Onzième mois consécutif de hausse des prix

L’inflation confirmée à 5,9% en avril, selon l’Insee

13 mai 2023

L’inflation se situe ainsi pour le onzième mois consécutif sur un plateau autour de 6%. Les prix alimentaires, eux, ralentissent.

L’Insee a confirmé sa première estimation de l’inflation en France au mois d’avril, à +5,9% sur un an, après +5,7% en mars. Ce taux se situe ainsi pour le onzième mois consécutif sur un plateau autour de 6%.

« Cette hausse de l’inflation est notamment due à l’accélération des prix de l’énergie (+6,8 % après +4,9 %), des services (+3,2 % après +2,9 %) et du tabac (+9,4 % après +7,8 %) », a noté l’institut national de la statistique.

Côté énergie, les prix des produits pétroliers sont en baisse en avril, mais la diminution est « moins marquée que celle du mois précédent (-1,3 % après -7,4 %), du fait notamment d’un “effet de base” (ils avaient fortement baissé en avril 2022 avec l’entrée en vigueur de la remise à la pompe) », a expliqué l’Insee.

Les prix de l’électricité accélèrent (+11,2 % après +11,0 %), quand ceux du gaz ralentissent nettement (+22,9 % après +35,6 %), « du fait notamment d’un “effet de base” ».

Les prix des produits manufacturés (+4,6 % après +4,8 %) et de l’alimentation (+15,0 % après +15,9 %), eux, ont ralenti en avril. Dans le détail de l’inflation alimentaire, les produits frais ont vu leur prix nettement ralentir en avril (+10,6 % après +17,1 %), notamment ceux des légumes frais (+12,1 % après +29,3 %) et des fruits frais (+9,5 % après +10,1 %).

Chez les autres produits alimentaires, les prix du pain et des céréales ont encore augmenté (+15,8 % après +15,4 %), tout comme ceux du sucre, de la confiture, du miel, du chocolat et de la confiserie (+16,3 % après +15,5 %) et des boissons alcoolisées (+8,7 % après +8,1 %). C’est la tendance inverse du côté de la viande (+14,9 % après +15,5 %), du lait, du fromage et des œufs (+21,5 % après +21,7 %) et des boissons non alcoolisées (+13,9 % après +14,0 %).

Dans sa dernière note de conjoncture, publiée la semaine dernière, l’Insee dit s’attendre à un léger reflux de l’inflation en juin (+5,4%). Toutefois, « le léger tassement de l’inflation d’ensemble prévu pour la mi-2023 ne présume pas de son évolution au cours de la seconde moitié de l’année », avertit l’institut de la statistique.

Le gouvernement et la Banque de France sont plus optimistes, anticipant une baisse à partir du milieu d’année. Si l’inflation « commence déjà à décélérer », selon Bruno Le Maire, « l’été prochain nous devrions voir l’inflation ralentir plus significativement », a-t-il déclaré sur CNews ce vendredi matin.

Le gouvernement se concentre sur l’inflation alimentaire. Le ministre Bruno Le Maire le a assuré voouloir « casser la spirale de l’inflation des prix alimentaires d’ici l’automne prochain ». Le ministre de l’Économie compte sur la prolongation du « trimestre anti-inflation », à laquelle les distributeurs semblent favorables, ainsi que sur l’ouverture de nouvelles négociations commerciales entre grande distribution et industriels.

Les négociations se heurtent jusqu’ici au refus de ces derniers. « Les industriels ne jouent pas le jeu, ils refusent de revenir à la table de négociation pour négocier les prix à la baisse », a fustigé le ministre de l’Économie dans l’émission Quotidien sur TMC.

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a appelé à la « responsabilité des industriels » de l’agroalimentaire, insistant de nouveau pour qu’ils participent à l’effort collectif pour limiter la hausse des prix.

Il a aussi annoncé qu’il recevrait les industriels le 17 mai. Bruno Le Maire appelle à une réouverture des négociations commerciales entre industriels et distributeurs, « au moment où les prix de gros baissent ». Il a déclaré que ces industriels qui ne « jouent pas le jeu », « sont des grandes entreprises industrielles qui représentent des chiffres d’affaires très élevés, de plusieurs milliards d’euros, avec plusieurs milliers d’emplois ».

« Quand les prix ont flambé vous m’avez appelé à la rescousse », a-t-il dit s’adressant aux industriels de l’agroalimentaire. « J’ai répondu présent, tout le monde a joué le jeu », a-t-il ajouté. « Je dis aux industriels : on vous a aidé quand ce n’était pas bon pour vous. Maintenant, j’en appelle à leur sens de la responsabilité », a-t-il déclaré. « Ils n’ont pas à profiter de cette crise », a estimé le ministre de l’Économie.

« Lorsque les prix de l’électricité et du gaz flambaient on est allé récupérer les surprofits des entreprises énergéticiennes, si les industriels ne veulent pas faire preuve du sens de la responsabilité on fera la même chose pour les industriels », a-t-il de nouveau prévenu.

Lors de cette réunion, les grandes entreprises de la grande distribution ont « demandé collectivement au gouvernement de prendre des mesures concrètes pour pousser à la table des négociations les industriels », a déclaré à l’AFP Dominique Schelcher, le PDG de Système U.

« Si jamais les industriels de l’agroalimentaire refusent de rentrer dans cette négociation, ce qu’évidemment je ne peux pas imaginer, nous emploierons tous les instruments à notre disposition, y compris l’instrument fiscal, pour récupérer des marges qui seraient des marges indues faites sur le dos des consommateurs », avait averti dans la matinée Bruno Le Maire lors d’un déplacement dans l’Essonne.


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