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Tribune de la CGPER
9 mai 2023
Ce mercredi, est annoncée la visite d’une importante délégation gouvernementale conduite par Élisabeth Borne, Première ministre, et comprenant notamment les ministres de l’Agriculture, de l’Écologie et des Outre-mer. La CGPER espère que cette visite permettra au gouvernement de se confronter à la réalité vécue quotidiennement par nos agriculteurs et d’en tirer les conclusions nécessaires afin de mettre en place une politique qui permette à notre secteur économique de survivre. La situation est en effet extrêmement alarmante et ne cesse de se dégrader
La crise COVID et la guerre en Ukraine ont relancé le débat sur la souveraineté alimentaire. Nombreuses sont les voix qui préconisent un important développement de la production locale pour mettre La Réunion à l’abri des problèmes d’approvisionnement et des pénuries responsables d’une envolée des prix durement ressentie par notre population, dont près de 40 % vit sous le seuil de pauvreté. Mais des actes aux paroles, un fossé se creuse. Il est confirmé par le numéro 2 de Agreste, daté d’avril 2023 et publié par la DAAF. Ce document souligne une importante augmentation des importations en 2022. Leurs volumes « atteignent des niveaux records pour les fruits et légumes (+12 % par rapport à 2019) » écrit cette étude.
Au total, plus de 40 000 tonnes de ces produits ont été importés l’an dernier à La Réunion. Quant à la viande, les importations ont quasiment retrouvé leur niveau de 2019. Cette différence s’explique selon nous par la baisse du pouvoir d’achat de la population, qui limite sa consommation de produits carnés. Avec l’augmentation importante des importations, comment envisager le développement de la production locale ?
La CGPER rappelle que le ministère de l’Agriculture est aussi celui de la Souveraineté alimentaire. Nous constatons qu’un plan de plus de 200 millions d’euros a été mis en œuvre à l’échelle nationale pour aller vers cet objectif. Malheureusement, il est sans effet à La Réunion.
C’est ce que rappellent les données publiées par la Direction régionale du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Il est donc urgent que le gouvernement en tire les enseignements et mette en œuvre une importante politique d’accompagnement des producteurs locaux afin qu’ils puissent être capables de lutter contre les importations. La CGPER est prête à rencontrer les ministres afin de leur faire part de ses propositions dans ce domaine stratégique. Pour la CGPER, la souveraineté ne doit pas être seulement un sujet de débat à la mode, elle doit se traduire par des actes permettant de relancer une agriculture réunionnaise en danger.
Un autre point est la conséquence de l’application mécanique de règlements décidés à Bruxelles et à Paris en fonction d’une réalité qui n’est pas celle de La Réunion. Ceci a des conséquences dramatiques pour notre agriculture. L’interdiction de certaines molécules a pour effet de menacer la survie de nombreuses exploitations agricoles. D’emblée, notre coût de production est plus élevé compte tenu de la structure de nos entreprises. Nous rencontrons également d’importants problèmes de recrutement. Or, le remplacement de ces molécules ne peut être compensé que par un traitement mécanique qui suppose le recours à une main d’oeuvre beaucoup plus importante.
Ce n’est pas possible à La Réunion. Donc les rendements et la production locale ne pourront que diminuer. La CGPER rappelle que les agriculteurs réunionnais sont formés à l’utilisation de ces herbicides. Ils sont également conscients de la fragilité de notre éco-système insulaire. Ceci fait que nos agriculteurs savent pertinemment que la qualité et le volume de leur production dépendent d’un environnement préservé. Ceci a entraîné le développement à grande échelle d’un usage raisonné des produits phytosanitaires, afin justement de préserver notre biodiversité. C’est pourquoi la CGPER demande que le gouvernement tienne compte de cette réalité afin de pouvoir nous accorder les dérogations indispensables au développement de la production locale.
Par ailleurs, notre insularité nous rend extrêmement dépendant d’une structure d’importation des intrants où le nombre des acteurs est très limité. L’explosion des coûts des engrais et de l’énergie ont mis en grande difficulté de nombreux agriculteurs. Ils ne peuvent plus faire les investissements nécessaires pour continuer à produire correctement. Dans ces conditions, le découragement gagne, des entreprises agricoles ferment. Cette catastrophe se déroule sous nos yeux sans que nous puissions disposer des moyens nécessaires pour y faire face.
Enfin, en tant qu’île tropicale, La Réunion est bien plus touchée par le changement climatique que les autres régions françaises. La succession d’années de sécheresse entrecoupées par les conséquences du passage de plusieurs cyclones ont eu des répercussions désastreuses. Ceci est une des explications du niveau historiquement bas de la campagne sucrière 2022 : 1,3 million de tonnes de cannes récoltées alors que la moyenne décennale se situe entre 1,7 et 1,8 millions de tonnes. Avec l’explosion du coût des intrants, ceci ne permet pas aux importants efforts financiers consentis par l’État dans la Convention canne d’atteindre leurs objectifs, car cet argent public est absorbé par ces augmentations de prix au lieu de servir à relancer la production.
C’est toute notre agriculture qui subit les effets de la sécheresse et de l’enchaînement des catastrophes naturelles. Il est essentiel d’aller au-delà des aides ponctuelles pour soutenir l’adaptation de notre agriculture aux effets du changement climatique. Nous devons par exemple soutenir nos agriculteurs dans l’achat de coûteuses serres anti-cycloniques qui permettront d’éviter les pénuries post-cyclones et l’envolée des prix qu’elles entraînent. Nous devons aussi développer les retenues de stockage de l’eau de pluie afin de limiter la pression sur les cours d’eau et nappes phréatiques. Ce sont autant d’investissements coûteux qui nécessitent un accompagnement fort de l’État.
La CGPER estime que d’une part, La Réunion peut être le laboratoire à la fois de la Transition écologique et énergétique mais aussi de la Souveraineté alimentaire prônées par le gouvernement. D’autre part, le niveau records des importations, l’explosion du coût des intrants et les effets du changement climatique placent de nombreuses exploitations agricoles au bord du gouffre. À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle : la CGPER demande à l’État un plan exceptionnel d’accompagnement de nos producteurs car l’agriculture réunionnaise est en danger. Et comment aller vers l’autosuffisance alimentaire de La Réunion sans agriculteurs réunionnais ?
Le Président de la CGPER
Jean-Michel Moutama
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Messages
9 mai 2023, 20:01, par Arthur
Ces lignes prouvent que l’on vit une charnière, c’est à dire qu’il va falloir changer, il y aura donc un avant et un après. Devant les problématiques qui nous font face et qu’il va falloir affronter, il est temps d’agir. Voici ce que je propose :
- que l’on arrête un peu de produire du sucre car cela prend de la place, au lieu de cultures à plus fortes valeurs ajoutées, importées à grand frais pour le moment comme le café, la vanille qui n’a jamais été aussi recherchée donc chère, le chocolat, les fruits et légumes lontan qui feront le plaisir des gourmets, qui deviennent maintenant des souvenirs, chez les gramounes, des inconnus pour les jeunes, futurs citoyens responsables et amoureux de leur île. Avides de qualité.
- que l’on ait la volonté de servir de modèle pour les autres outre-mer, l’étranger, la métropole car pour le moment, tout le monde qui s’y intéresse, on sait que la Réunion est un très bon consommateur de glyphosate, pour la rentabilité, notre santé, c’est pas vraiment top. On appelle ça du "conventionnel" pour ne faire peur en utilisant le terme "chimique" à la place. Finalement, c’est comme l’excès de sucre=diabète=cécité, gangrène, handicap à vie ! On bat des records dans les outre-mer, les sodas y contribuent, hélas. Renseignez-vous.
- accroître considérablement le Bio, sur les étals de marchés, les rayons des libres services des grandes surfaces, puis dans les restaurants, les cantines des établissements scolaires, les prisons, les hôtels, les gîtes, les foyers et les avions.
- Privilégier la qualité plutôt que la quantité, soit, pour la même somme ; acheter moins mais mieux, pour notre santé devenue fragile avec tout ce que l’on encourage à grands coups de pub, à avaler. Notre planète s’en portera mieux !
- développer les jardins partagés, lieux de partages, de socialisation de la population. Le bio y est obligatoire et ce n’est pas plus mal, bien au contraire.
En attendant, on continue, on attend, on consomme aussi sans se poser de questions, à croire que le futur n’est pas vital !? Les plats préparés se portent bien, chargés parfois de colorants, de conservateurs, et d’exhausteurs de goûts car en réalité, pauvres en saveur, on devine bien pourquoi. Quand on s’intéresse aux étiquettes et que l’on voit beaucoup d’ingrédients, avec des codes du type "E---", vaut mieux éviter de consommer. Le mieux, c’est pour ma part, les fameux régimes méditerranéens ! Arthur qui se ménage et apprécie le bon et pas le beaucoup quand c’est suspect, même "pas cher", sans regret ! Voilà !