L’Europe touchée de plein fouet par la guerre monétaire lancée par Washington

« L’euro terrassé par les craintes sur les banques européennes »

8 octobre 2008

Dans son édition d’hier, le quotidien “Les Echos” donne un coup de projecteur sur le recul important que vient de connaître l’euro.

« Signe des inquiétudes qui agitent le Vieux Continent, la devise européenne a violemment décroché hier (NDLR-lundi). En fin de journée, elle s’échangeait contre 1,3514 dollar, alors que la parité s’établissait à 1,3716 dollar vendredi soir. L’euro a également fortement chuté contre la monnaie japonaise : il valait 136,52 yens hier, contre 146,36 yens précédemment, soit sa plus forte baisse depuis sa création en 1999.
La crise bancaire qui sévit désormais en Europe est à l’origine de cette dégringolade. Contrairement aux Etats-Unis, l’Union européenne n’a pas pris l’initiative d’un plan de sauvetage commun, susceptible de rassurer un peu les marchés. « La décision de l’Allemagne de garantir les dépôts bancaires des particuliers, soit 570 milliards d’euros, montre l’extrême nervosité qui règne dans la sphère politique comme chez les opérateurs de marché », constate l’équipe change de Dresdner, qui s’interroge par ailleurs sur la pérennité de l’établissement Hypo Real Estate, tout juste sauvé de la faillite, si les marchés monétaires ne donnent pas de signe d’amélioration. La reprise de Fortis par BNP Paribas en Belgique et au Luxembourg n’a pas davantage rassuré.
Il est dès lors à craindre que l’euro ne continue de reculer tant que les inquiétudes persistent sur les banques européennes. Stephen Jen, chez Morgan Stanley, estime d’ailleurs que la monnaie unique devrait se déprécier jusqu’à 1,20 dollar. En parallèle, il juge que le billet vert va continuer de se renforcer contre toute devise ».


Toujours pas de riposte commune en Europe

Alors que l’euro subissait lundi des attaques brutales, la présidence de l’Union européenne a publié un communiqué destiné à rassurer les épargnants. Mais pour le moment, l’Union européenne n’a pas dévoilé de riposte à l’offensive monétaire qui est en train d’affaiblir l’euro. Voici ce communiqué lu jeudi devant l’Elysée par Nicolas Sarkozy.

« Nous déclarons, chefs d’Etat et chefs de Gouvernement, que chacun d’entre nous prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer la stabilité du système financier - que ce soit par l’injection de liquidités en provenance des banques centrales, par des mesures ciblées sur certaines banques ou par des dispositifs renforcés de protection des dépôts. Aucun déposant dans les banques de nos pays n’a subi de pertes et nous continuerons à prendre les mesures requises afin de protéger le système ainsi que les déposants. En prenant ces mesures, nous constatons la nécessité d’une coordination et d’une coopération étroites au sein de l’Union européenne.
Le Président de la Commission européenne s’associe naturellement à cette déclaration ».

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