
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
La première chef d’entreprise du projet ’Floraisons’
13 septembre 2006
Depuis plus de 10 ans que Djahouria Ahamed exerce son métier de coiffeuse dans des salons à La Réunion, l’idée de travailler à son compte se faisait de plus en plus présente. Grâce au projet européen Equal “Floraisons”, elle a pu suivre un stage de création d’entreprise, trouver le soutien et les encouragements pour aller au bout de ses ambitions. Depuis hier, Djahouria est à la tête de sa micro entreprise de coiffure à domicile. L’exemple d’une femme pleine de courage.
"On se moque de nous, mais je voulais apprendre"
Djahouria est née à Grande Comore, dans la province de Tsidje, voilà 41 ans. Elle a suivi sa scolarité là-bas jusqu’en 5ème, l’équivalent du CM2 ici. C’est à La Réunion qu’elle a poursuivi ses études et obtenu un CAP dans la coiffure. "Ça n’était pas facile car je n’avais pas un niveau de troisième, explique Djahouria. Je m’asseyais à côté des personnes qui comprenaient bien les cours et je leur posais des questions, leur demandais de m’expliquer. On me disait : "Mais tu ne sais pas ce que cela veut dire ce mot ? Tu n’es pas française ?", et je disais "Je suis française sur mes papiers, mais je ne comprend pas, expliques-moi."" C’est en franchisant déjà cette première barrière de la langue et des préjugés que Djahouri a tracé sa route. "Ca n’est pas facile au début quand on ne parle pas bien le français, confie la jeune femme. On se moque de nous, mais je voulais apprendre." Apprendre pour s’insérer socialement et professionnellement, mais aussi pour montrer la voie à ses enfants, leur offrir l’exemple d’une maman combative qui malgré les difficultés, se dépasse pour franchir un à un les obstacles.
"Si les autres ont réussi pourquoi pas moi ?"
Après ses deux ans d’apprentissage et plusieurs années d’expérience professionnelle, Djahouria rêvait d’indépendance. "A un certain âge, on a envie d’être indépendant, de ne plus recevoir d’ordres et de gérer soi-même son travail", précise la toute jeune artisan. Toujours dotée de la même détermination, en dépit des doutes et des craintes, en août dernier, Djahouria pose sa démission pour suivre un stage de quatre mois de création et de gestion d’entreprise délivré dans le cadre du projet européen Equal “Floraisons”. "Ca aide beaucoup quand on a quelqu’un à côté qui vous dit "Vas-y, tu es capable, tu vas y arriver". Et c’est vrai, je suis capable de faire quelque chose de bien, soutient à son tour Djahouria, avec l’envie de réussir ce nouveau cap professionnel. Je le fais pour moi, pour mes enfants, mais aussi pour montrer aux autres, et à la communauté comorienne, que nous aussi, nous sommes capables, montrer que nous ne sommes pas là que pour faire des enfants et toucher les allocations." Avec ce large sourire franc qui illumine son visage, Djahouria se dit à juste titre que "si les autres ont réussi pourquoi pas moi ?" Souhaitant quitter ce schéma traditionnel de la femme cloîtrée à la maison, dévolue aux taches ménagères, Djahouria veut aussi faire changer les mentalités, encourager les femmes à aller chercher leur autonomie, leur accomplissement.
"C’est notre ambassadrice"
Pour Filippo Ferreri, chef du projet “Floraisons”, "Djahouri est une femme très courageuse. C’est la première des personnes que nous suivons qui s’inscrit au registre de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat et c’est pourquoi nous tenions à ce que la presse soit là. C’est un moment fort pour elle comme pour nous. C’est notre ambassadrice qui, on l’espère, suscitera d’autres élans." Après les démarches administratives, un chèque de 230 euros pour son immatriculation à la Chambre de Métiers, la signature du registre, Djahouria s’est vu remettre son A qui atteste aujourd’hui de sa qualité d’artisan coiffeur. Comme elle l’a alors dit, "l’aventure commence !" et on lui souhaite beaucoup de tissages, de tresses et d’extensions, beaucoup de couleurs et de mises en plis, beaucoup de clients pour peut-être un jour, lui rendre visite dans son propre salon.
Stéphanie Longeras
Intégration socio-économique des populations de la zone
Des envies mais beaucoup de peur
La création d’entreprise par les populations de la zone vivants à La Réunion (Madagascar, Comores et Mayotte) est l’un des trois axes d’articulation du projet européen Equal “Floraisons” qui s’intéresse aussi à la resocialisation des femmes dans les bidonvilles et à la réalisation par les scolaires de BD contre les discriminations.
Femmes dans l’isolement et la souffrance
"Nous suivons tous les jours 25 femmes qui vivent dans les bidonvilles, explique Filippo Ferrari, chef du projet. C’est déjà une énorme réussite car nous avons gagné leur confiance. Elles prennent aujourd’hui le bus pour venir au bureau. C’est très important car ce sont des femmes isolées qu’il faut en premier lieu resocialiser. Nous espérons intégrer 30 femmes d’ici 2007." Resocialiser, proposer une remise à niveau, puis une pré-qualification et enfin dans le meilleur des cas parvenir à la signature d’un contrat d’apprentissage : l’objectif est ambitieux. Mais l’intégration plus uniquement sociale mais économique de ces femmes qui vivent "dans l’isolement, ont de grosses difficultés sociales, sont en souffrance ou en fuite" est nécessaire pour les aider à sortir de leurs “ghettos” matériel et physique où l’esprit de solidarité n’existe pas, contrairement à ce que l’on pourrait croire. "8 femmes sont très motivées par les métiers du bâtiment, l’assistance aux personnes âgées, la cuisine, précise Filippo Ferrari. Souvent les métiers qui les intéresseraient sont liés aux activités de la maison, c’est pourquoi nous leur proposons des ateliers découverte pour les confronter à autre chose. C’est l’axe le plus difficile mais aussi le plus riche sur le plan humain." L’étape de la création d’entreprise que vient de franchir Djahouria intéresse actuellement 17 personnes dans des domaines très variés (restauration comorienne, pompes funèbres, réparation d’appareils électroménagers, montage de panneaux solaires....). "Ils ont tout pour réussir, souligne Filippo Ferrari, mais n’ont pas le courage. Il y a la crainte de prendre le risque. On est là pour les soutenir et les encourager." Omniprésente, cette peur d’être refoulée, frontalement stigmatisé comme un parasite, agressé car l’on a pas sa place ici. Cette appréhension freine beaucoup de démarche et confine aussi à l’isolement.
S. L.
An plis ke sa
Raconte-moi les discriminations
6 BD - dont deux traduites en créole et une pièce de théâtre de Daniel Vaxelaire qui sera prochainement jouée - sur les 8 prévues à la Collection Floraisons ont été publiées. 36.000 exemplaires sont ainsi stockés au Rectorat. L’idée de Filippo Ferrari est de faire une distribution mensuelle de 6.000 exemplaires de manière à susciter l’attente auprès du jeune lectorat et ainsi de faire de la lutte contre les discriminations un axe central d’intérêt et de réflexion pour les scolaires qui les vivent, directement ou indirectement, au quotidien au sein des écoles.
Mais où sont les fonds du Département ?
Le projet Equal “Floraisons” mobilise un important financement : 860.000 euros sur 30 mois. Jusque-là l’Union européenne a versé 640.000 euros "mais le Conseil Régional est un gros financeur." L’Agence Départementale pour l’Insertion (ADI), la Direction des droits des femmes, la DRASS et le FASILD (Fonds pour la lutte contre les discriminations en France) sont aussi partis prenantes du projet. Pour l’anecdote, le FASILD dépend du ministère de l’Intérieur, et lorsque Nicolas Sarkozy a décidé de tronquer le budget alloué en deux, c’est la DRASS de La Réunion qui a pris le relais. Par contre, le Département, en charge du social et de la petite enfance, est étonnamment absent de cette initiative !
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Messages
14 août 2009, 10:12, par MAILLOT - BIONDO
bRAVISSIMO ! CARO SIGNORE FERRARI ? MOLTO CORAGGIO PER AVERE L’IDEA DI QUESTA AMBIZIONE CHE E ORMAI UNA BELLA REUSCITA ! SPERANDO UNE BUANA COLLABORAZIONE. Saluti di Antonella.