Les entreprises à La Réunion de 2000 à 2008

L’essor rapide des services et de la construction

13 avril 2011, par Edith Poulbassia

L’Insee, l’Iedom et l’Agence de Développement ont organisé hier une rencontre avec les professionnels du monde économique à l’occasion de la publication de la dernière étude CEROM (Comptes économiques rapides pour l’Outre-mer), intitulée ’Les entreprises à La Réunion, de 2000 à 2008’.

Une étude qui a fait le point sur l’appareil productif, les performances des entreprises, et leur financement à la Réunion pour comprendre comment les entreprises s’adaptent aux contraintes structurelles de l’île. La période 2000-2008 est marquée par un fort dynamisme économique. « Le PIB a diminué de 2,7% en 2009, le BTP a été le secteur le plus touché, et a entraîné d’autres secteurs dans sa chute », lit-on dans l’avant-propos de la publication.
D’emblée, on note que « la transition démographique de La Réunion vers une société de service, en cours depuis les années 80, s’est poursuivie et amplifiée durant la période 2000–2008. Le tissu d’entreprises a continué à se renforcer dans le secteur des services, mais aussi dans la construction et les activités industrielles liées, secteurs qui ont bénéficié à la fois d’une commande publique soutenue et d’une demande privée dynamisée par un contexte fiscal favorable. L’emploi a fortement progressé, notamment à partir de 2004, porté par la hausse des effectifs salariés dans la construction (qui ont quasiment doublé sur la période) et dans les services, qui concentrent près de 70% de l’emploi salarié ». De 1999 à 2007, l’emploi salarié a ainsi progressé en moyenne de 3,3% par an, alors que plus de 90% des entreprises ont moins de 10 salariés. À noter que la moitié des entreprises réunionnaises ont moins de 5 ans d’existence en 2008.
En ce qui concerne les performances des entreprises : la croissance du PIB atteint les 6,9% par an entre 2000 et 2007, elle est même de 7,2% à partir de 2004. L’augmentation de la valeur ajoutée est encore plus rapide (+de 8,3% par an) grâce aux secteurs moteurs que sont le commerce, les services, la construction, l’industrie. « La part des salaires dans la valeur ajoutée a progressé de 1,7 point, pour atteindre 46,7%, et le taux de marge a augmenté de 1,6 point, pour s’établir à 38,4% ».
Le poids des frais de personnel est resté stable pour les entreprises : le poids des salaires versés a augmenté tandis que les cotisations sociales ont baissé grâce à la LOOM (Loi d’Orientation pour l’Outre-mer). Résultat selon l’étude CEROM, les bénéfices des entreprises et les salaires ont progressé, dans un contexte fiscal et réglementaire favorable aux entreprises et où la valeur ajoutée a augmenté plus rapidement que les effectifs salariés.
L’étude constate que l’investissement a fortement progressé à partir de 2005 grâce à l’immobilier, aux services aux entreprises et au commerce. Les charges financières ont augmenté en parallèle.
En ce qui concerne le financement des entreprises, l’étude CEROM note que la solvabilité des entreprises s’est améliorée mais reste inférieure au niveau national. Si l’on s’intéresse à l’endettement financier, un quart des entreprises ont un endettement financier brut supérieur à 145% (82,6% pour la moyenne nationale). « L’équilibre financier est globalement bien maîtrisé, et les délais de règlement diminuent sur la période 2004–2008. Le poids des stocks dans le chiffre d’affaires (CA) a encore progressé sur cette même période, pour s’établir à 52,5 jours de CA (17 de plus qu’au niveau national, l’éloignement contraignant les entrepreneurs à gérer des stocks importants à des coûts élevés) ».

EP


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