Crise du BTP

« L’État nous pousse à barrer la route »

25 juillet 2009, par Edith Poulbassia

Le Collectif pour la défense des entreprises de travaux publics et du transport, l’AVECA et le VTR ne veulent pas du protocole proposé par Hervé Novelli, secrétaire d’État chargé des TPE. Le signer entraînerait selon eux la mort des entreprises. Ils proposent à l’État des « mesures pour la survie des entreprises et la sauvegarde des emplois » et n’hésiteront pas à aller jusqu’au blocage des routes pour se faire entendre.

Le Collectif pour la défense des entreprises de travaux publics et du transport, l’AVECA (Association pour la valorisation des entreprises commerciales et artisanales), et le VTR (Vigilance des terrassiers de La Réunion), sont à bout. Ils n’en peuvent plus des promesses de l’État, plan de relance, plan CORAIL, LODEOM, et ne veulent pas du protocole relatif au dispositif de soutien aux entreprises liées au secteur du transport de matériaux, du bâtiment et des travaux publics affectées par la crise. Un protocole qui entraînera selon eux la faillite des entreprises, dans une situation où beaucoup d’entre elles sont en cessation de paiement.
Le protocole propose, entre autres, des plans d’étalement des dettes fiscales et sociales à compter de janvier 2010 en fonction des difficultés de chaque entreprise. Les trois organisations demandent à la fois l’étalement des charges patronales et des charges salariales qui représentent près de 70% des charges. Soit l’application de la LOOM de 2000. Elles s’engagent ainsi à ne pas licencier.

Déjà 450 artisans

Par ailleurs, les artisans ne voient pas comment supporter une nouvelle hausse du prix du gasoil en août alors qu’ils peinent déjà à payer les charges, les crédits. Pour eux, il y a vraiment deux poids, deux mesures. « L’État offre 40 millions d’euros aux pétroliers, et la secrétaire d’État à l’Outre-mer a annoncé 88 millions d’euros d’aides aux collectivités pour relancer l’économie, alors que l’artisanat est la première entreprise de France, 85% des entreprises à La Réunion, le BTP étant le deuxième secteur employeur », souligne Gismy Viraye, secrétaire du Collectif.
Quant à la relance de la commande publique, les artisans dénoncent le « copinage ». « Les appels sont restreints, et certains ne font même pas l’objet de parution dans la presse. Pourquoi prend-on toujours les mêmes, sachant que les petits sont obligés de travailler avec les gros en sous-traitance, et que ceux-ci en profitent pour jouer la concurrence en période de crise ? », demande Dominique Rocheville, trésorier du Collectif. Ce dernier, terrassier depuis 13 ans dans le Sud, n’a plus que 3 salariés sur 12 et ne réalise plus que 40% de son chiffre d’affaires de 2007.
Prochaine étape pour les trois organisations, mobiliser les artisans à travers toute l’île lors de réunions. Elles représenteraient déjà, selon elles, près de 450 artisans, contrairement aux syndicats FNTR (Fédération nationale des transports routiers) et UNOSTRA (Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles). Le Collectif, l’AVECA et le VTR se fixent trois semaines et attendent une réponse favorable de l’État pour les mesures proposées. Sinon, préviennent-ils, « l’épreuve de force ne nous fait pas peur ».

Édith Poulbassia


Taxe professionnelle

Le Collectif, l’AVECA le VTR informent les artisans que dans le cadre de la LODEOM, ils peuvent demander l’exonération de la taxe professionnelle 2009, la demande doit être faite avant lundi soir.

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