Banque mondiale et FMI s’alarment de l’inflation

L’économie mondiale "dangereusement proche" de la récession

15 octobre 2022

L’économie mondiale est "dangereusement proche" d’une récession, avec une inflation élevée et persistante, des taux d’intérêt en hausse et un poids de la dette alourdi qui impactent les pays en développement.

Lors de la réunion annuelle du Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, le président de la Banque mondiale, David Malpass, a indiqué que "nous avons baissé notre prévision de croissance 2023 sur la croissance mondiale, de 3% à 1,9%, ce qui s’approche dangereusement d’une récession mondiale".

Le monde va vers une récession mondiale

"C’est une récession mondiale qui pourrait se produire dans certaines circonstances", a estimé David Malpass. Selon une étude publiée à la mi-septembre, la Banque mondiale a averti qu’au moment où les banques centrales augmentent les taux d’intérêt en réaction à l’inflation, le monde pourrait se diriger vers une récession mondiale l’an prochain, avec une croissance de 0,5%.

La croissance de la population mondiale est estimée à 1,1% chaque année, a noté David Malpass lors de sa conférence de presse. "Donc si vous ralentissez beaucoup en termes de croissance mondiale, cela signifie une régression pour les gens", a-t-il assuré.

"Par conséquent, si nous connaissons une récession mondiale maintenant, cela entraînera également une baisse du revenu médian, ce qui signifie que les personnes se trouvant dans la moitié inférieure de l’échelle des revenus diminueront", a expliqué ce dernier.

De son côté, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a expliqué qu’un dollar plus fort, des coûts d’emprunt élevés et des sorties de capitaux ont un impact triple coup sur les marchés émergents et économies en développement, notamment ceux connaissant déjà un endettement élevé, a indiqué Kristalina Georgieva.

"L’inflation risque d’être dévastatrice"

Le Fonds monétaire international prévient que "l’inflation risque d’être dévastatrice", précisant que "la fragmentation de l’économie mondiale en blocs politiques concurrents pourrait entraîner la poursuite de l’inflation".

Kristalina Georgieva a exhorté "les responsables mondiaux à empêcher l’inflation de se transformer en un train à grande vitesse à une époque qui connait des turbulences économiques extraordinaires", avertissant que la pauvreté mondiale risque de devenir dévastatrice à cause des tensions géopolitiques.

Lors d’un point presse, elle a déclaré que "l’économie mondiale a été frappée par des chocs successives , de la pandémie du virus Corona, en passant à la crise ukrainienne et terminer par une inflation", assurant que "le contrôle des hausses de prix devrait être une priorité".

Selon elle, "la fragmentation de l’économie mondiale en blocs politiques concurrents pourrait entraîner une inflation continue". D’autant que "les tensions géopolitiques amènent les entreprises à déplacer leurs chaînes d’approvisionnement – en dehors de la Chine, par exemple – la production pourrait devenir moins efficace et plus chère".

"Si nous ne rétablissons pas la stabilité des prix, nous saperons les perspectives de croissance. Nous ne pouvons pas permettre à l’inflation de devenir un tsunami, cela est mauvais pour la croissance, mauvais pour les gens, et surtout mauvais pour les pauvres", a souligné la directrice du FMI.

L’organisation internationale a récemment relevé sa prévision d’inflation mondiale pour 2022, à 8,8% contre 8,3% en juillet, avec un pic à la fin de l’année, avec des attentes que la récession touchera plus d’un tiers de l’économie mondiale.

Les rapporteurs du Fonds ont ajouté que "plus d’un tiers de l’économie mondiale se contractera en 2023, et les trois plus grandes économies, les États-Unis, l’Union européenne et la Chine, continueront de chuter", notant que "le pire est encore venir".


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