Sommet de l’Union européenne

L’Euro sur la sellette

22 juillet 2011, par Céline Tabou

Devenue le principal maillon faible de la crise de l’euro, la Grèce était hier le sujet central du sommet extraordinaire organisé par Bruxelles. Le président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, a annoncé l’ouverture du Sommet extraordinaire de la zone euro sur un réseau social destiné à aboutir à un second plan d’aide pour la Grèce.

L’explosion de l’euro servirait les intérêts américains, qui ont laissé la banque Lehman Brothers faire faillite, entraînant avec elle, la crise économique et financière internationale. Les États-Unis, craignant un euro trop fort, ont contribué à l’effondrement des économies européennes, car la monnaie européenne pourrait limiter leurs achats de titres en euros.

Paris et Berlin s’entendent sur la Grèce

Alors que le Sommet extraordinaire de la zone euro ouvre ses portes, jeudi 21 juillet, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont pris les devants et décidé des aides que l’Union européenne allait allouer à la Grèce. Voulant jouer la solidarité européenne, Nicolas Sarkozy est parvenu à convaincre la chancelière allemande, en dépit des réticences des Allemands d’aider la Grèce.

N’ayant pas communiqué l’accord trouvé entre les deux dirigeants, le sommet de la zone euro, de jeudi, fait figure de vitrine. L’accord préliminaire devrait servir de base aux discussions par l’ensemble des chefs d’État et de gouvernement de la zone euro, en présence de Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).

Les observateurs prévoient une réduction du volume global de la dette grecque, qui atteint quelque 350 milliards d’euros aujourd’hui, selon un diplomate cité par “Le Point”. Le chancelier autrichien Werner Faymann a indiqué au quotidien qu’un report des échéances de remboursement de la dette publique en circulation sera fait pour la Grèce.

De son côté, le FMI a recommandé aux dirigeants de la zone euro de renflouer le Fonds européen de stabilité financière et de lui permettre de racheter des obligations souveraines sur le marché secondaire. Mais ces deux mesures nécessiteraient une modification des règles du FESF et la ratification des parlements nationaux, cela pourrait se heurter à l’opposition de l’Allemagne, des Pays-Bas et de la Finlande.

Risques de contagion à toute l’Europe

Selon les économistes, une faillite de la Grèce menacerait l’Union européenne toute entière, notamment l’Irlande, le Portugal, l’Espagne et l’Italie. Selon Dexia AM, les besoins de financement cumulés de la Grèce, du Portugal et de l’Irlande se chiffrent à 201 milliards d’euros d’ici la mi-2013. Les analystes craignent un effet en chaîne d’un défaut de paiement de la Grèce et comparent la situation à un krach équivalant à celui de la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008. Cette contagion pourrait se faire via les banques les plus exposées à la dette grecque et à celle des autres pays européens.

Werner Faymann a souhaité la mise en place d’un « plan Marshall » pour que « la Grèce puisse avoir de nouveaux investissements et ainsi donner une impulsion à l’économie nationale. Je ne m’attends pas à ce qu’on règle tous les problèmes de la zone euro » lors du sommet, a-t-il reconnu. Ce dernier est « un grand partisan d’une taxe sur les transactions financières et d’agences européennes de notation, je ne pense pas que ce sera réglé aujourd’hui, mais pour les aides concrètes à la Grèce, on va progresser beaucoup », a-t-il indiqué.

Les responsables européens ont décidé de mettre le secteur bancaire à contribution pour la Grèce. Le Premier ministre belge démissionnaire Yves Leterme (CD&V) a indiqué à son arrivée au sommet extraordinaire de la zone euro, à Bruxelles, jeudi 21 juillet qu’il y avait « un large éventail de possibilités ».

Le secteur privé à contribution

Selon le document que ce serait procuré l’agence de presse Reuters (à 17h40 à La Réunion), le Fonds européen de stabilité financière (FESF) fournira à la Grèce, à l’Irlande et au Portugal des prêts à taux plus bas et pour des durées au moins doublées, selon les conclusions provisoires du sommet des chefs d’État et de gouvernement de la zone euro.

D’après ce document, la maturité des prêts sera allongée, passant de 7,5 ans à au moins quinze ans, tandis que les taux d’intérêt seront abaissés à environ 3,5%, contre autour de 4,5% à l’heure actuelle dans le cas de la Grèce et du Portugal.

« Le secteur financier a montré sa volonté de soutenir la Grèce sur une base volontaire au travers d’une liste d’options (échange de dettes, rollover et rachat) à des conditions d’emprunt comparables au soutien public avec la garantie crédit supérieure associée », a indiqué Reuters.

La contribution du secteur privé pourrait élever les taux d’intérêt des crédits demandés par les gouvernements endettés. Ces aides devraient tourner autour d’une taxe sur les actifs des banques, qui devrait rapporter 50 milliards d’euros à la Grèce, avec un échange d’obligations, qui réduirait sa dette de 90 milliards, sur un montant total d’environ 350 milliards.

François Pérol, président de la Fédération française des banques (et du groupe BPCE) avait insisté mardi 19 juillet, sur les capacités du secteur, tant en France qu’en Europe, à absorber la crise qui n’est « pas bancaire mais politique ».

Céline Tabou


Les atouts d’une Union européenne forte

Dans un édito de juin dernier, “Le Quotidien du Peuple” expliquait pourquoi la Chine avait besoin d’une Union européenne forte. Premier créancier des États-Unis, la Chine sait qu’un euro fort lui sera avantageux. Car les Chinois ont besoin d’un environnement international stable et des marchés ouverts aux exportations chinoises.

L’Europe représente plus de 20% du PIB mondial et environ un cinquième du commerce mondial. Les échanges commerciaux entre l’UE et la Chine ont atteint 566 milliards de dollars l’année dernière, avec près de 10% des flux commerciaux dans le monde. De ce fait, l’Europe reste un allié commercial pour la Chine. Selon les analystes cités par le quotidien, le soutien de la Chine a joué un rôle important pour freiner la dépréciation de l’euro. Aujourd’hui, la monnaie est seulement 5% en dessous de son cours le plus haut comparé au dollar américain, bien que de nombreuses entreprises européennes préfèrent un taux de change plus faible. « Soutenir l’euro aidera la Chine dans sa double politique consistant d’une part à accroître le rôle international du yuan et d’autre part à permettre une appréciation progressive de sa monnai


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