recule pour les natifs de la zone océan Indien proche de La Réunion (Mayotte, Madagascar, Maurice, Comores) », indique la publication de l’INSEE qui apporte les précisions suivantes :

« Les personnes nées à La Réunion et en âge de travailler sont de plus en plus souvent en emploi : 44 % des 15-64 ans occupent un emploi en 2018, soit 8 points de plus qu’en 1990. Leur taux d’emploi reste cependant nettement inférieur à celui des natifs de l’Hexagone qui vivent à La Réunion : 65 % en 2018, à un niveau semblable à celui de 1990.

L’amélioration de l’accès à l’emploi des natifs de l’île tient à la forte élévation de leur niveau de formation : en 2018, 60 % des personnes natives de l’île sorties du système scolaire détiennent un diplôme qualifiant contre 17 % en 1990. En particulier, la part de diplômés de l’enseignement supérieur est multipliée par cinq sur la période, passant de 3 % à 17 %. De fait, les natifs de l’île occupent aussi de plus en plus souvent des emplois de cadres ou de professions intermédiaires : leur part dans la population active native de La Réunion double en 30 ans, de 9 % à 20 %).

Les natifs de l’Hexagone résidant à La Réunion ont un niveau de diplôme plus élevé encore – en 2018, 89 % des 15-64 ans nés dans l’Hexagone détiennent un diplôme qualifiant –, et en hausse par rapport à 1990 (76 %). Ils occupent plus souvent que les autres populations des emplois de cadre ou de profession intermédiaire, même si la part d’actifs natifs de l’Hexagone qui sont sur ce type d’emploi est moins élevée qu’en 1990.

Un accès à l’emploi plus difficile pour les natifs de la zone océan Indien, moins qualifiés

En 2018, seules 30 % des personnes de 15 à 64 ans nées dans la zone OI occupent un emploi, contre 46 % en moyenne régionale. En effet, elles ont un niveau de formation plus faible que le reste de la population. En 1990, les natifs de la zone OI étaient mieux insérés dans l’emploi (44 %), et davantage encore que les natifs de La Réunion. La baisse de l’accès de cette population à l’emploi est due notamment à sa recomposition au cours des 30 dernières années : elle comprend davantage de personnes nées à Mayotte et aux Comores, qui sont rarement en emploi (respectivement 12 % et 20 %). En comparaison, les natifs de Madagascar (36 %) ou de Maurice (39 %) occupent plus souvent un emploi. Le faible niveau de formation des populations natives de la zone OI constitue un frein à l’accès au marché du travail, dans un contexte où les emplois qualifiés augmentent au détriment des emplois non qualifiés. Aussi, 51 % des actifs nés dans la zone OI se déclarent au chômage en 2018, contre 29 % en 1990. La part d’emplois de cadres ou professions intermédiaires dans cette population diminue également davantage sur la période (– 9 points) que pour les autres catégories professionnelles.

(à suivre)

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