Crise économique en Europe

L’Allemagne s’attend à la faillite de la Grèce

12 septembre 2011, par Céline Tabou

L’hebdomadaire “Der Spiegel” doit révéler les certitudes vis-à-vis de la faillite de la Grèce du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble. Malgré les promesses du gouvernement grec de tenir ses engagements, le ministère a élaboré deux scénarios, soit la Grèce garde l’euro, soit elle réintroduit la drachme.

Avec un PIB de 230 milliards d’euros face à une dette publique de 350 milliards, les Allemands restent inquiets. Car si la Grèce fait faillite, ce sont les banques allemandes ou françaises qui seront durement touchées. D’autant plus que ces dernières n’auront plus les moyens de prêter de l’argent à l’Italie ou à l’Espagne.

« Un scénario cauchemardesque »

Face à cette situation, de nombreux économistes pensent que le Fonds européen de stabilité jouera un rôle central. C’est dans un tel contexte que Wolfgang Schäuble souhaite qu’il soit mis en place le plus rapidement possible, selon les critères déterminés en juillet dernier malgré les 76% des Allemands opposés à l’élargissement du Fonds de stabilité, selon un sondage. Le problème grec menace tout l’équilibre européen, mais aussi la coalition au pouvoir à Berlin.

De son côté, le ministre allemand de l’Économie, Philipp Rösler, n’exclut plus une faillite ordonnée de la Grèce pour sauver l’euro. « Pour stabiliser l’euro, il ne doit plus y avoir à court terme d’interdiction de penser à certaines options. Parmi elles, il y a, en cas d’urgence, l’insolvabilité ordonnée de la Grèce, si on a à disposition les instruments nécessaires », écrit-il, selon un communiqué publié lundi.

Toutefois, ces déclarations interviennent au moment où la zone euro boucle le plan d’aide à la Grèce, et le temps presse, car « les entreprises qui achètent les matières premières en euros ou en dollars vont faire face à de gros problèmes de financement si la drachme est en constante dévaluation », prévoit un analyste cité par “Le Figaro”. En effet, la sortie de la Grèce de la zone euro pourrait être un scénario cauchemardesque.

Les Grecs tentent de rassurer

Malgré la contestation, Georges Papandréou, Premier ministre grec, a maintenu son plan de rigueur et déclaré samedi 10 septembre à Salonique : « Nous avons pris la décision de mener la bataille afin d’éviter une banqueroute catastrophique pour notre pays et son peuple, afin de rester dans la zone euro. Et cela nécessite des sacrifices ». Mais selon Philipp Rösler, les mesures d’austérité sont encore insuffisantes, car « le gouvernement grec doit savoir que les aides prévues dépendent de l’engagement de la Grèce à se réformer ».

Pour combler le gouffre, Athènes espère récolter 50 milliards d’euros d’ici 2015 en privatisant des infrastructures et autres propriétés de l’État. Ces mesures ne suffiront pas à régler la situation, a concédé Evangelos Venizelos, le nouveau ministre grec des Finances. « Nous sommes prêts à mettre en œuvre le programme de privatisation, mais nous avons également besoin du soutien réel de nos partenaires parce que, sans l’aide sur le terrain, il n’est pas possible d’atteindre notre objectif, non pas formellement, mais efficacement. Nous n’avons pas seulement besoin de chiffres, mais de vrais résultats ».

Céline Tabou


Les trois grandes banques françaises dans le collimateur d’une agence de notation

Les banques BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale pourraient voir leur note de crédit dégrader par Moody’s dans les prochains jours. Le 15 septembre prochain, l’agence de notation rendra un examen des notations des trois banques. Cette dégradation ferait désordre et serait un nouveau coup dur pour ces banques qui s’efforcent de rassurer les marchés sur leur capacité à se refinancer. Les notations financières de BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale devraient être diminuées en raison de leur exposition à la Grèce. Le 15 juin dernier, Moody’s précisait que sa procédure ne devrait pas aboutir à une dégradation de plus d’un cran pour BNP Paribas et Crédit Agricole, et de plus de deux crans pour Société Générale. La banque verte bénéficie pour l’instant d’une notation « Aa1 », tandis que BNP Paribas et Société Générale possèdent une note « Aa2 ». Cependant, la situation pourrait être dégradée, les investisseurs s’interrogeant sur la solidité du secteur bancaire européen.

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