Le chikungunya n’y pourra rien. Notre artisanat évolue et pourrait servir d’exemple pour les autres départements de France. L’artisanat réunionnais, la première entreprise de France ? On peut en effet se réjouir du dynamisme de ce secteur économique, qui impose par ses chiffres exceptionnels. Depuis 2002, la création d’entreprises se renforce jusqu’à dépasser le seuil des 2000 immatriculations. Malgré la crise du chikungunya, les créations d’entreprises sont constantes. 586 immatriculations pour le premier trimestre 2006. La croissance de l’artisanat ne serait pas remise en cause par le moustique aedes albopictus. 1843 créations d’entreprises en 2005, 2038 l’année dernière. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Reste à voir les chiffres d’affaires qui diront la véritable influence de la crise sanitaire sur les entreprises artisanales ! Ces chiffres ne traduisent pas la bonne santé financière des entreprises, comme le stipule Franck Robert, président par intérim de la Chambre de métiers et de l’artisanat.

Des chiffres rassurants

Nadjib Vali, chargé d’études et prospectives à l’observatoire économique de l’artisanat, se félicite de la baisse des fermetures d’entreprises. 1348 fermetures en 2002, pour seulement 1063 en 2006. Là encore, les chiffres sont rassurants. Le stock d’entreprises est donc porté à 975 pour l’année dernière. Il faudrait cependant s’attarder sur les raisons des 1063 fermetures d’entreprises en 2006. Pour autant, la CDMA s’enorgueillit du rythme de création, de plus en plus soutenu, avec une moyenne cinq fois supérieure à celle nationale pour 2006. 1860 par an pour la période triennale 2004-2006. A noter quand même que près de la moitié des créations d’entreprises relève du bâtiment. Avec un poids de 45%, le secteur du bâtiment compte 925 créations, sûrement encouragé par les grands travaux entrepris au niveau régional. Suivent le secteur des services (25%), le secteur de la production (19%), et 11% pour l’alimentation. La maçonnerie et le terrassement sont les deux activités les plus créatrices, suivis par l’électricité (95 créations), la coiffure, la peinture, la mécanique, l’esthétique, les plats à emporter.

La création d’entreprises à la loupe

La région Sud s’illustre dans la création d’entreprises. Les immatriculations dans cette microrégion se totalisent à 777, soit une augmentation de 13%. L’Est aussi se place dans les microrégions les plus entreprenantes. Est-ce là les vertus de la zone franche ? Selon la CDMA, cela devrait conforter la progression de l’artisanat dans cette région de l’île. Il faut en effet enregistrer une augmentation de 11%. La microrégion Nord n’est pas en reste, comptant sur un renforcement de 14% de ses créations d’entreprises. 458 entreprises y ont vu le jour. Seul la région Ouest stagne presque, avec une augmentation de seulement 1%. Les communes en forte hausse sont Saint-Denis, Saint-Pierre, Saint-André, Saint-Leu et Le Tampon. Saint-Paul, Trois Bassins, Le Port, Saint-Louis, Salazie, Sainte-Rose et Saint-Philippe connaissent quant à eux une baisse dans la création d’entreprise. Par ailleurs, il faut noter une élévation sensible du taux de survie des entreprises de 11% entre 2000 et 2006, valable notamment pour le secteur bâtiment (51%). Les créateurs sont de plus en plus jeunes. La CDMA y voit les bienfaits de la Loi d’Orientation pour l’Outre-Mer (LOOM), notamment pour les jeunes. Moins de seniors cependant créent leurs entreprises ! À noter pour finir, des initiatives féminines plus fréquentes. En 2006, 22% des créateurs d’entreprises sont des femmes, contre 17% en 2000.

Bbj