La dynamique de l’économie brisée

L’effondrement du crédit

26 décembre 2011, par Manuel Marchal

Après avoir connu un sommet de dynamisme en 2008, le crédit a commencé à chuter pour toucher le fond en début 2010. L’investissement s’est effondré. La Réunion n’est plus un pays en voie de développement, mais un pays installé dans la récession sans que les conditions de son développement n’aient été assurées.

Dans le développement d’un pays, les banques jouent un rôle important. Elles peuvent apporter le capital nécessaire à la réalisation d’un investissement. Pour cela, elles développent le crédit. La progression du crédit suit la progression d’un pays, les nouvelles richesses créées permettent alors de rembourser les sommes prêtées avec intérêts.
Dans son dernier bulletin de conjoncture, l’IEDOM représente sous forme de graphique l’évolution du crédit à La Réunion entre décembre 2006 et décembre 2011. Sur ces cinq dernières années, que cela soit pour les entreprises ou pour les particuliers, les courbes suivent la même tendance : une progression jusqu’à mi 2008, puis une chute brutale jusqu’en 2010 avant et une stabilisation à un niveau nettement inférieur à ce qui était la norme avant la chute.
Cette inflexion survient avant la crise financière déclenchée par la décision du gouvernement US de laisser Lehman Brother faire faillite. La plus grande prudence affichée par les établissements bancaires après ce coup qui ne sont donc pas responsables de ce phénomène. Si la cause n’est pas économique, elle est politique. C’est ce qu’amène le rapprochement entre la courbe et plusieurs décisions prises. En 2008, c’est le renouvellement des conseils municipaux, et dans plusieurs communes c’est l’alternance. Des chantiers déjà commencés sont alors stoppés : pôle Océan, Zénith intercommunal Nord… Des élus s’engouffrent dans la brèche ouverte un an plus tôt par Didier Robert alors maire du Tampon qui avait décidé de stopper le projet de Rocade Sud.
Le résultat est radical : le crédit s’effondre. Cette tendance va se confirmer à cause du désengagement de l’État dans la politique du logement. En multipliant les déclarations annonçant la remise en cause de sa subvention fiscale, le gouvernement fait fuir les investisseurs de La Réunion, du coup les entreprises n’ont plus de chantier et licencient des milliers de travailleurs.
L’économie a alors touché le fond, et elle y est restée.
Car contrairement à ce qu’annoncent les campagnes publicitaires de la Région, il n’y a plus de chantier, sinon les entreprises se seraient tournées vers les banques pour investir.

Manuel Marchal

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